Après la réunion de leurs experts, les 9 et 10 mai dernier, les administrateurs douanières du Mali et du Sénégal étaient en conclave pendant deux jours (mercredi et jeudi) pour discuter des préoccupations communes aux deux pays en matière douanière.
Il s’agit de la 9è rencontre de la coopération bilatérale entre les deux administrations douanières et le thème, cette fois-ci porte sur : «La modernisation des administrations des douanes par l’interconnexion des systèmes informatiques ». Comme l’a fait entendre le directeur général des douanes du Mali, en souhaitant la bienvenue aux participants : « Cette rencontre renforce aussi la coopération exemplaire entre les administrations douanières, fait le point de l’état de mise en œuvre des recommandations issues de la 8è rencontre bilatérale tenue à Dakar, au Sénégal, les 12 et 13 octobre 2011».
Présidée par le ministre de l’Économie et des Finances, le Dr Boubou Cissé, la cérémonie d’ouverture officielle des travaux a enregistré la présence de l’ambassadeur du Sénégal au Mali, Assane Ndoye, des directeurs généraux des douanes maliennes et sénégalaises, respectivement Modibo Kane Keïta et Papa Ousmane Guèye. Naturellement, les milieux du transport, concernés au premier chef, y étaient représentés à travers les premiers responsables de leurs différentes organisations.
Après avoir salué l’importance des échanges commerciaux entre les deux pays, le Dr Boubou Cissé a cependant soulevé une question qui mérite beaucoup d’attention de la part des administrations douanières : l’absence de respect de la charge à l’essieu. En termes plus clairs, il s’agit de la surcharge des camions qui accélère la dégradation des routes. A cet effet, le Ministre pense que la solution viendrait de l’application prochaine, à partir du mois de juin, du Règlement n° 14/2005/CM /Uemoa du 16 décembre 2005 relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transport de marchandises dans les États membres de l’Uemoa.
Le Ministre Boubou Cissé a aussi insisté sur l’application effective de la convention de la Cédéao relative au Transit routier inter-états (Trie). Un sujet qui revient d’ailleurs à chacune des rencontres du genre.
Les discussions lors de cette rencontre ont porté sur le transit des marchandises du Sénégal vers le Mali, la suppression des entraves à la fluidité du trafic sur le corridor Dakar-Bamako et surtout, le basculement des chargements vers le corridor sud du fait que le pont de Kayes, endommagé, ne peut plus supporter des camions de plus de 40 tonnes, etc.
Mais le souci de facilité des échanges ne peut faire oublier le contexte sécuritaire dans lequel se tient cette rencontre. C’est pourquoi, le Dg des douanes du Mali rappellera ce contexte de défi sécuritaire, avant e préciser : «Face à ces enjeux importants et dans le souci de moderniser les procédures pour les adapter aux nouveaux défis, les deux administrations sont appelées à jeter un regard critique sur leurs méthodes de travail respectives».
Le patron des douanes sénégalaises, Papa Ousmane Gueye, de le rassurer que le principe de la libre circulation des personnes et des biens est le credo et l’aboutissement d’un travail d’harmonisation des politiques économiques et commerciales. En effet, il a rappelé que les deux administrations douanières, en la matière, ne cessent de coopérer de façon profonde et dynamique pour la réalisation de ce principe afin d’aboutir à un développement intégré.
Dans cet élan, le Dg des douanes sénégalaises précisera que cette 9èmerencontre bilatérale est la preuve, si besoin en était, de l’engagement des deux douanes à œuvrer ensemble dans la perspective d’une gestion coordonnée des frontières. Et comme améliorations à apporter, il a proposé la mise en place de mécanismes imaginatifs de gestion coordonnée des frontières, pour non seulement sécuriser les recettes et la chaine logistique internationale, mais aussi pour lutter plus efficacement contre la criminalité transnationale transfrontalière.
Pour le douanier en chef du Sénégal, « l’interconnexion de nos systèmes informatiques apparaît dès lors comme salutaire », en d’autres termes, le numérique et l’automatisation de toutes les procédures, notamment celles de transit, sont désormais incontournables, pour soutenir un échange sécurisé de renseignements, sève nourricière de la gestion coordonnée des frontières.
Mais les administrations douanières ont besoin de l’appui de leur département de tutelle pour relever ces défis, notamment en les aidant à lever les entraves aux échanges sur le corridor Dakar-Bamako.
Le ministre de l’Économie et des Finances, se sentant ainsi interpellé, a réagi promptement en rassurant les participants à cette rencontre de son soutien
ABN
Source: sphynx