Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

A propos du foncier : Justice à double vitesse

Un jour, l’on promet de rétablir les lésés dans leurs droits. Un autre, l’on jure que rien ne sera plus comme auparavant. Que les puissants, les riches et l’administration ne piétinent plus les faibles, les pauvres.

 Mohamed Ali Bathily ministre domaine etat affaires fonciere justice

Des monts et merveilles sont promis aux Maliens pour gérer les affaires foncières. Beaucoup de gens y ont cru. A l’instar du Vieux Bazoumana Fofana.  » Je ne veux que la justice « , ne cesse-t-il de répéter, concernant l’expropriation de son titre foncier.

Le Tribunal de la Commune II du District de Bamako est certainement le mieux informé de cette affaire. C’est devant ce tribunal que l’expropriation du titre foncier N° 11247, appartenant au citoyen Bazoumana Fofana, avait commencé. La Cour d’Appel, une haute juridiction, n’est pas censée ignorer également ladite affaire. De nombreux recours y ont été déposés. Les pouvoirs publics sont suffisamment au parfum. En son temps, le Président de la République Amadou Toumani Touré s’y était investi. Malgré les remarques pertinentes de ses conseillers, il fut incapable de réagir face aux adversaires du vieux Fofana.

Son successeur, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, avait suscité l’espoir chez le vieux Bazoumana Fofana. Tous les Maliens se trouvaient sur la même longueur d’onde. Ses premiers mots à la Nation réconfortaient  tout le monde.

Et dans son premier gouvernement, il s’est trouvé des Ministres qui promirent vite la lutte contre l’injustice, les impunités, la spéculation et les expropriations foncières, la délinquance financière, etc. En Me Mohamed Aly Bathily, par exemple, Bazoumana Fofana voyait un homme de parole, de droit, de justice, d’équité.

C’est pourquoi il ne tarde pas à se confier à lui. Il avait de bonnes raisons d’autant plus qu’il avait désormais en face le Ministre de la Justice du nouveau chef de l’Etat, N° du Gouvernement.

Publiquement, il affirma devoir mettre fin aux pratiques vérafieuses dans le pays. Du foncier, particulièrement, Me Bathily ne s’était pas empêché de citer des noms de personnes. De gros bonnets de la place commencèrent à trembler : Babou Yara et autres.

Mais, quelle ne fut la surprise et la déception de Bazoumana Fofana lorsque Me Bathily prit possession de son dossier ! l’avis technique favorable des conseillers ne poussa guère le ministre à se décider. Subitement, il se rétracta de l’affaire. Il suspendit tout contact avec le plaignant, Bazoumana Fofana. Des instructions sont données au secrétariat pour ne plus le recevoir.

Me Bathily ne pouvait pas faire autrement. S’étant rendu compte que Bazoumana Fofana avait à faire à Babou Yara dont les liens avec le pouvoir sont connus de tous, il a préféré se laver les mains de l’affaire. Ce n’est pas tout. Me Mountaga Tall, Me Abdoulaye Garba Tapo, Cheick Sadibou Cissé, des gens qui ont aussi leurs entrées au pouvoir, sont mêlés d’une manière ou d’une autre dans l’affaire.

Leur scenario avait été simple. Dans un premier temps, ils ont pris langue avec Bazoumana Fofana pour lui proposer l’achat de son titre foncier. Des intermédiaires ont été mis à contribution.

Dans un second temps, ils ont profité de ses problèmes avec l’Office du Niger (c’était son partenaire) et la BCS (sa banque partenaire) pour pouvoir mettre aux enchères son titre.

L’un des leurs, Cheick Sadibou Cissé, l’acquit devant le Tribunal de la Commune II du District de Bamako de le passer ensuite à Babou Yara, qui l’hypothéqua par la suite à la BIM-SA. Curieusement, toute cette machination s’est déroulée en un seul jour.

L’administration des Domaines, qui devrait veiller au grain, a plutôt été complice dans l’expropriation du titre. Maintenant que Me Bathily dirige le département des Domaines, l’exemple de Bazoumana Fofana devrait l’amener à prendre de bonnes décisions.

Ce citoyen ne réclame pas de l’or à son pays. Tout ce qu’il souhaite, c’est la justice.  » Je ne veux que la Justice « , ne cesse-t-il de répéter. Dans sa quête de vérité, de justice, il a écrit à toutes les institutions de la République, aux partis politiques, aux organisations et associations de la société civile, etc.

A présent, il n’a enregistré aucune réaction. Tout le monde serait-il alors complice de l’injustice ? Nous osons ne pas le croire. Suspendre la procédure de transfert frauduleusement fait sur le titre foncier N° 11247, tel est le souhait le plus ardent de ce citoyen qui a toujours apporté sa contribution au développement de son pays, notre cher Mali.

 

B.Koné

 

Source: Le Malien

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance