Les travaux du deuxième congrès ordinaire du Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA-D) se sont tenus les 14 et 15 mars dernier, à Ménaka. Pour la circonstance, d’importantes personnalités dont certaines venant de l’étranger ont pris part à l’événement qui a mobilisé une foule des grands jours. L’occasion était également mise à profit pour le mouvement de se prononcer sur les grandes questions de l’heure notamment l’insécurité, l’accord issu du processus d’Alger, le retour de l’Etat et ses services… Par ailleurs, les congressistes ont plébiscité le Secrétaire général, Moussa Ag Acharatoumane à la tête du mouvement afin qu’il poursuive ses efforts pour le retour effectif de la paix à Ménaka et même au-delà.
Signalons que la confiance lui a aussi été donnée, au cours de ses assises, pour former un bureau consensuel et inclusif sur lequel il pourra s’appuyer dans ses activités. Cette étape est donc franchie depuis hier jeudi 26 mars 2020, en ce sens qu’un bureau politique de vingt membres regroupant toutes les sensibilités, a été mis en place. Il est préciser qu’il y avait encore quelques temps, voire quelques mois, organiser un tel événement à Ménaka était impossible à cause de l’insécurité grandissante marquée par des attaques terroristes. Aujourd’hui, encore même si quelques actes persistent, ils sont désormais très sporadiques et circonscrits.
A Ménaka, le retour de l’Etat et de ses services déconcentrés est une réalité, même si de nombreux défis sont à relever pour que cela soit plus effectif et que les besoins de la population soit en grande partie satisfaits. Pour parvenir à cette accalmie relative que Ménaka, il a fallu au Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA-D) de consentir d’énormes efforts et sacrifices. Cela, en collaboration avec le GATIA et le soutien des FAMa, la MINUSMA et les militaires français de l’Opération Barkhane.
Ces deuxièmes assises du MSA-D se sont tenues sur la dune de Tabangout, au bord de la célère vallée de l’Ezgueret, située à quelques kilomètres en dehors de la ville. Parmi les personnalités qui ont effectué le déplacement, on peut citer le gouverneur de Ménaka, Daouda Maïga, l’ancien ministre du Niger et aujourd’hui conseiller du Président Issoufi, Issyad Ag Kato, à la tête d’une imposante délégation, le président du Collège transitoire, Abdel Wahab Ag Mohamed Ahmed, les élus de la région dont le député Bajan Ag Hamatou, le chef du bureau régional de la MINUSMA, Francisco Osler De Almeida, le Président du Conseil Supérieur des Imgad et Alliés (CSIA), le Général Elhadj Ag Gamou, le président du mouvement citoyen « Maliens Tout Court », Ibrahima Diawara, les présidents de tous les mouvements de la Plateforme.
Un ancrage plus fort dans la République
Dans un discours prononcé pour la circonstance, le secrétaire général du MSA, Moussa Ag Acharatoumane a rappelé que son seul combat c’est pour le Mali et qu’il n’imagine pas un avenir sans ce pays qui lui a tout donné. Il a réitéré son engament à mettre tous ses moyens pour que la paix revienne au Mali. Pour lui, le MSA est résolument engagé pour le retour de la paix. Il a également saisi l’occasion pour remercier les délégations qui ont effectué le déplacement notamment celles venant de l’Algérie, du Niger, de la Libye, etc. Il a indiqué que sa reconduction à la tête de ce mouvement est une lourde et grande responsabilité qui l’appelle à poursuivre les efforts visant à ramener la paix à Ménaka et partout au Mali. A sa suite, le président du CSIA, le Général Elhadji Gamou a appelé les leaders locaux à s’entendre pour le bonheur des populations. Pour sa part, le président du mouvement citoyen « Maliens Tout Court » Ibrahima Diawara a indiqué que la paix ne sera gagnée qu’à travers une union sacrée autour du Mali. Il a aussi reconnu et salué les efforts de certains participants à ce congrès pour leur rôle joué en faveur du retour de la paix.
Quant au gouverneur de la région, Daouda Maïga, il a longuement salué le MSA pour ses efforts consentis dans le retour de la paix. Selon lui, l’insécurité au-delà du fait qu’elle se propage jusque dans les pays voisins, met en mal la promotion de l’économie, des droits humains et le vivre ensemble. Tout en insistant sur le fait que cette situation compromet dangereusement toute action de développement pour les populations qui deviennent vulnérables du fait que les services sociaux de base et les partenaires n’arrivent plus à les atteindre. De même qu’il a salué les efforts déployés par le Mali et ses partenaires pour la sécurisation des personnes et des biens. A l’en croire, ces actions ne peuvent être efficaces sans le concours et la participation totale des leaders communautaires, religieux et de toute la population. D’où son insistance sur la nécessité d’une mutualisation des moyens et des efforts en vue d’entreprendre des actions vigoureuses pour combattre l’insécurité afin que la paix et la quiétude s’installent durablement. Avant d’inviter tout un chacun à poursuivre cette dynamique en vue du retour de la paix et de la cohésion sociale s’installe durablement.
Tenue prochaine d’un Forum pour actualiser l’Accord
Dans leurs résolutions, les participants à ces assises ont réaffirmé leur indéfectible engagement à surmonter tous les défis actuels et à poursuivre les actions visant le retour de la paix et de la cohésion sociale dans le cadre de la mise en œuvre correcte et diligente de l’accord issu du processus d’Alger. Ils ont également invité tous les mouvements impliqués dans le processus de paix à rompre tout lien avec les groupes terroristes et de privilégier la sécurité des personnes et des biens. Ils ont insisté sur le fait que ces terroristes n’ont autre objectif que la persistance des violences armés causant de graves violations des droits humains. Tout en réitérant leur disponibilité à s’engager davantage pour le retour de la paix, ils ont demandé l’organisation d’un forum inclusif pour actualiser l’accord issu du processus d’Alger afin de l’adapter à l’évolution de la situation. Par ailleurs, ils ont plaidé pour un retour immédiat de l’administration générale, la disponibilité des services sociaux de base pour répondre aux besoins primordiaux des populations ainsi que l’assistance des personnes déplacées et réfugiés pour leur installation sur des sites viabilisés et sécurisés de leur choix. Aussi, ils ont tenu à saluer le déploiement des premières unités de l’armée reconstituée tout en insistant sur la nécessité de leur opérationnalisation afin qu’elles puissent contribuer au retour de la paix.
Kibaru