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23 ans après, l’historique du 26 mars 1991 : Les institutions républicaines ont-elles perpétué l’esprit de la révolte démocratique ?

C’est au lendemain de l’historique conférence nationale de 1991 que les forces vives de la nation  ont procédé à l’érection des institutions républicaines, de pouvoir et de contre-pouvoir, susceptibles de mener à bien le nouveau  vent de  la démocratie au Mali. Mais hélas, ce renouveau démocratique a pris un plomb dans l’aile suite au coup d’Etat du 22 mars 2012.

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L’érection des différentes institutions a forgé l’ancrage  de la démocratie malienne à travers  le monde et fait école dans les pays de la sous-région. 23 années après, les Maliens  se demandent si les institutions républicaines sont restées fidèles à cet esprit souverain de la conférence mémorable.

 

Comme un nouveau printemps qui s’est ouvert sur la République du Mali, ex-Soudan français, les forces vives de la nation  se sont dotées des institutions républicaines de pouvoir et de contre-pouvoir au lendemain de la conférence nationale  de 1991 pour conduire à bon port le processus démocratique. A cette occasion, le président Ibrahim Boubacar Kéita, dans son adresse à la nation en ce jour commémoratif, rend hommage aux victimes innocentes : « Les grandes nations, vous le savez, chers compatriotes, sont celles-là qui assument leur Histoire, dans ses forces comme dans ses faiblesses. Et, par là même, arrivent à en tourner les pages, même les plus sombres, sans rien occulter. C’est d’ailleurs pour ne rien oublier et se rappeler  les messages de la lutte, qu’a été instituée la semaine des martyrs que nous célébrons en ce moment. Des jeunes parmi nos garçons et nos filles sont tombés. Des femmes parmi nos épouses sont tombées en se levant, parce qu’il n’y avait plus de dignité à rester assis… » Et de conclure par ses mots d’espoir pour le Mali : « Oui, la nation malienne est une réalité tangible, un capital solide qu’il nous faut préserver et fructifier. C’est cette perspective qui inspire la Commission Vérité, Justice et Réconciliation récemment adoptée par l’Assemblée nationale. Exigence d’un temps de reconstruction,  cet instrument  s’appuiera sur les leviers de la vérité et de la justice.

Avec pour objectif d’œuvrer au retour définitif de la paix dans notre septentrion où s’appliquera, comme dans les autres régions de notre pays, un processus revu et corrigé de décentralisation.

 

Aussi, le gouvernement adoptera-t-il, dans les jours à venir, la stratégie de mise en œuvre de ce processus repensé qui, au-delà de la décentralisation, vise la dévolution.

Donc l’exigence d’un autre Etat, le mouvement pour mieux d’Etat, afin que le citoyen soit centre et finalité du processus de développement national. En cela nous resterons pleinement dans l’esprit du 26 mars.

 

Tirant les leçons du passé, nous ferons en sorte que toutes les légitimités, traditionnelles comme modernes, soient désormais représentées dans les instances de gouvernance locale bénéficiant d’une large capacité de décision… »

 

Cette mémorable initiative, comme une trainée de poudre, a fait tache d’huile dans  plusieurs  pays de la sous-région. Et au-delà du continent, la République du Mali rayonne au firmament  des pionniers de la démocratie. Mais au fil des années, cette image s’est effacée telle une légende. L’analyse de l’histoire démocratique du pays,  depuis vingt-trois ans, révèle sans nul doute des  faits, exprime aussi bien  des  avancées  que des régressions.

 

Au nombre des avancées, la République du Mali est et demeure l’un des pays de référence du continent  en matière de création d’institutions  démocratiques, de cadres des  intellectuels respectables et respectés partout ailleurs dans le monde ,  des dispositions des lois et autres.

 

Malgré cette belle santé de la vie démocratique, après deux décennies les institutions républicaines présentent bien des écueils, toute chose qui a facilité le fameux coup de force des mutins du 22 mars 2012.

 

Quelques écueils de la démocratie malienne

Stoppant du coup le processus démocratique des acquis du 26 mars 1991. D’entrée de jeu, le premier écueil s’appellerait : la perte de crédibilité  des institutions républicaines du pouvoir et du contre-pouvoir dans le subconscient des dix millions de Maliens. Car ces Maliens se montrent réticents quant à la saisine des institutions de la République. Pour eux, il n’y aurait plus de réelle satisfaction.  De même, les Maliens  observent de façon croissante une  certaine primauté des  prérogatives  du pouvoir exécutif et de la Cour constitutionnelle sur les autres institutions. Ce qui se remarque dans le respect de certaines décisions des tribunaux  et qui souffre d’un manque d’application incompréhensible.  Aussi, il est facilement remarqué, par les temps qui courent, un vrai problème dans la République, en ce qui concerne  la

 

séparation des pouvoirs.  Dans la pratique, l’application de la séparation  du pouvoir et de contre-pouvoir bute de plus en plus  sur la volonté du pouvoir exécutif. L’autre chose qui constitue l’une des faiblesses des institutions républicaines  réside dans le problème  de collaboration entre elles.  Cette  collaboration étroite entre les institutions du pouvoir et de contre-pouvoir dans la gestion de l’Etat se transforme de plus en plus en une guerre froide entre les institutions  de la République.  Toutes choses qui montrent que vingt-trois années après l’historique conférence nationale des forces vives de la nation de 1991, les  institutions républicaines  s’égarent peu à peu de l’esprit souverain. Face à cela, les institutions républicaines  doivent se réinventer, et pour ce faire l’on attend beaucoup des nouvelles autorités du pays.

 

Paul N’GUESSAN

 

SOURCE: Le Prétoire

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