Le Mali pleure ses morts après la série de massacres qui ont fait une cinquantaine de morts dimanche. « Après un bref moment de répit, le Mali renoue avec le cycle meurtrier, soupire Maliweb. Dimanche dernier, ce sont 51 civils, d’après un dernier bilan, qui ont été tués par les groupes armés terroristes qui sévissent dans le nord du pays. Les localités de Ouatagouna, Dirga, Déoutéguel et Karou, situées à la frontière nigérienne, ont été les cibles d’attaques meurtrières perpétrées par les groupes djihadistes contre les paisibles populations civiles. Cette partie du Nord-Mali, rappelle Maliweb, objet de plusieurs crimes abjects contre les civils et l’armée malienne, est sous le contrôle de l’EIGS, l’État islamique du Grand Sahara. »
L’EIGS montré du doigt
D’ailleurs, malgré ses dénégations, le groupe djihadiste est fortement suspecté d’être à l’origine de ces attaques. « Selon une source militaire, précise Jeune Afrique, ces massacres de civils pourraient avoir été menés en représailles de plusieurs succès militaires dans la région. Depuis plusieurs mois en effet, les opérations menées par la force Barkhane, conjointement avec les forces nigériennes, ont permis la capture et la neutralisation de plusieurs commandants locaux de l’État islamique du Grand Sahara. Une hypothèse “extrêmement probable”, juge un gradé de l’armée malienne, selon lequel “les Famas ont intercepté un groupe de terroristes dans la zone il y a moins d’un mois, sur la base de renseignements fournis par les populations”. »
L’Algérie chercherait-elle à se rattraper ?
C’est dans ce contexte que s’est tenue hier à Alger une conférence sur la sécurité au Sahel. « L’Algérie veut reprendre la main », affirme Le Pays au Burkina Faso. En effet, précise le journal, « tout porte à croire que l’Algérie cherche à se rattraper dans la lutte contre l’insécurité au Sahel. Elle compte, pour cela, réactiver le Comité d’état-major opérationnel conjoint (le CEMOC) qu’elle avait créé en 2010, destiné à lutter contre le terrorisme, en collaboration avec les 5 pays du Sahel. Et le moment semble bien choisi, pointe Le Pays, puisque les troupes françaises, dont la présence au Sahel hérissait le poil des autorités algériennes, sont en train de faire leur paquetage et ce, alors même que se détériore la situation sécuritaire. L’Algérie semble donc vouloir prendre la place qu’occupait la France au Sahel et en profiter ainsi pour réaffirmer son hégémonie militaire dans la région. Réussira-t-elle là où la France a “échoué” depuis neuf ans ?, s’interroge Le Pays. Les résultats sur le terrain nous le diront. »
L’Algérie ravagée par les flammes
L’Algérie qui, par ailleurs, subit les plus importants feux de forêts de son histoire… « C’est l’hécatombe, s’exclame le site algérien TSA. Les gigantesques incendies qui ravagent depuis lundi les forêts d’Algérie, notamment celles des wilayas de Tizi-Ouzou et Béjaïa, ont provoqué d’importantes pertes humaines. Le bilan provisoire fait état de 43 morts dont 25 militaires, alors qu’ils étaient déployés en renfort aux sapeurs-pompiers pour éteindre les incendies. »
Le quotidien Le Matin s’indigne : « Si l’armée n’est pas outillée ou pas suffisamment pour faire face à cette catastrophe, il y a lieu d’en appeler à l’aide internationale comme le font tous les pays confrontés à ce genre de situation. C’est un appel que nous relayons, poursuit le quotidien algérien. Un appel de cœur et de détresse d’une population meurtrie. Nous n’avons pas besoin de délégations ministérielles mais d’hommes et de moyens pour éteindre les incendies. Ce drame sans commune mesure laissera des traces au sein de la population si des décisions rapides et énergiques ne sont pas prises par les plus hautes autorités de l’État. La Kabylie se relèvera comme elle l’a toujours fait par le passé mais elle n’oubliera pas. »
Des mains criminelles ?
De leur côté, les autorités algériennes affirment que ces incendies sont d’origine criminelle, rapporte Le Monde Afrique : « La radio publique algérienne a annoncé l’arrestation de trois “pyromanes” à Médéa. Un quatrième a été arrêté à Annaba. » Ce qui est sûr, poursuit Le Monde Afrique, c’est que « ces incendies sont propagés par un vent fort qui complique la tâche des secouristes. Ils surviennent, en outre, au milieu d’un été caniculaire marqué par une raréfaction de l’eau. »
Enfin, El Moudjahid y voit la main de l’étranger… « Qui sont ces individus qui reproduisent dans les formes de l’horreur les crimes contre l’humanité de l’armée coloniale ? », s’exclame le quotidien gouvernemental. « On est face à une déclaration de guerre. »
Source: RFI