Farakolo, c’est le nom du quartier populaire de SAN, qui accueille des déplacés des régions de Mopti et Ségou. Sur place, une dizaine de tentes sont installées dans un espace vide. Un enclos et un poulailler sont installés autour.
Aminata prépare le dîner sous un hangar en paille. « On manque de tout en ce moment », martèle-t-elle. « On a besoin de nourriture. Nous n’avons rien en ce moment. Le peu qu’on trouve, on le donne aux enfants », déplore Aminata.
Tahirou Sangaré, est aussi un déplacé qui vit sur ce site depuis 4 ans avec sa famille. Il explique que la saison des pluies a contribué à la dégradation de leurs conditions.
« Ça fait trois ans qu’on nous a donné des bâches, qui nous servent de maison. Elles sont toutes trouées actuellement. Nous avons beaucoup souffert pendant la saison des pluies, il y a les moustiques et la fraîcheur qui s’annonce aussi », s’inquiète Tahirou.
La non-scolarisation des enfants, un autre problème
Selon lui, l’année dernière, certains enfants ont pu bénéficier d’éducation, mais tel n’est pas le cas cette année. « Des partenaires ont promis de nous aider, pour le moment on attend » dit Tahirou avec déception.
Mais parmi ces déplacés, certains ont pu trouver du travail et commencent à refaire leurs vies.
Peur, chez les déplacés vivant à Sévaré
Cependant à Sévaré, des déplacés vivent dans la peur et l’angoisse. Ils dénoncent les fouilles des forces de sécurité au niveau de leurs sites. Mais le service de développement social indique que ces opérations visent à les sécuriser.
« Les militaires viennent fouillés nos tentes, nos sacs et nos bagages, le plus souvent sans prévenir », déclare le Président des déplacés du site de Sokoura. Il poursuit : « on est très mal à l’aise à cause des fouilles que nous subissons chaque fois dans nos sites. Beaucoup de nos compatriotes ont choisi de quitter le camp des déplacés ».
Ces fouilles visent à prévenir les infiltrations, affirme Boubacar Djambedou Diallo, chef division défense et protection à la direction sociale et de l’économie solidaire de Mopti. Avec « les fouilles qui ont été organisées, au niveau de ces sites, on n’a pas trouvé quelque chose qui peut les compromettre. Donc pour nous ce sont des mesures de sécurité », rassure Boubacar Djambedou Diallo.
Une autre peur soulevée
Fatta Barry, coordinatrice des femmes du site des déplacés de Sokoura, affirme ceci : « souvent, faute de bois on a des problèmes pour cuisiner. Les bois de cuisson sont trouvables en des points, loin du camp. Par peur d’insécurité, on ne peut pas y envoyer les enfants ».
Rappelons que de nombreux autres déplacés vivent sur d’autres sites à travers le Mali.
Studio Tamani