Quatorze victimes sont des cas emblématiques qui témoigneront à la barre de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) le 3 avril 2021 au CICB. « Crimes de disparitions forcées », c’est le thème de cette audition, selon le président Ousmane Oumarou Sidibé.
Les audiences publiques de la CVJR visent à promouvoir la reconnaissance nationale des victimes et leur rendre leur dignité. Ces audiences sont non judiciaires. Pendant cette 3e audience portant sur «les crimes de disparitions forcées »,14 victimes partageront leurs récits dont 9 témoignages individuels et 2 collectifs.
Selon le président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, la sélection des victimes ressort d’un lourd travail mené par son équipe et les organisations de la société civile. Il s’agit, poursuit-il, des enquêtes réalisées au préalable pour la recherche de la vérité, des discussions menées avec des victimes. Il précise que les 14 témoignages prochains, représentent des cas emblématiques qui sont gage d’illustration.
Les audiences publiques constituent un espace d’expression pour les victimes sur les violations qu’elles ont subies et un forum de reconnaissance publique de leurs souffrances. Elles se déroulent dans un plus grand respect et une protection des victimes, avec un encadrement légal, psychologique et logistique important.
L’objectif principal est de rendre aux victimes leur dignité et faciliter un début de guérison, en reconnaissant publiquement ce qui leur est arrivé. Aussi, il s’agit de promouvoir la reconnaissance nationale des victimes et l’intégration de leurs récits à la mémoire et à l’histoire nationales, d’utiliser l’information reçue comme un outil d’éducation et de sensibilisation pour la population dans son ensemble afin de promouvoir le dialogue sur le passé et la réconciliation nationale.
La CVJR rassure que les dispositions nécessaires sont prises pour préserver les intérêts des victimes et témoins prenant part à ses audiences, y compris par un examen médical et un soutien psychologique offert avant et après les audiences. Ainsi, elle a établi des partenariats avec les organisations de la société civile et les experts psychosociaux dans les localités d’origine des victimes, afin de garantir leur bien-être avant et après les audiences.
Les victimes et témoins entendus signent une clause de consentement écrit dans un délai d’au moins 14 jours avant la date prévue de l’audience.
Les crimes de disparitions forcées concernent l’arrestation, la détention ou enlèvement d’une ou des personnes par un Etat ou une organisation politique. C’est également toute autorisation de l’État ou une organisation politique à admettre que ces personnes soient privées de leur liberté.
Le mandat de la CVJR consiste à contribuer à l’instauration d’une paix durable à travers la recherche de la vérité, la réconciliation et la consolidation de l’unité nationale et des valeurs démocratiques.
Fatoumata Kané
Source : Mali Tribune