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À Paris, un sommet pour parler paix en Ukraine et guerre en Syrie

Les dirigeants français, russe, allemand et ukrainien se sont retrouvés vendredi à Paris, dans l’ombre du conflit syrien.

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Depuis plusieurs mois, le dossier russo-ukrainien est régulièrement éclipsé par la guerre en Syrie. Ce fut le cas à la tribune des Nations unies en début de semaine. Ce fut aussi le cas vendredi à Paris où s’est tenu un sommet entre Vladimir Poutine, son homologue ukrainien Petro Porochenko, François Hollande et Angela Merkel.

Les deux dossiers, dont les responsables occidentaux assurent qu’ils ne sont pas «directement liés», se sont pourtant fait écho pendant toute la journée. La réunion de l’Élysée, au format dit «de Normandie», avait pour but de dynamiser le processus de paix en Ukraine afin de permettre l’application concrète desaccords de Minsk d’ici à la fin de l’année et la levée des sanctions contre la Russie dans la foulée. Le déclenchement des frappes aériennes russes en Syrie, qui a pris de court les Occidentaux, l’a en partie écrasé. Le chaos syrien a été au cœur de l’entretien bilatéral entre Vladimir Poutine et François Hollande, qui a duré plus d’une heure avant l’ouverture du sommet. Officiellement, les deux présidents ont tenté de rapprocher leurs points de vue sur la transition politique en Syrie. La France pose trois conditions à une éventuelle coopération avec la Russie au Levant: que les cibles russes se concentrent sur Daech et non sur les opposants au régime de Bachar el-Assad, que tout soit fait pour assurer la protection des civils et que la transition politique mentionne clairement le départ du président syrien.

Des critiques contre le choix des cibles russes en Syrie

Il y a huit jours, certaines capitales occidentales comme Berlin se disaient tentées de tendre la main aux Russes pour progresser sur le dossier syrien, où Moscou avait renforcé sa présence militaire, bouleversant ainsi le statu quo. Quitte à faire passer le dossier ukrainien au second rang… L’entrée en action des bombardiers russes en Syrie, qui prennent essentiellement pour cible les opposants à Bachar el-Assad, sous couvert de lutte contre le terrorisme, a, depuis, refroidi leurs ardeurs. Les grands pays occidentaux et leurs alliés sunnites (Arabie saoudite, Qatar et Turquie) ont durci le ton contre l’opération militaire russe, qualifiée de «nouvelle escalade» qui risque «d’attiser l’extrémisme et la radicalisation» en Syrie. «Nous demandons instamment à la Fédération de Russie de mettre immédiatement fin à ses attaques contre l’opposition et la population civile syrienne et de concentrer ses efforts sur le combat contre Daech», ont écrit les gouvernements de ces pays. Tous s’opposent au maintien au pouvoir de Bachar el-Assad, qualifié de «bourreau» ou de «tyran» et considéré comme le principal responsable de la guerre qui ensanglante le pays.

L’Élysée a réitéré vendredi ses critiques contre le choix des cibles russes en Syrie, même si, pour la première fois jeudi, c’est-à-dire à la veille du sommet de Paris sur l’Ukraine, les chasseurs de Moscou ont aussi bombardé Raqa, la capitale de Daech. L’inquiétude des Occidentaux sur le nouveau tournant de la guerre en Syrie est d’autant plus vive que la campagne aérienne russe, annonce le Kremlin, va durer trois ou quatre mois et «s’intensifier».

Détourner l’attention

Jusqu’à quel point ce contexte international très lourd a-t-il perturbé le sommet de l’Élysée consacré à l’Ukraine? Désirant capitaliser sur le cessez-le-feu, qui pour la première fois depuis la signature des accords de Minsk en février, est globalement respecté, les parrains français et allemand du processus de paix espéraient faire franchir une étape supplémentaire à la «normalisation» de la situation en Ukraine. Avant d’en arriver là, les obstacles restent cependant nombreux: l’organisation des élections oppose Kiev aux séparatistes, le retrait des armes lourdes et des forces russes stationnées en Ukraine n’a pas encore eu lieu et le contrôle de la frontière russo-ukrainienne par les autorités de Kiev n’est toujours pas effectif. Il faudra sans doute plusieurs sommets pour en venir à bout.

Les autorités ukrainiennes redoutent que Moscou utilise ce temps et la crise syrienne pour détourner l’attention de l’Ukraine. Elles craignent que les Occidentaux échangent la coopération de Moscou en Syrie contre une levée des sanctions. Encore faudrait-il d’ici là que Vladimir Poutine clarifie ses intentions en Syrie et que les objectifs affichés par le Kremlin dans la région correspondent à ceux des Occidentaux…

Source: Lefigaro.fr

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