La Cour d’assises de Bamako a condamné, hier mardi 23 avril, Houssoumai Diallo, un Nigérien, à 10 ans de prison ferme, pour « complicité d’actes terroristes et association de malfaiteurs ».
Selon l’arrêt de renvoi, le 3 octobre 2017, deux véhicules de type « Pick-up » avec, à bord des hommes armés, étaient signalés comme suspects et contenant du matériel nécessaire destiné à fabriquer des engins explosifs improvisés et des armes, en vue d’ouvrir le feu sur la Force Barkhane dans les vallées et plaines au nord du Mali. La Force « Barkhane »qui contrôlait la zone, envoya alors certains de ces éléments en mission de reconnaissance.
A leur arrivée, dans le secteur susdit, ils étaient pris à partie par des tireurs embusqués. Ainsi, avec l’appui aérien de deux hélicoptères, les éléments de la Force Barkhane parvenaient à saisir une importante quantité de matériels nécessaires à fabriquer des engins explosifs improvisés, des armes de guerre et à capturer deux des assaillants, Amadou Alou, âgé de 15 ans, mis à la disposition de la Direction Nationale de la Protection de l’Enfance et Hassouma Diallo. Cet homme, interpellé, signalait être avec un certain Djibroula sans autre renseignement, sur le véhicule transportant les matériels incriminés. Ainsi, ils furent tous les deux inculpés de « complicité d’actes terroristes et association de malfaiteurs ».Mais le nommé Djibroula n’a pu être identifié pour qu’il s’explique largement sur les faits.
L’accusé Hassoumai Diallo a reconnu sans ambages les faits. Il expliquera qu’il a toujours été animé depuis sa tendre enfance par le désir d’apprendre le coran. C’est pourquoi, il a séjourné au Burkina Faso puis au Mali, précisément dans les zones de conflits telles que Wankoro, dans le cercle de Bankass, Sévare, Wallirdé, Toguéré, (cercle de Téninkou) dans la région de Mopti et à Gao.
A l’en croire, lors de son voyage sur Gao, en compagnie d’Amadou Alou et d’un certain Djibroula, à bord d’un véhicule conduit par un chauffeur de peau rouge avec deux autres dans la cabine, « ils ont été surpris en plein Sahara par deux hélicoptères français, qui les ont pris en chasse ». Et d’affirmer que depuis cet accrochage, il n’a plus revu le nommé Djibroula et les trois individus de peau rouge.
Dans son réquisitoire, le procureur du pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme a argué que les propos de l’accusé ne correspondant pas avec les faits. Et d’ajouter qu’il est évident que les faits sont établis. »Je requiers à la Cour de le maintenir dans les liens de l’accusation suivant à l’article 175 du Code pénal ».
Quant à la défense, elle soulignera que son client a reconnu être dans le véhicule au moment de son arrestation. Selon elle, la Cour a souligné que c’est un délinquant primaire. Et que les renseignements requis à son encontre lui sont favorables. C’est l’inexpérience et le désir d’apprendre le coran qui ont fait qu’il a emprunté ce pick-up, « Je demande à la Cour de le condamner, avec une peine de sursis ou une peine clémente, afin qu’il puisse refaire sa vie après la prison. Et servir de leçon », a-t-il plaidé.
La Cour, dans sa sagacité, a reconnu Houssamai Diallo coupable de « complicité d’actes terroristes et association de malfaiteurs ». Ainsi, il a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle avec le bénéfice des circonstances atténuantes grâce à la plaidoirie de la défense.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant