Lors d’un entretien avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, M. Poutine a évoqué notamment “la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha”, selon un communiqué du Kremlin.
Il s’agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale.
Avant M. Poutine, d’autres responsables russes avaient nié toute exaction des forces de Moscou à Boutcha, le Kremlin qualifiant de “falsification” les images de corps jonchant les rues de cette ville publiées depuis le week-end dernier par les médias.
Mercredi, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé les responsables et médias occidentaux de “rendre un verdict ‘coupable’ contre notre pays (…) sans avoir même essayé de vérifier quoi que ce soit”. “Cette falsification criminelle a été inventée pour justifier le prochain train de sanctions” contre Moscou, a-t-elle ajouté, jugeant les médias occidentaux “complices” des exactions de Boutcha. Selon elle, la partie ukrainienne a soit exécuté des civils dans cette ville, soit elle y a transporté des corps à des fins de mise en scène.
“Pas tenable” pour Berlin
La thèse russe d’une mise en scène ukrainienne de cadavres à Boutcha n’est “pas tenable” au vu des images satellites qui ont été diffusées, a estimé mercredi le gouvernement allemand.
Ces images montrent notamment que des victimes découvertes par les médias le week-end dernier étaient allongées là depuis au moins le 10 mars” alors que les forces russes étaient dans cette zone, a déclaré à Berlin le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Hebestreit.
L’armée russe a, elle, accusé l’Ukraine de mettre en œuvre des scénarios du même type dans plusieurs autres localités d’où les forces russes se sont retirées.
La Russie mène depuis le 24 février une offensive militaire en Ukraine. En réaction à cette intervention, les pays occidentaux ont imposé de lourdes sanctions économiques contre Moscou.