La capitale malienne abrite du 22 au 25 avril 2024 la 16ème réunion du bilan du Programme Régional de Production Intégrée du Coton en Afrique (PR-PICA) qui se tient à l’hôtel de l’amitié de Bamako. L’occasion pour les participants de passer en revue le bilan des activités de recherche et de production coton 2022-2023 dans les pays du PR-PICA; la planification des activités de recherche et de production coton 2024-2025 dans les pays du PR-PICA.
La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le Ministre de l’Élevage et de la Pêche représentant son homologue de l’agriculture. Il avait à ses côtés le Président Directeur Général de la Compagnie Malienne du Développement des Textiles (CMDT), Dr Nango Dembélé.Dans son mot de bienvenu, le PDG de la CMDT, Dr Nango Dembélé a salué le choix du Mali d’abriter cette rencontre à un moment décisif pour les contonculteurs qui font face aux ravageurs de cultures. C’est pourquoi, il a rappelé la bonne gestion de la résistance des ravageurs du cotonnier depuis quelques années et surtout des jassides en 2023 ; l’élaboration des différents programmes de traitements à 3 fenêtres ; la mise au point des engrais enrichis en calcium pour dit-il la lutte contre l’acidité des sols, qui sont entre autres actions à saluer et à renforcer. Selon lui, le Programme Régional de Production Intégrée du Coton en Afrique (PR-PICA), est un outil précieux d’intégration au service du développement de l’Agriculture dans nos différents pays. Outil à préserver et à renforcer compte tenu de son rôle d’avant-garde dans la durabilité des systèmes de production coton. Qu’à cela ne tienne, Dr Dembélé a indiqué que les filières cotonnières africaines sont aujourd’hui confrontées à plusieurs défis parmi lesquels, la faiblesse des rendements (inférieurs à la tonne dans plusieurs de nos pays), les effets des changements climatiques (mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace) et la problématique de la transformation des fibres de coton: «Ces enjeux doivent être au cœur de vos activités quotidiennes pour une meilleure compétitivité de nos filières coton. J’ose espérer que de vos échanges au Mali, sortiront des recommandations et orientations fortes pour relever ces différents défis à court et moyen termes. Comme vous le savez, le développement socio-économique de la plupart des pays de la sous-région que vous représentez ici, est fondé sur l’Agriculture en général et sur la culture du coton en particulier, qui contribue fortement à la création de richesses en milieu rural », a-t-il souligné avant de souligner qu’ «en dépit des efforts accomplis, beaucoup reste encore à faire pour améliorer davantage le rendement au champ. Il s’agit notamment des questions liées à l’amélioration variétale, à la fertilité des sols et à la gestion efficace des ravageurs. Les effets des changements climatiques nous imposent des stratégies d’atténuation et d’adaptation renforcées pour l’amélioration des revenus des producteurs ».côté de ces questions liées, estime-t-il, à la production Agricole, la transformation locale de la fibre et des coproduits du coton se présente comme un autre défi à relever, afin, poursuit-il, de contribuer substantiellement au développement socio-économique de nos différents États: « À cet égard, je félicite le Comité de pilotage et les Chercheurs pour les résultats engrangés dans la lutte contre les jassides et je les exhorte à travailler davantage dans une synergie d’actions pour relever les défis auxquels les filières cotonnières africaines sont confrontées. Du reste, l’environnement international nous interpelle à plus de professionnalisme pour une durabilité de nos systèmes de production », a insisté le PDG Dembélé.Pour sa part, le Président du Comité de Pilotage du PR-PICA a expliqué que plusieurs activités ont été menées depuis la création du Programme, grâce à l’appui des Sociétés Cotonnières, des Interprofessions, des Institutions de Recherche, et des Partenaires Techniques et Financiers: «Des résultats intéressants ont été obtenus parmi lesquels on peut citer: la gestion de la résistance de certains ravageurs tels que Helicoverpa armigera; la mise au point et le suivi des programmes fenêtres, et la recommandation des produits alternatifs aux pyréthrinoïdes; la proposition de produits pour la gestion des jassides, ravageurs d’actualité dans la culture cotonnière; la réactualisation des seuils d’intervention contre les principaux ravageurs et la promotion de la lutte sur seuil dans tous les pays pour réduire les quantités d’insecticides épandues; la mise au point d’un guide pratique de protection du cotonnier en Afrique; la recommandation aux pays de formules d’engrais enrichies en calcium et en magnésium; la recommandation des doses de fumures organiques; le renforcement des capacités du conseil agricole et des producteurs sur les résultats de recherche obtenus; des tests de variétés des pays du Programme actuellement en cours», a-t-il soutenu.La BDM SA , premier partenaire financier de la CMDT depuis plus de 20 ansLa Compagnie malienne du Développement des Textiles (CMDT) depuis plus de deux décennies entretien un partenariat fructueux avec la Banque de Développement du Mali (BDM-SA) dans plusieurs volets agricoles notamment le financement de production, de commercialisation mais aussi dans la réalisation d’infrastructures pour booster la productivité du coton au Mali. Selon le conseiller spécial du PDG de la CMDT, M. Mamadou Daba Kouyaté, le premier partenaire financier de la Compagnie malienne du Développement des Textiles (CMDT) depuis plus de vingt ans est la BDM-SA dans le financement de la commercialisation du coton au Mali estimé à près de 200 milliards de francs CFA par campagne. Concernant la campagne agricole en cours, il dira que le financement de la campagne est déjà bouclé : «C’est la phase d’exécution du financement; nous demeurons le partenaire exceptionnel de la CMDT. À cette occasion, nous avons aménagé un stand à l’image d’autres partenaires pour témoigner notre accompagnement…», a-t-il martelé.Aux dires du Conseiller spécial de Dr Nango Dembélé, la Banque de développement du Mali (BDM-SA) intervient dans plusieurs domaines au sein de la compagnie malienne du développement des textiles (CMDT) notamment dans le financement de la recherche pour une meilleure productivité mais aussi dans la réalisation des infrastructures à Kita, Kadiolo. En Outre, l’institution bancaire appuie les chercheurs dans la recherche des solutions : «La recherche Variétale, la fertilisation des sols, la lutte contre les ravageurs; les informations qui sortiront de ces échanges seront mises à la disposition des contonculteurs maliens pour une meilleure productivité dans les années à venir, notre ambition c’est la production à grande échelle et la BDM est pour nous financer», a-t-il souligné.
Par Djibril KEITA dit Fass–
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