Mme Seck Oumou Sall, ancien maire de la commune urbaine de Goundam et ambassadrice du Mali à Berlin, figure parmi les quatre femmes africaines qui viennent de recevoir le prix de la 16ème édition de la solidarité Navarre.
Ces quatre infatigables combattantes ont reçu leurs prix le 17 novembre dernier des mains de la Présidente du gouvernement de Navarre et du Président de Laboral Kutxa. Le jury présidé par le multi-champion, Miguel Indurain, a choisi parmi les 13 candidatures quatre amazones africaines. Il s’agit de Theresa Kachindamoto pour son combat contre le mariage des enfants au Malawi, Oumou Sall Seck grâce à son engagement pour la paix au Mali, Hullo Guillabert qui a abattu un travail de titan contre la mendicité des enfants au Sénégal et Victoria Nyanjura pour son travail avec les femmes victimes de violence.
Prenant la parole, Mme Seck Oumou Sall a remercié le gouvernement de Navarre et Casa Africa. « Je remercie infiniment la Présidente du gouvernement de Navarre pour les mots très touchants qu’elle vient de prononcer à notre endroit, des mots qui font écho au silence des sans voix que nous représentons, aujourd’hui, dans ce majestueux palais de Navarre. Je tiens à remercier également Casa Africa qui a soumis nos candidatures au jury composé d’éminentes personnalités que je remercie. Merci enfin à vous tous, ici présents, autorités et invités, dont la présence témoigne de votre propre engagement dans la promotion des idéaux de paix, de justice et des droits de l’homme », a souligné Mme Seck qui s’est illustrée pendant plus de 10 ans par des actions de développement en faveur des communautés locales. Elle a fait part de son engagement pour la paix, « une longue expérience et les conséquences de l’occupation de la partie nord du Mali par les groupes terroristes en 2012, m’ont incitée à m’engager pour la paix, non pas pour moi-même, mais pour répondre aux cris des femmes et des filles », a-t-elle souligné. Elle a profité de cette tribune pour prodiguer quelques conseils en faveur de la paix et de la prévention des conflits. « Œuvrer pour la paix et pour la prévention des conflits est un processus de longue haleine, un engagement lent et constant où le découragement n’a pas de place. Il faut résister aux menaces et aux provocations, vaincre la méfiance, la peur, les rancunes, le désespoir et la tentation de retour à la guerre… », a conseillé Mme Seck. La Présidente du Mouvement Trait d’Union a dédié ce prix aux femmes victimes de la crise au nord du Mali et au Président IBK. « Ce prix que je partage avec mes sœurs africaines est une expression de solidarité internationale en faveur de la paix et des droits de l’homme. Il me tient à cœur de le dédier aux femmes victimes de la crise au nord du Mali et à Ibrahim Boubacar Keita, Président de la République du Mali, qui a permis de créer les conditions favorables à la prévention des conflits et à la promotion de la femme malienne dans les instances de prise de décision, socle d’une paix durable », a-t-elle affirmé.
Amazone très engagée au service du développement communautaire, elle prévoit de consacrer les fonds issus de ce prix à creuser un puits et à construire un dispensaire dans un village du nord où les populations manquent de tout (eau potable, centre de santé, école, électricité). Cela permettra de soulager les souffrances des populations, notamment les femmes enceintes.
Dans une lettre officielle, l’ambassade d’Espagne au Mali a félicité Mme Seck pour ce prix. « Ce prix constitue une reconnaissance de vos efforts dans le domaine de la paix et de la stabilité au Mali, toujours en défendant le rôle des femmes dans la politique », peut-on lire dans cette lettre de félicitation signée par la chargée d’affaires par intérim de l’Ambassade d’Espagne au Mali, Margarita Boo Parada.
Ce prix, faut-il le rappeler, vise à reconnaître les personnes, les ONG ou les institutions qui se distinguent par leur travail ou leur trajectoire dans la réalisation des objectifs de développement durable, qui constituent l’agenda des Nations-Unies à l’horizon 2030.
Parmi les anciens bénéficiaires, on peut citer entre autres le prix Nobel de la paix, Muhamad Yunus, les Sœurs Missionnaires de la Charité de Calcutta, le service jésuite des réfugiés, le Réseau ougandais d’organisations de lutte contre le Sida (UNASO), la Fédération internationale Fe y Alegría, l’ordre hospitalier San Juan de Dios, Wassu Gambia Kafo et Mama Samathe, le Vicariat apostolique de la mission Aguarico-Capucins en Équateur; Isabel Martín-Artisanat créatif, le professeur Manuel E. Patarroyo Murillo, la Kenyane Dimina Khasiala connue sous le nom de Mama Tunza, la Sœur Martha Pelloni, la Fondation Juan Ciudad et l’une de ses travailleuses, Sister Patience Melgar.
Chiaka Doumbia
Source: Le challenger