Elles résistent, brisent le plafond de verre, dirigent des entreprises, s’engagent pour faire bouger les lignes, font briller le Mali sur le plan sportif ou artistique. Par leur courage ou leur créativité, ce sont des femmes qui inspirent. Une édition spéciale en ce mois de la femme, rend hommage à 50 figures féminines qui portent les couleurs du Mali au delà de ses frontières. Parmi elles, Coumbah Bah.
Elle a de tous temps occupé la scène féministe malienne, même si pour elle cette notion doit être « adaptée aux réalités du contexte ». Son combat pour faire entendre la voix des femmes date d’une vingtaine d’années. Spécialiste des questions de genre et communicatrice dans l’âme, c’est dans les médias que Coumba Bah mène aujourd’hui son combat. Âgée de 50 ans, après avoir obtenu un Master en Science et technologie de l’Université de Cornell, aux États-Unis, elle travaille 10 ans durant pour des multinationales de l’industrie agro-alimentaire avant de prendre la décision en 2003 de rentrer au Mali. Au bercail, elle a notamment travaillé pour ONU Femmes. Passionnée du micro, elle anime depuis 2017 une émission radio, Musoya, qui, d’abord sur la radio Liberté, ensuite sur Joliba FM et TV est devenue un programme-phare pour la promotion des Maliennes. Même si, précise-t-elle, ce n’est pas « une émission de femmes ». « Nous parlons des sujets de société, mais en faisant beaucoup d’analyses par rapport aux appréhensions, aux impacts, aux effets positifs et négatifs sur la femme et sur la jeune fille ». Parallèlement, elle gère sa société, Musoya SARL, une firme de prestation de services spécialisée dans la communication, l’événementiel et la conciergerie. Fortement engagée, elle est a l’origine de plusieurs organisations, dont la plateforme GEMACO – Génération Malienne Consciente et l’Association SOS Démocratie, créée en 2012. Mais son combat le plus visible est celui pour les droits des femmes. Il n’est pas rare de la voir battre le pavé contre les violences domestiques ou pour protester contre la faible représentation des Maliennes dans les instances décisionnelles. « Que nous soyons toutes libres de vivre pleinement notre potentiel, sans aucune discrimination, ni comparaison, ni complexe. Que chaque femme puisse comprendre que dans la solidarité et l’union nous avons chacune nos désirs et besoins spécifiques. Et le vrai épanouissement, à mon avis, est de réaliser et de vivre ces désirs », déclarait-elle récemment. Obsédée par la transmission à la génération suivante, Coumba Ba est jury et mentor de plusieurs programmes d’éducation civique et de promotion de la citoyenneté active. Récemment touchée par la maladie, Coumba Bah a forcé l’admiration de plus d’un en témoignant à visage découvert. En montrant le processus de prise en charge et les stigmates de son cancer du sein, elle a mis en lumière et démystifié un mal dont souffrent environ 7% des Maliennes.
Source : Journal du Mali