La vedette de la chanson africaine Salif Kéita, connu pour son opposition à la présence des troupes françaises au Mali, a appelé ses partisans dans une vidéo de quelques secondes à sortir massivement ce mercredi 20 janvier 2021 pour exiger « le départ de Barkhane ».
Il y a plus d’un an, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le chanteur malien Salif Kéita accusait la France de financer des activités jihadistes et demandait au président Ibrahim Boubacar Kéita de réagir ou de démissionner. Cette sortie inattendue de la star de la musique mandingue lui avait valu l’annulation d’une série de concerts qu’il avait programmés avec « la Chaine de l’Espoir » sous la pression des autorités françaises et d’être qualifié par la presse française de « griot anti-Macron ».
Malgré cette pression exercée sur lui engendrant d’énormes pertes économiques, l’artiste malien a récidivé et appelé ses compatriotes à sortir le mercredi 20 janvier, date anniversaire de la création de l’armée, pour prendre part à la manifestation contre la présence des troupes françaises au Mali.
Le fait qu’il siège au Conseil national de transition et le communiqué du président de cette institution de la transition, le colonel Malick Diaw, dans lequel il se désolidarise des déclarations de certains membres du CNT, ne semblaient pas entamer la détermination de Salif Keïta à s’associer à cette manifestation.
Fidèle aux propos de sa première sortie, il a appelé à sortir toujours contre la présence française. L’artiste du Djoliba est convaincu comme de nombreux Maliens que la présence de l’armée de l’ex-puissance coloniale est synonyme de force d’occupation, impériale qui est à l’origine de la crise sécuritaire au Mali, et qu’il faut combattre la présence des forces françaises.
Dans une vidéo en bambara datant de novembre 2019, Salif Kéita, bras croisés et lunettes sombres, est catégorique lorsqu’il s’adressait au chef de l’Etat malien : « Tu sais pertinemment que c’est la France qui poste des gens pour tuer les Maliens. C’est la France qui paie des gens pour faire ça, pour ensuite faire courir des rumeurs disant qu’il s’agit de jihadistes ». Des propos que l’ambassade de France au Mali s’était empressée de dénoncer en les qualifiant « de ramassis de propos au caractère infondé, diffamatoire et outrancier ».
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