La situation va de mal en pis pour le RPM du Président de la république. Le parti, de plus en plus, tend vers une pente glissante liée à une véritable hémorragie qui lamine différentes structures à la base. Le problème devient sérieux puisque le parti connait cette mauvaise passe à deux pas de la tenue des élections présidentielles. Dans ces conditions, peut-on présager d’une réélection de son mentor que ses détracteurs voudraient pousser à aller par la petite porte ?
Après les nombreux départs enregistrés, un nouveau groupe de députés vient de démissionner encore du Rassemblement Pour le Mali (RPM), dans la région de Sikasso. Les faits remontent à il y a seulement quelques jours. Pour prouver à tel point le climat est tendu au sein du parti présidentiel, le bouillant député Guediouma Sanogo a démissionné de la section RPM de Sikasso, mais il demeure secrétaire général de sa sous-section (précision de taille). L’élu de Sikasso, en effet, a confié très amer à certains proches toutes les frustrations dont il est victime dans la famille politique du Chef de l’Etat qu’il a rejoint au détriment de ses premiers amours. « Nous avons voulu qu’il faille mettre les hommes qui incarnent les valeurs d’intégrité et de probité morale aux postes clés du bureau. Mais malheureusement, ces postes ont été occupés par des hommes qui n’incarnent pas ces valeurs », a commenté l’honorable Guediouma dans les colonnes d’un journal de la place, en début de la semaine dernière.
Pour cette raison, aux dires de la personnalité politique de la troisième région administrative du Mali, un groupe de quatre députés a décidé de démissionner du bureau. Il faut noter que l’honorable Guediouma est un ancien du parti des FARE de Modibo Sidibé qui a joué un grand rôle dans la constitution de la liste qui a donnée plusieurs députés au RPM dans la région de Sikasso. «Tout le monde connait la contribution que j’ai apportée pour faire passer cette liste », se vante-t-il de dire dans les conversations qu’il anime. A analyser de près toutes les conséquences qui peuvent résulter de cette situation confuse autour du Président de la République, on est en droit d’affirmer que l’homme, malgré toute sa bonne foi, se laisse souvent aller par les montages et autres complots planifiés par son cercle restreint d’hommes de confiance, mais qui, au fait, sont des traitres et opportunistes de la pire espèce.
Sinon comment comprendre ou expliquer les départs successifs de gens qui étaient considérés pour être de fidèles et loyaux serviteurs pour réussir le mandat et clouer le bec aux adversaires politiques les plus redoutables ? L’ancien Directeur de la Communication et des Relations Publiques, Racine Thiam, non moins responsable d’un parti qui lui avait fait allégeance ; Dr Oumar Mariko de SADI qui s’était offert pieds et mains liés ; le député Thiam avec son ADP- Maliba dont le bailleur de fonds et président d’honneur est le PDG de Wassoul’or, le magnat Alou B. Diallo dont-on connaitra l’état d’âme plus tard. Et pire encore le camp présidentiel vient de perdre le soutien d’une personnalité influente qui a fait ses preuves dans les gouvernements successifs en qualité de ministre de la Justice, ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières. Suivez notre regard ! Qui alors pour donner du tonus au Président de la République IBK en ce temps d’épreuves ? Il a vu juste dans le choix de Soumeylou B. Maiga pour changer la donne. Mais le fin stratège a-t-il le temps matériel pour mettre en pratique son plan politique de décapitation des obstacles susceptibles de s’opposer à un second mandat du Président sortant ? Attendons de voir pour soutenir qu’IBK n’est pas seul pour aborder le défi qui se pose à lui.
LAYA DIARRA
Source: le sursaut
