Une cinquantaine de camions citernes, transportant 4 millions de litres de gas-oil, ont été réceptionnés, au poste des Douanes de Kourémalé, à la frontière guinéenne, par l’inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des Douanes du Mali. Il était accompagné du président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali, Mr Youssouf Bathily, du directeur général de l’Office National des Produits Pétroliers (ONAP), Mr Modibo Diall et de nombreuses autres personnalités.
Cette commande ferme d’une cinquantaine de camions citernes vise de gas-oil, totalisant 4 millions de litres de gas-oil, vise à renforcer les capacités de stockage de la société Energie du Mali. Elle a été lancée, par la Société Malienne des Produits Pétroliers (SOMAPEP) de Yousouf Bathily, opérateur économique et non moins président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali.
4 à 6 jours de provisions
Dans un contexte, marqué par la crise générale, due à la guerre en Ukraine, cette commande apparaît comme une bouffée d’oxygène à « la société Energie Du Mali », laquelle se trouvait, déjà, à deux doigts de la panne sèche.
Sous embargo de la CEDEAO, depuis le 09 janvier dernier, le Mali a vu ses frontières terrestres et aériennes fermées, à l’issue de la réunion de l’organisation sous régionale, tenue à Accra.
Ce n’est pas la première fois que le Mali a recours à son voisin guinéen. On se rappelle, le 15 janvier dernier, que 200 camions, bourrés de marchandises diverses, ont été réceptionnés, à Bamako, par l’inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des Douanes.
A ces 200 camions, s’ajoutent des centaines d’autres, en provenance du port de Guinée-Conakry.
« Nous allons renforcer l’axe Conakry-Bamako pour l’affermissement de la coopération douanière », indiquait l’inspecteur général Amadou Konaté, directeur général des Douanes du Mali.
Et d’ajouter : « Nous demandons, aux opérateurs économiques maliens, d’avoir confiance à l’engagement des plus plus hautes autorités de notre pays ».
De 2016 à 2020, les importations du Mali, transitant par le port de la Guinée-Conakry, se chiffrent à 1,54 % de l’ensemble des importations du Mali. Elles sont estimées à 257 milliards de Francs CFA par an.
Pour le colonel Camara, directeur général des Douanes guinéennes, il s’agit, pour le Mali, de transformer une crise en opportunité pour « deux pays dans un même corps ». Le port de la Guinée étant, celui le plus proche du Mali que les autres ports. Ce qui réduirait le coût du transport.
Ce qui fera dire à Youssouf Bathily, président de la Chambre de Commerce du Mali « C’est pourquoi, il a été demandé aux importateurs maliens de dérouter leurs marchandises vers la Guinée-Conakry ou vers le port de Conakry ».
Le Mali au bord de la panne sèche
Alors que notre pays frôlait la panne sèche, le Mali se doit de relever le défi de son approvisionnement régulier en hydrocarbures. Avec, à la clé, la construction des dépôts de très haute capacité de stockage. Surtout, avec des machines aussi gourmandes en gas-oil.
Cette commande permet d’assurer 4 à 6 jours, seulement, de consommation à la Société Energie du Mali.
En effet, depuis quelques jours, les stations – services frôlent la panne sèche. Par finir, les pompistes ont fini par fermer boutique. Au nez et à la barbe des angevins, venus se ravitailler en trombe pour éviter la panne sèche. D’autres stations ont préféré fermer leur boutique. Purement et simplement. Pour éviter une éventuelle révolte des consommateurs.
« Le renforcement des capacités de stockage de cette société est une nécessité vitale, du moins si l’on veut éviter les coupures intempestives, qui risquent de pénaliser tout le monde », prévient Youssouf Bathily, PDG de la SOMAPP. Et non moins président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali.
Les besoins mensuels du Mali sont de l’ordre de 250 millions de litres de carburant, alors que la date de la fin de la guerre, entre la Russie et l’Ukraine, n’est pas annoncée pour demain, ni pour le mois prochain.
Oumar babi
Source : Canard Déchainé