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9 décembre : Journée internationale de lutte contre la corruption

La corruption peut-elle être réellement combattue au Mali ? Le monde a célébré le dimanche 09 décembre dernier la journée internationale de lutte contre la corruption. Il est de notre devoir de nous pencher sur la question de corruption d’autant plus que nous sommes dans un pays qui fait partie des pays les plus corrompus au monde.  Le thème de cette année au Mali est : « Unissons-nous contre la corruption pour le développement, la paix et la sécurité ». La ministre de la réforme de l’administration et de la transparence de la vie publique aurait annoncé plusieurs activités pour célébrer la semaine de lutte contre la corruption.

La corruption, selon wikipedia, est la perversion ou le détournement d’un processus ou d’une interaction avec une ou plusieurs personnes dont le dessein, pour le corrupteur, d’obtenir des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d’obtenir une rétribution en échange de sa complaisance. La corruption est politique, économique et sociale. Abuser de la confiance du peuple est une corruption politique.

Au Mali, la lutte contre la corruption est un combat de longue haleine. La corruption est tellement organisée jusqu’à atteindre un niveau complexe rendant ainsi son combat très rude. Il y a plusieurs structures de lutte contre la corruption mais celles-ci s’avèrent inefficace pour combattre le fléau. Nous avons le vérificateur général dont le travail se résume au rapportage sans aucune suite d’interpellation, un ministère de la réforme de l’administration et de la transparence de la vie publique est créée, la section de compte à la cour suprême, le contrôle financier, la création d’un guichet unique pour les dépenses publique serait en vue. Avec toutes ces structures, les uns et les autres font leurs affaires.

Le service publique est miné à tel point que la corruption semble s’installer comme une règle du jeu. Toutes les justifications sont les bienvenues pour vider les caisses de l’état. Le contrôle physique qu’avait entamé l’ancien premier ministre Moussa Mara devrait mettre les choses au clair, mais elle fut arrêtée. Une raison de plus pour dire que la corruption est devenue une culture au Mali. Une chose est claire : « la lutte contre la corruption n’est pas la priorité du gouvernement ».

Dans cette lutte contre la corruption, il faut savoir que ce sont les petits pions qui paient les pots cassés. Comme a dit Tiken Dja dans sa chanson : «  il faut libérer les petits voleurs et les faire remplacer par les grands qui sont dehors.» Autrement dit, les lois contre la corruption sont faites pour les débrouillards. Quant aux grands voleurs, ils gardent la part du grands Juge en cas de cas.

Dans le processus de lutte contre la corruption, Jabir Touré, doctorant en sciences politiques propose des solutions. Pour lui, il faut mettre en place une synergie des structures de contrôle, déterminer la pertinence des différentes structures de contrôle, systématiser les contrôles internes et externes, multiplier les pôles économiques, faire une déclaration de leurs biens par tous les cadres nommés par un décret et par arrêtés, par les élus locaux, régionaux et nationaux. Déclaration à mettre périodiquement à jour et à publier dans le journal officiel, réduire les dépenses de fonctionnement hors salaires, séparer les pouvoirs, au niveau d’interférence, de l’exécutif dans le judiciaire ainsi que le législatif, améliorer la grille salariale de la fonction publique, accentuer les mesures de lutte contre la fraude dans tous les examens et concours dans les secteurs, conscientiser la population à la citoyenneté et à la lutte contre la corruption et la délinquance financière, auditer les comptes des partis politiques ayant bénéficié des subventions de l’Etat par les structures de contrôle, fixer les montants des frais des campagnes électorales à l’occasion des élections municipales, législatives et présidentielles, publier et vérifier les comptes des campagnes électorales aux fins de moralisation et de respect de l’éthique, introduire l’éducation civique et morale dans les programmes scolaires et universitaires. Telles sont des mesures que M. Toure propose pour mettre un frein à la corruption.

Nous ne doutons pas de la capacité du ministre Boly, mais elle a du pain sur la planche. Les campagnes de sensibilisation de lutte contre la corruption ont atteint leurs limites. Toute lutte contre la corruption sans sanction est vaine et est appelé à échouer.

Yacouba Dao

La rédaction

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