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22 septembre 2018 : L’ (in)dépendance du Mali fêtée dans la division

Notre pays, le Mali, a soufflé les bougies de ses 58 ans d’indépendance, le samedi, 22 septembre 2018. Le peuple malien n’ayant goutté aux délices de la fête de l’indépendance depuis plus de cinq ans à cause de la crise politico sécuritaire qu’il connait depuis 2012, les autorités du pays ont voulu qu’elle soit célébrée dans la plus grande ferveur. En invitant plusieurs invités de marque, Ibrahim Boubacar Kéita voulait que cette fête soit aussi la célébration de sa réélection à la tête de la magistrature suprême du pays.

IBK a-t-il réussi son pari de bien célébrer le 22 septembre 2018, couplée à la fête de sa réélection ? Certainement oui, au vu du temps de préparation qu’à prise ces  festivités (près de deux semaines coupant presque  l’ACI 2000 aux usagers de la route), au vu du nombre d’invités  de marques présents (mais très en deçà de celui de  son élection de 2013), au nombre de pays participants au défilé aux côtés des Forces armées du Mali (Fama), de la parade des nouveaux aéronefs sur le ciel de Bamako, de nos parachutistes, etc.

Mais, elle (la fête d’indépendance) a eu lieu dans une division totale entre les fils  du pays. Une franche  majorité des maliens ne reconnaissant toujours pas «IBK comme leur président», notamment les partisans de Soumaila Cissé. Ces derniers ont tenu à le faire savoir à l’opinion nationale et internationale qu’il y a une crise poste électorale au Mali qu’on ne peut étouffer. Pour la circonstance, des caravanes, initiées dans les six communes du District de Bamako  par le camp des contestataires, ont été dispersées par les forces de l’ordre par des gaz lacrymogènes. Des arrestations des militants de l’opposition ont suivi la dispersion des foules. De mémoire de maliens, jamais une élection n’a aussi été contestée dans notre pays et la fête nationale s’est tenue dans un climat de division. C’est dire combien les maliens sont divisés après les élections présidentielles de 2018 qui devaient  plutôt, avec une bonne organisation, être l’occasion, de rassembler  les fils et filles du Nord au centre, du Sud en Ouest, et d’Est.

C’est dans ce climat délétère que l’opposition malienne menace d’appeler les Maliens à la désobéissance civile : «Nous n’allons pas continuer avec les marches chaque fois, nous allons entamer la désobéissance civile tout en refusant tout acte posé par ce gouvernement»,

La fête du 22 septembre 2018 s’est tenue aussi dans un contexte de frustration des populations, notamment les jeunes de Kati, Kolokani, Didiéni. Il y a quelques jours, en coupant la route, empêchant les véhicules de circuler les jeunes des ces différentes zones, ont manifesté contre l’état de dégradation avancée du tronçon de la RN°3 qui passe pas Kati, Kolokani, Didiéni, etc.  Dans la foulée, les travaux de rénovation ont débuté à Kati.

Comme pour dire encore, que sous l’empire d’IBK, il faut grever, manifester sa colère rouge pour être entendu, pour que ta préoccupation soit prise en compte, pour que tu ne meures pas de faim, pour que tu aies l’eau, l’éducation, les soins de santé, un bon cadre de vie, une bonne route.

Hadama B. Fofana

SourceLerepublicainmali

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