L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mardi la création d’une “unité de réponse globale” au virus Zika, présent pour l’instant en Amérique du Sud, mais qui pourrait s’étendre rapidement à l’Afrique et à l’Asie.
“Nous avons mis sur pied une unité de réponse globale, avec tout le personnel de l’OMS, au siège et dans les régions, pour apporter une réponse formelle” au virus, a indiqué Anthony Costello, pédiatre et expert de l’organisation, lors d’une conférence de presse à Genève.
L’agence de l’ONU a qualifié lundi d'”urgence de santé publique de portée mondiale” l’épidémie de Zika, soupçonné de causer des microcéphalies, malformation congénitale dont souffrent les enfants nés avec une tête et un cerveau anormalement petits.
L’OMS veut agir vite afin d’effacer les critiques liées à sa réponse jugée trop faible face à la récente épidémie d’Ebola en Afrique.
M. Costello, expert en microcéphalie, a déclaré aux journalistes que l’unité de réponse globale allait s’inspirer de “toutes les leçons apprises de la crise d’Ebola”.
Il a insisté sur la nécessité d’une action rapide en soulignant qu’il n’y avait aucune raison de penser que la crise allait rester cantonnée à l’Amérique du Sud, où 25 pays ont jusqu’à présent été touchés par le virus.
“Nous sommes inquiets du fait qu’elle pourrait s’étendre à d’autres régions du monde où la population n’est pas immunisée et nous savons que les moustiques porteurs du virus Zika (…) sont présents dans la majeure partie de l’Afrique, dans des pays d’Europe du Sud et dans beaucoup de régions d’Asie, en particulier en Asie du Sud”, a-t-il dit.
En Thaïlande, un homme a contracté le virus localement, mais les autorités sanitaires du royaume ont assuré qu’il n’y avait pas d’épidémie malgré plusieurs cas découverts depuis 2012.
En Afrique, des cas d’infection ont également été découverts au Cap Vert.
Comme la dengue et le chikungunya, le Zika se transmet par une piqûre de moustique du genre Aedes, A. aegypti ou A. albopictus (moustique tigre).
“Etant donné qu’il existe un vecteur et que nous sommes dans un monde global, et étant donné aussi qu’il a à un moment donné probablement traversé l’Atlantique pour arriver en Amérique du Sud, il n’y aucune raison de penser qu’il ne pourrait pas faire le chemin inverse”, a dit M. Costello.