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A Doha, au Qatar : Choguel séduit les investisseurs étrangers

Dans la capitale qatarie, le Premier ministre a multiplié les contacts, rencontré le plus d’acteurs économiques possibles… Et surtout s’est employé à convaincre. Un exercice qui, bien que n’étant pas aisé, en raison des sanctions de la Cédéao et des frictions avec Paris, ne s’est pas non plus avéré insurmontable.

En pleine crise multidimensionnelle, la promotion des investissements étrangers au Mali risquait de faire tousser. Invité au Forum de Doha (26 et 27 mars) le Premier ministre a rencontré une kyrielle de grands patrons internationaux et potentiels investisseurs. Mais au-delà des images, l’exercice de Choguel Kokalla Maïga a consisté à promouvoir l’attractivité économique du Mali auprès des investisseurs internationaux. « La région où se concentre 90 % de l’économie malienne est aujourd’hui libérée [des attaques terroristes, Ndlr.] », a-t-il ainsi plaidé, en défendant les presque dix mois d’exercice de son gouvernement, issu selon lui d’un « soulèvement populaire ».

Le Mali dispose d’un sous-sol assez riche, hébergeant d’immenses ressources minérales, et d’un code d’investissement très attractif. Depuis 1990, l’extraction d’or est devenue une activité économique majeure du Mali, et la deuxième source de revenus d’exportation après le coton. Cette rapide croissance a suscité de nombreux espoirs de développement, espoirs encore renforcés par le boom du cours de l’or sur les marchés mondiaux depuis quelques années. En outre, le Mali est devenu l’un des quatre principaux producteurs de riz sur le continent africain avec une production annuelle de plus de 2 millions de tonnes de riz. Dans le cercle de Niono, on distingue deux principales saisons de production de riz, qui nécessite 120 à 135 jours de culture avant d’être récoltée. « Vous y avez des mines d’or, les réserves de gaz, les deux plus grands fleuves de l’Afrique de l’Ouest (Niger et Sénégal), plus de 3 millions d’hectares de terres potentiellement aménageables. Le bétail malien c’est le deuxième plus grand d’Afrique de l’Ouest après le Nigéria, et le déficit énergétique sont des éléments qui peuvent intéresser des investisseurs » suivant un inventaire brossé devant un auditoire très attentionné.

Un gros potentiel

En somme, le Mali a un potentiel géologique et agricole favorable qui, s’il est bien évalué, bien exploité et géré de manière viable, pourrait soutenir une croissance économique plus large. « Sur tous les plans, nous ne voulons plus être sous la coupe d’un seul pays qui dicte ce qu’il faut faire ». Et, il y a de la place pour tout le monde, « notamment ceux du Qatar et ceux des pays du Golfe » qu’il a qualifié de « partenaires naturels historiquement ». In fine, le Mali tente de diversifier ses partenaires commerciaux en s’orientant vers les monarchies du golfe afin d’accélérer son développement économique. Ces nouveaux partenaires peuvent amener de nouvelles opportunités. Creuser les sillons de ses priorités de développement, du commerce, de l’aide et de l’investissement offre les perspectives d’une récolte de cette nouvelle configuration.

Le climat des affaires demeure faible pâtit de risque sécuritaire fortement présent. « Nous avons pensé que 12 mois serviraient à restaurer la sécurité et les 12 autres mois permettraient de mettre en place les infrastructures nécessaires à une bonne tenue de ces élections ».
L’économie malienne qui avait amorcé une reprise est lourdement affectée par les sanctions économiques et financières de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) et des frictions avec Paris. Il est vrai qu’il y a des malentendus avec certains partenaires extérieurs, notamment les pays européens. Ce sont des luttes d’influence stratégique mais nous ne voulons plus être prisonniers d’une seule alliance. Nous voulons le multilatéralisme sur le plan économique, sur le plan de la défense ».

Fani

Source : L’Informateur

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