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A la rencontre d’Oussouby Sacko, premier Africain à présider une université japonaise

Une vie d’aventures couronnée de succès. Ainsi pourrait-on résumer le parcours d’Oussouby Sacko, le premier Africain élu au poste de président dans une université au Japon.

En ce début du mois d’avril, Oussouby Sacko accueille les quelque 770 étudiants qui suivront leur année académique à l’université Kyoto Seika du Japon. Âgé de 51 ans, cet homme d’origine malienne a été élu quelques mois plus tôt président de l’université. Une exception dans un pays pourtant considéré comme fermé aux étrangers.

Dans ce pays insulaire, la politique migratoire fait parfois l’objet de critiques. Si l’an dernier le Japon a atteint un record de plus de 2,5 millions, dont environ 15.140 en provenance de pays africains, il reste bien en deçà de la moyenne mondiale. Les étrangers représentent moins de 2 % des 127 millions d’habitants, comparé aux 3,4 % de la Corée du Sud, des 14 % aux États-Unis, et bien éloigné des 40 % à Hong Kong.

Quelqu’un qui a une vision large de l’extérieur de votre culture peut peut-être vous aider objectivement à améliorer vos objectifs

Au Japon, seuls 550 000 personnes ont réussi à obtenir la citoyenneté depuis 1952. Et Sacko en fait partie.

Fils aîné d’un douanier et d’une ménagère, il a grandi à Bamako, la capitale du Mali. Étudiant remarquable et débrouillard, il parvient à obtenir une bourse du gouvernement malien pour des études supérieures à l‘étranger.

Accompagné de trois étudiants maliens, il débarque à Pékin en 1985 pour étudier le mandarin avant d’entreprendre un diplôme en ingénierie et architecture à l’Université du Sud-Est à Nanjing.

En vacances au Japon après l’obtention de son diplôme de premier cycle en 1990, Sacko tombe amoureux de ce pays dans lequel il décèle des liens communautaires forts et une hospitalité à l’endroit des étrangers. Sa rencontre avec son actuelle épouse, une Japonaise, Chikako Tanaka avec qui il a deux fils, n’a fait que renforcer son amour pour ce pays.

Le choix de la diversité

Suite logique, il déménage au Japon, notamment à Osaka, où il s’inscrit à un programme de maîtrise à l’Université de Kyoto. Pour renforcer sa connaissance de la culture et des habitudes japonaises, l’ingénieur se mit à regarder des émissions de télévision japonaises et socialisa avec des camarades de classe japonais. “Ils m’ont dit : + Si vous parlez japonais, ils vous mettront dans des réunions et dans des instances de direction +”, confie-t-il au New York Times.

Une abnégation qui a également prévalu lorsqu’il postula pour un poste en Arts à l’université de Kyoto Seika, où il a commencé comme conférencier en 2001. Depuis, ses collègues décrivent un homme qui a travaillé très dur pour s’adapter aux codes sociaux japonais tout en conservant sa propre sensibilité.

“Il comprend profondément la culture japonaise et la façon de penser”, a déclaré au New York Times Emiko Yoshioka, professeur de théorie de l’art que Sacko a nommé vice-présidente de Kyoto Seika.

Aujourd’hui, Oussouby Sacko est le miroir de la diversité que le Japon, à la population décroissante, veut inculquer à sa société, notamment dans le milieu universitaire. De façon pratique, en effet, l’université Kyoto Seika voudrait attirer davantage d‘étudiants étrangers. Au-delà, de nombreux espoirs sont placés dans ce natif de Bamako pour améliorer les liens raciaux entre communautés noires et japonaise.

“Je ne pense pas que son élection ait beaucoup à voir avec la promotion de la diversité de l’université”, tranche Ryo Ishida, président du conseil d’administration de Kyoto Seika. “Il a été élu meilleur leader de l’université parmi ses collègues”, a-t-il déclaré au New York Times.

 

Source: africanews

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