Ils viennent d’inaugurer une nouvelle manière de célébrer la prestation de serment du président de la République devant la Cour suprême : «se becqueter». Il (mon cousin) et elle (sa douce moitié) ont abasourdi plus d’un Malien en «se becquetant» devant tous. Beaucoup de convives ont dû détourner leur regard : instant gênant. Puisque les deux semblaient avoir l’âge de mon nouveau-né, en toute insouciance innocente.
Elle [la douce moitié de mon cousin] tournait le cou et se coulait contre lui [mon cousin] (…) jusqu’à ce que, (…), les mains derrière le dos, elle lui tendît sa toute petite bouche en une moue charmante, et lui livrât avec la fraise ses lèvres pour être becquetées… (Inspiré de : E. et J. de Goncourt, Charles Demailly, 1860, p. 220.»
Vous savez quoi ? J’étais resté sans voix, avant de pouvoir becqueter comme une chèvre. J’aurais seulement voulu qu’ils puissent voir l’instant gênant dans lequel ils nous laissaient pendant des secondes, quand nos deux tourtereaux étaient là-haut à se becqueter…
J’en ai tiré une leçon : mon cousin ne se sentant pas dans son «assiette» avait besoin d’aliment naturel ou liquide biologique chaud (salive), histoire de reprendre des forces, après une éprouvante campagne présidentielle qui l’aura vidé de toutes ses énergies. Et éprouvé mentalement, puisqu’il doit sa victoire à des micmacs indicibles.
Pauvre cousin ! «Kèlè ko tê», on peut «se becqueter».
Issiaka SISSOKO
Source: le Reporter