Pour ce 14ème numéro, «Le Grand Débat Economique» s’est délocalisé à Sélingué pour ouvrir la réflexion sur «l’impact du Festival sur l’économie locale». Pendant trois jours, l’économie de cette localité a tourné au rythme du festival à travers les secteurs des transports, de l’artisanat et du tourisme, mais aussi de l’hostellerie et la restauration. Mais, selon les observateurs, le festival peut encore mieux faire. Débats.
Comment transformer un projet culturel en industrie capable de créer des emplois et promouvoir des secteurs économiques d’une localité ? Les organisateurs du Festival international de Sélingué ont nourri le projet, il y a six. Pour la 6ème édition de l’événement culturel, «Le Grand Débat Economique» s’est interrogé sur le bilan et son impact réel sur l’économie de la localité.
Invité à participer à ce débat, le maire de la localité, Magatte N’Diaye, n’a pu venir expliquer en des termes clairs ce que le festival a apporté à sa collectivité. Mais pour l’administrateur du Festival, la manifestation a impulsé une nouvelle dynamique à l’activité économique de la commune rurale de Baya. Selon Ibrahim Coulibaly «IC», le Festival de Sélingué est une aubaine pour les acteurs hôteliers, qui ont vu leurs chiffres d’affaires s’accroître au cours des six derniers mois.
Les 24, 25 et 26 mars, tous les hôtels ont affiché complet à Sélingué. Les secteurs des transports et de la restauration ont tourné en plein régime, constate «IC», pour qui les six dernières armées ont permis de faire connaître Sélingué au plan international et de donner un nouveau visage à la localité. Si son vis-à-vis au débat, Assane Koné, partage le constat, il pense en revanche que les organisateurs peuvent mieux faire.
Selon le journaliste culturel, les insuffisances (pour mieux professionnaliser la manifestation et la faire profiter aux populations de Sélingué) peuvent être améliorées. Parmi ces insuffisances, il mettra l’accent sur la problématique de l’accès à l’hébergement, qui reste un véritable casse-tête pour les organisateurs et les festivaliers. Mais l’administrateur du festival rassure. Selon lui, un projet de construction d’un centre d’hébergement devrait bientôt être concrétisé. Il doit permettre la construction d’au moins 200 chambres. Aussi, explique «IC», une campagne est en cours pour inciter les opérateurs économiques à investir à Sélingué dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration.
Parmi les aspects à améliorer, Assane Koné pense aussi à la professionnalisation des restaurants dans la localité. Selon lui, une chose est de créer des restaurants, une autre est de répondre aux exigences des clients et des normes en la matière. À celle-ci s’ajoute une plus grande implication des universités de Bamako pour plus de visibilité et de mobilisation des participants au festival. Si le journaliste culturel pense que le Festival international de Sélingué est l’une des meilleures initiatives culturelles, il peut et doit aller plus loin en devenant une véritable opportunité de création d’emplois (même temporaire) pour les jeunes, mais également devenir une industrie capable de produire de nouveaux talents artistiques dans la localité.
Organisé par l’Association Forum de la Presse du Mali, «Le Grand Débat Economique» est un projet citoyen nourri par un groupe de journalistes maliens dont l’objectif est de promouvoir la culture du débat, l’échange et la mutualisation des connaissances autour des questions économiques. Une fois par mois deux spécialistes s’affrontent autour d’un thème économique qui divise les Maliens.
Tony CAMARA