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7 mars 2007 – 7 mars 2014 : Le pays se souvient d’Ali Farka Touré

La statue, route de Lafiabougou, sera inaugurée cet après-midi. Dévoilera t-elle au pays le grand homme tenant sa légendaire guitare ? Difficile d’imaginer autre chose. Mais quelle que soit la posture qui sera la sienne, 

Ali Farka Toure guitariste chanteur musicien artiste

 

 

Pour preuve, après la réception officielle de la statue, une exposition photo et un concert public où viendront jouer les épigones comme son fils Vieux, son autre fils Afel et ses compagnons virtuoses chacun dans leur art comme lui le fut dans le sien : notamment Toumani Diabaté et Bassekou Kouyaté.

 

 

Ce soir, il ne faut pas en douter, la kora du double co-lauréat du Grammy Awards mobilisera ses vingt et unes cordes pour pleurer les sept ans de la mort de l’enfant-prodige de Niafunké. Sept comme les cordes de la guitare qui a immortalisé ce barde surdoué qui chantait dans toutes les langues du pays, qui en un mot, solfiait la nation. Des complaintes dunaires des contrées d’erg et de sable, aux sérénades ondoyantes des rives du Diaka et du Bani, aux saccades langoureuses du pays des falaises en passant par le groove nuptial du Djoliba. Rien que l’amour, l’incitation à aimer l’Autre, l’exaltation des valeurs, l’attachement prémonitoire à une patrie qui a traversé ses heures de honte et de désarroi. C’était tout cela, Ali Farka Touré dont la plume ne peut restituer ni l’essence ni la stature. Il était l’album des gestes, des mots et des visages d’une civilisation qui transperce le chant pour reconstituer les couleurs du marché de Diondiori, les glissements des pinasses sur la mer d’eau douce qu’est le Débo des années fastes, les frétillements des carpes dans les lits mineurs, les beuglements des blanches laiteuses, les avertissements des géniteurs cornus. Bref le pays devenu poussif  et les temps fugaces où l’abondance était celle du riz, du millet, du lait, du poisson et  de la viande. Et qu’il est possible de ramener. Sauf à ne pas percevoir le procès de trahison que continent chaque chanson du géant que nous célébrons encore aujourd’hui.

Adam Thiam

SOURCE: Le Républicain

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