26 mars 1991- 26 mars 2015, commémoration sous haute surveillance. Ce jeudi 26 mars 2015 a eu lieu comme d’habitude, le dépôt des gerbes de fleurs, effectué par le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita à 09h. Depuis 7h les alentours du monument, et la route du pont des martyrs étaient barrés par les forces de sécurité. Tous les coins qui débouchaient aux alentours étaient fermés et sécurisés, excepté pour les hautes personnalités (les ministres, les députés), le protocole, les journalistes et les invités ayant les badges pouvaient accéder dans le périmètre sécurisé où un chien policier sillonnait le périmètre pour détecter d’éventuels dangers.
Le Premier ministre Modibo Keita est arrivé aux environs 8h30 pour accueillir le président de la République qui a signé sa présence à 8h45. L’arrivée du Chef de l’Etat a coïncidé avec celle de la marche massive organisée par l’AEEM (association des élèves et étudiants du Mali) sur le pont qui a connu beaucoup de victimes, élèves et étudiants à l’époque.
Après le salut des couleurs accompagné par l’hymne national et le cérémonial de pause de gerbes de fleurs, le président a salué les nombreuses personnalités et s’est prêté aux questions des journalistes.
-M. le président que ressentez-vous aujourd’hui 26 mars 2015 ?
M. le président : « Beaucoup d’émotion du 26 mars, pour ces victimes innocentes mortes pour la cause du Mali. Ce n’est pas un rituel banal pour moi, c’est un rituel plein de signification. Une mission qui restera à vie indélébile, c’est ça notre quotidien. Ce Mali dont la plus part des jeunes ont rêvé, nous avons devoir et mission de le réaliser avec l’aide de tous. Pendant des mois nous avons eu un gouvernement amputé de cinq éléments pour Alger, c’est faire en sorte que le pays se retrouve, se réconcilie, se réunisse. C’est en mémoire de ceux qui se sont sacrifiés que nous prenons l’exemple aujourd’hui pour faire en sorte que le rêve de leur combat ne soit pas vain. C’est cela que nous avons connu tous collectivement, un bloc uni, un front uni national pour le salut du peuple, c’est à cela que nous devons quotidiennement, pas à autres choses. Je souhaite qu’aujourd’hui tous les pères se tournent vers leur souvenir de manière prometteuse pas de manière mièvre. » Voici l’essentiel qu’on a puis recueillir de son interview.
Après le départ du président de la République, les acteurs du mouvement démocratique, et l’association de la défense des victimes de la répression, et l’AEEM ont eu accès au monument pour rendre hommage aux martyrs. Un moment de grande émotion et un signal très fort du sens de patriotisme.
Bassala Touré
source : La Nouvelle Patrie