Le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita a présidé, le lundi 28 décembre 2015, la 2ème édition de la rentrée solennelle des universités, grandes écoles et instituts du Mali. L’évènement a réuni autour de lui, le Premier ministre Modibo Keita, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Me Mountaga Tall, le Recteur Samba Diallo et Assetou Founè Samaké, Conseillère Technique au MESRS.
Cette cérémonie a commencé par la projection d’un mini-reportage réalisé par le ministère sur les structures de recherche scientifique et les grandes réalisations dans ce domaine et les contraintes.
Cette projection a été suivie de la présentation de la leçon inaugurale par Assetou Founè Samaké, Professeur de Biologie/Génétique à l’Université des Sciences Techniques Technologiques de Bamako(USTTB) et Conseillère Technique au MESRS. Il s’agit d’un document de 17 pages retraçant l’historique des universités en général et les recherches scientifiques en particulier, les réalisations, les contraintes et les perspectives de la recherche scientifique et technologique du Mali.
Pour Assétou Founè Samaké, il faut établir une symbiose entre l’enseignement et la recherche, car le meilleur enseignant est par définition le meilleur chercheur capable d’enseigner non pas seulement des savoirs constitués mais aussi capable de faire participer les étudiants et ses pairs au processus de construction de la connaissance.
A l’en croire, la recherche scientifique, technologique et de l’innovation au Mali s’est constitué en partie sur l’héritage scientifique colonial qui fut réorienté vers le développement économique et socioculturel du pays nouvellement indépendant. Ensuite suivra la recherche agricole de 1961 à 1965 et d’autres domaines qui vont suivre donnant ainsi la priorité au développement des industries de transformation agricoles alimentaires et textiles dont les autres composantes comme l’éducation, la santé, les transports (travaux publics et télécommunications) et l’énergie…
S’agissant du secteur de l’Enseignement Supérieur, Assetou Founè Samaké dira qu’il était à l’image des orientations politiques et scientifiques, en ce sens que son organisation faisait de ce secteur, un enseignement supérieur professionnalisé matérialisé par la création des Grandes Ecoles Professionnelles qui avaient pour missions de former des cadres immédiatement opérationnels pour les grands secteurs de l’activité socio-économique du pays. Occasion pour elle de rappeler quelques résultats apportés dans ce sens par des structures de recherche dont l’IERI, l’IPR-IFRA, le LCV ou l’IHERI-ABT dans la conservation des manuscrits ou encore les progrès notoires enregistrés dans le domaine de la recherche universitaire à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’odontoStomatologie dans le cadre des vaccins contre le paludisme, etc.
En termes de défis à relever, Assetou Founè citera entre autres, le manque de ressources humaines pour la recherche, le vieillissement du personnel dont la relève n’est pas toujours assurée, les sureffectifs estudiantins et le manque d’enseignants-chercheurs, le manque ou l’insuffisance notoire des financements de la recherche, la baisse du budget alloué à la recherche universitaire, l’absence ou la fragilité de stratégies nationales de financement et l’absence du secteur privé dans le financement de la recherche et de l’innovation au Mali, la mauvaise gouvernance, le manque de mécanisme de pilotage national pour la recherche et l’innovation etc..
Des réalisations à la pelle en 2015
Pour sa part, le ministre Mountaga Tall axera son intervention sur les réalisations faites par son département en 2015 et les perspectives de 2016.
Comme réalisations, le ministre Tall citera la mise en place effective de tous les conseils d’universités suivie de la tenue de leurs sessions ordinaires, l’élaboration et l’adoption de plans stratégiques de développement des institutions d’enseignement supérieur, la mise en place effective des missions universitaires de Sikasso, de Gao et de Tombouctou, la participation active des laboratoires de la faculté de Médecine à la lutte contre la maladie à virus Ebola qui permit le dépistage rapide de la maladie au Mali et une prise en charge appropriée des malades, la mise en place d’un dispositif électronique d’orientation et de pré-inscription en ligne du MESRS. Dans le domaine de la réforme du cadre juridique et institutionnel, le ministre citera la relecture des textes organiques de la DNESRS, l’élaboration des projets de textes de création, d’organisation et du cadre organique de l’Agence d’Assurance Qualité de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (AMAQ),la relecture du statut du personnel enseignant de l’Enseignement Supérieur et des Chercheurs, l’organisation d’un atelier de réflexion sur l’évolution du Statut de l’Ecole Normale Supérieure de Bamako, l’élaboration d’un plan d’actions quinquennal de développement de l’ESR (2015-2019) , l’élaboration et la validation de la politique nationale des sciences, de la technique et de l’innovation, la mise en place d’une administration provisoire pour l’opérationnalisation prochaine de l’Ecole Supérieure de Journalisme et des Sciences de la Communication. S’y ajoutent la construction à l’université de Ségou des salles de classes, de Travaux Dirigés (TD), de Travaux Pratiques (TP) et de visioconférence, la réhabilitation des résidences universitaires existantes et la mise en place d’un dispositif performant d’adduction d’eau sur le campus, la mise à la disposition des universités de Bamako et de Ségou de cinq nouveaux amphithéâtres équipés ainsi que la poursuite de la réalisation d’un pôle universitaire à Kabala.
Des perspectives prometteuses
En ce qui concerne, les perspectives, Me Mountaga Tall a souligné l’ouverture prochaine de la cité universitaire de Kabala qui a déjà vu l’installation du siège du CENOU en son sein, la poursuite de la rénovation des résidences universitaires ainsi que la poursuite du processus de bancarisation des bourses et trousseaux. Autres perspectives soulignées par le ministre sont la poursuite des missions universitaires à Sikasso, Gao et Tombouctou et le pôle universitaire technologique de Sirakoroniaré à Kati, sa volonté de continuer à désamorcer les crises de son secteur par la voie du dialogue ainsi que le renforcement des relations avec les Partenaires Techniques et Financiers.
Quant au Président IBK, il a remercié et félicité le ministre Tall pour l’initiative de la rentrée solennelle qui est sa deuxième édition. Selon lui, c’est une occasion d’évaluer le bilan annuel des universités, grandes écoles et Instituts du Mali sur ce qui a été fait, ce qui reste à faire au cours de l’année écoulée en termes de résultats. Mais aussi, d’étaler les difficultés auxquelles sont confrontées l’ensemble des institutions de notre système d’enseignement supérieur. Il a reconnu les difficultés soulignées avant de promettre plus d’engagement de l’Etat surtout pour la promotion de la recherche au Mali.
Selon lui, les actions menées par le département font partie de ses priorités. Malgré les difficultés signalées, le président IBK s’est réjoui de quelques résultats positifs enregistrés par le Mali dans le domaine de la recherche scientifique.
La remise d’un chèque de 5000.000 FCFA à l’Association des Etablissements Privés d’Enseignement Supérieur au Mali et la visite des stands du Salon de l’enseignement supérieur ont mis fi à cette cérémonie.
Modibo Dolo