Au cours de cette rencontre, le chef de l’unité de recherche en population et santé de l’ISSP, Dr Georges Guiella, coordonnateur de l’étude, a indiqué que la situation des avortements est assez préoccupante au Burkina.
« Souvent perçu comme une réponse à un besoin non satisfait de planification familiale, le recours à l’avortement est malheureusement de plus en plus répandu », a-t-il souligné.
Il a expliqué que la situation est d’autant plus préoccupante que sur une période d’un an, 25 femmes sur 1000 ont recours à cette pratique, précisant que la situation est davantage alarmante en milieu urbain.
L’état des lieux fait ressortir que ces avortements se soldent toujours par un taux élevé de complications et celles-ci n’ont pas souvent été prises en charge par les services compétents.
Selon Dr Georges Guiella, l’étude vise à fournir aux décideurs et planificateurs de programmes, des éléments de preuves sur les grossesses non désirées et les avortements dans le but d’aider les femmes et les couples burkinabè à mieux satisfaire leur besoin en matière de santé reproductive.
L’étude a également pour objectif, a-t-il poursuivi, de fournir des données fiables en vue d’aider à suivre et à évaluer les progrès en matière de prévention des grossesses non désirées, des avortements clandestins et de la morbidité maternelle en générale.
Il a révélé que le taux de prévalence varie selon le statut socio-économique des femmes et leur lieu de résidence.
« Le statut socioéconomique d’une femme détermine largement le type de praticien auquel elle aura recours pour avorter et, par conséquent, le niveau de sécurité de cet acte », a relevé le chercheur.
Pour lui, environ 46% des femmes pauvres en milieu rural ayant avorté ont subi des complications et sont restées sans traitement contre 23% des femmes en milieu urbain.
Par ailleurs, il a fait savoir que 32% de toutes les grossesses au Burkina sont non intentionnelles, notant que « ce niveau élevé de grossesses non intentionnelles est une conséquence d’un faible niveau d’utilisation des méthodes contraceptives ».
Le document présenté à la presse, s’inscrit dans le cadre du programme de recherche de l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), en collaboration avec son partenaire Guttmacher Institute.
source : apa