Avec une superficie de 7 005 km 2 à califourchon sur le fleuve Niger, le cercle de Ke-Macina est situé sur le O5°21’42’de longitude Ouest et le 13° 57’33 de latitude Nord.
Il est limité à l’est par les cercles de Tenenkou et de Djenné,à l’ouest par celui de Ségou, au nord par Niono et au sud par San.
La ville qui a donné son nom à la commune et au cercle s’appelait « Ké» signifiant en langue bozo, voie, passage, accès ou être concerné. Certaines sources orales soutiennent que la première fondation du village « ké », qui serait la porte du royaume peul de Macina remonte au XIXème siècle. Il aurait été habité en 1815 par un clan de pécheurs qui vinrent s’installer sur le « Goun » (élévation) situé sur le site actuel de l’actuelle résidence du préfet du cercle. Ce groupe parti (certainement pour des raisons de sécurité), le site abandonné fut habité par un autre contingent. Le plus célèbre d’entre eux, fut Ke – Moussa Kouanta pour les uns, Ke-Moussa Kobila pour les autres. Cependant, eu égard aux nombreuses et incessantes razzias des bambaras de Moniampébougou, les bozos excédés par la situation, abandonnèrent le site. Ceux s’établirent au sud ouest sur un coin qui prit le nom de « Ke-bozo »
C’est ainsi que le Gouvernement français à la recherche d’un endroit géostratégique, découvrit le site abandonné, y créa illico presto le 16 novembre 1924, la subdivision qui prit le nom de Ke -Macina, inauguré en 1926, date désormais consacrée comme celle de sa fondation.
Composée de Bambara, Bozo, samoko, peul, sarakole, minianka, sonrai, bella, et même des mossi, suite aux mouvements migratoires, sa population qui était de 236 077 habitants en 2009 (dont 115 852 hommes contre 120 255 femmes) pour une densité de 33,7 habitants au Km2, est selon les estimations de 2018, passée à 315 946 habitants (154 826hommes et 160 670 femmes) pour une densité de 45 habitants au Km2.
Sur le plan administratif, le cercle de Ke-Macina, compte 11 communes rurales dont celle de Macina, Kolongo, Kokry-Centre,Boky Wèrè, Tangué, Saloba, Folomana, Monimpébougou, Sana, Soulèye, Matomo, 249villages, 473hameaux, campements et secteurs répertoriés. De sa création à 1926 à nos jours, Ke-Macina, qui relevait de Mopti, puis Ségou, a connu 48 administrateurs « commandant de cercle » dont 28 administrateurs coloniaux contre 28 administrateurs nationaux se sont succédé à la tête de Ke-Macina.
Pour ce qui est des activités économiques du cercle, elles n’en demeurent pas moins dominées par l’agriculture, qui occupe plus de 90% de la population. A côté de celle-ci, se pratique la pêche (naguère florissante), en proie à d’énormes difficultés, suite à la baisse du niveau du fleuve, l’élevage de type extensif pratiqué par les peuls et d’autres ethnies, et l’artisanat, qui est assez développé. Celui-ci porte sur la confection des nattes, des corbeilles, des houes, dabas, des jarres, escabeaux.
Le tissu industriel, quant à lui, est essentiellement organisé autour des petites unités de transformations des produits locaux (savonnerie, décorticage de riz, tomate et échalote) et deux boulangeries dans la ville de Macina. Il existe des entreprises artisanales de fabrication du matériel agricole (charrues et herses).
Les véhicules de transports en commun, des camions de transports de marchandises forment le parc automobile du cercle. Le transport fluvial est pour sa part, effectué par les pirogues et les pinasses.
Le commerce peu développé, faute d’operateurs économiques est basé sur la vente des produits agricoles et des animaux. Le système commercial dominant demeure celui des foires hebdomadaires.
L’islam suivi du christianisme constitue à ce jour les religions dominantes du cercle.
Alpha Sidiki Sangaré
Source: L’Investigateur