L’enseignement privé catholique, c’est 138 établissements et plus de 40 000 élèves et étudiants. Depuis quelques années, l’enseignement privé catholique, longtemps modèle, traverse une zone de turbulences du fait de l’incapacité de l’Etat à respecter ses engagements. Les autorités ont décidé d’organiser du 17 au 21 septembre, le 2e Forum sur l’avenir du fleuron de l’éducation au Mali.
“L’enseignement catholique dans le Mali d’aujourd’hui : quelles perspectives pour sauvegarder son identité et demeurer au service de la population ?“ est le thème de cette rencontre qui va durer 5 jours.
L’enseignement privé catholique compte au Mali 138 établissements scolaires. Parmi ces établissements, il y a 3 qui sont de l’enseignement supérieur et universitaire, 5 de l’enseignement technique et professionnel, 23 préscolaires et 102 de l’enseignement fondamental. L’enseignement privé catholique au Mali emploie 1645 enseignants.
Les premiers missionnaires, arrivés au Mali en 1888, ont fait de l’école un outil d’évangélisation et de développement. Ils ont ainsi ouvert les premières écoles dès 1889. Après l’indépendance, le 22 septembre 1960, l’Etat malien a reconnu à l’Eglise sa contribution dans le domaine de l’éducation. Aussi, l’Etat et l’Eglise ont-ils signé une convention par laquelle l’Etat s’engage à soutenir l’Eglise dans le paiement des salaires de ses enseignants à travers le versement de subventions à l’enseignement catholique. Cette convention, à ce jour, est toujours en vigueur.
A partir de 2010, il est apparu nécessaire de jeter un regard rétrospectif sur le parcours de l’école catholique au Mali et de projeter l’avenir afin de maintenir et de renforcer sa contribution et la qualité de son enseignement. A cet effet, un premier Forum national de l’enseignement catholique a été organisé en septembre 2013 au Grand Séminaire Saint Augustin de Samaya (Bamako).
Ce forum avait vu la participation de nombreux acteurs et partenaires de l’école catholique au Mali. Une des recommandations fortes de cette rencontre était d’organiser un Forum national tous les dix ans. Le projet du 2e Forum, prévu en ce mois de septembre à Bamako, s’inscrit dans ce cadre.
L’objectif de ce forum est faire (ré)découvrir à tous les partenaires l’identité de l’enseignement catholique du Mali, tout en tenant compte des exigences de la politique nationale en matière d’éducation ; harmoniser les rapports entre les différents acteurs de l’école au niveau national, diocésain, paroissial et local, et cela dans la perspective du renforcement des capacités internes et externes des acteurs du système.
Il s’agira également de renforcer les capacités institutionnelles de l’école catholique en vue de contribuer plus activement et efficacement à l’amélioration du taux de scolarisation et à la lutte contre l’analphabétisme et le chômage.
Les conclusions du forum devraient permettre aux évêques de redéfinir l’orientation de l’école catholique à tous les partenaires ; renforcer la structure organisationnelle de l’enseignement catholique face aux réalités administratives et politiques du pays et engager des stratégies d’auto-prise en charge des écoles aux plans humain, matériel et financier.
Alexis Kalambry
Mali Tribune