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4 septembre 2013 – 4 septembre 2014. : D’immenses espoirs non comblés

4 septembre 2013 – 4 septembre 2014. Déjà un an que le candidat du  » Mali d’abord « , quasiment plébiscité lors de la présidentielle de 2013, a été investi à la tête du pays. Même si un an semble court pour ébaucher un bilan de cette nouvelle gouvernance, l’impression générale laisse un goût d’insatisfaction dans les consciences.

 ibrahim boubacar keita ibk discours nations

« Peut mieux faire « . C’est l’appréciation la moins subjective que tous les observateurs avertis décernent à la gouvernance des douze premiers mois que Ibrahim Boubacar Kéïta vient de passer à la tête du Mali. On a beau gloser sur le gouffre dans lequel le Mali avait sombré avant la présidentielle de 2013 pour expliquer le caractère  » herculéen «  de la mission de redressement du président IBK, l’on ne peut nier que le premier anniversaire du nouveau président de la République laisse les Maliens sur leur soif du point de vue de l’impact positif que le nouveau pouvoir était censé avoir sur leur quotidien. Il faut reconnaître que le nouveau président avait suscité d’immenses espoirs tant l’homme était apparu comme celui envoyé par la providence pour sortir le pays de l’abîme. Tel Moïse envoyé par Dieu pour délivrer son peuple, les Israélites de la servitude à eux imposée en Egypte, IBK était dans la conscience populaire le libérateur, le bâtisseur et le redresseur de toute une nation humiliée.

Et c’est en cela que la mission du leader du RPM d’alors apparaissait encore plus lourde. Et lui, en candidat stratège, a su tenir le discours porteur : fermeté face aux rebelles et terroristes du Nord, promesse de redonner la joie de vivre à ses compatriotes, justice assurée à tous, lutte farouche contre la corruption, refondation de l’armée, etc.

Après qu’il eut trôné 365 jours au palais de Koulouba, le moins qu’on puisse constater est que le mieux-vivre légitimement attendu peine à se concrétiser. Même ses premiers signaux, qui doivent poindre à l’horizon, se font désirer. Ainsi, l’horizon socio-économique assombri peine à se dégager, obligeant du coup l’UNTM à se faire entendre par une grève de quarante huit heures les 21 et 22 août dernier.

Au plan économique, le gouvernement, sous la conduite de IBK, n’a pas encore réussi à impulser une dynamique de croissance au secteur économique quand on sait que de nombreux opérateurs économiques ploient sous le poids d’une dette intérieure devenue un véritable goulot d’étranglement pour la relance. Pendant ce temps, de nombreux ménages souffrent, le chômage est plus qu’endémique, il est devenu pandémique, l’école est quasiment dans le gouffre vu les conditions dans lesquelles les derniers examens scolaires et académiques ont été organisés. Bref, le Mali social est exsangue alors que le dossier le plus épineux, celui du septentrion laisse plus que sceptique. Les négociations actuelles entre le gouvernement et groupes armés du Nord n’augurent pour le moment pas de lendemains sereins pour le peuple meurtri du Maliba. Et dire que l’on pensait que IBK avait la solution pour résoudre définitivement ce casse-tête de Kidal !

Au plan politique et institutionnel, le pays n’est pas pleinement revenu dans le concert des nations démocratiques avec un statut de l’opposition qui peine à être voté, le reniement du fait majoritaire avec un Premier ministre dont le parti n’a qu’un seul député à l’Assemblée nationale, l’élection de rebelles aux mains ensanglantées au sein de l’Hémicycle, etc.

En définitive, il urge de reconnaître que la mayonnaise IBK n’a pas encore pris. Il sied donc que ce premier anniversaire du locataire du palais de Koulouba soit l’occasion d’une réflexion d’ensemble pour que les gouvernants en général retroussent leur manche et se positionnent résolument pour le bien-être du brave peuple du Mali. Que tous comprennent qu’il est temps de peser de façon significative sur le destin des Maliens. Et le plus tôt sera le mieux !

Par Bruno Djito Segbedji

SOURCE: L’Indépendant  du   4 sept 2014.
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