Il intègre les douanes en 1987, après avoir effectué le Service national des jeunes (SNJ). À l’époque, il est envoyé dans les champs de canne à sucre de la région de Sukala, à Dougabougou, dans le cadre de son service. Un travail harassant. En 1996, c’est le tournant. “300 agents contractuels ont été recrutés au sein de la douane cette année-là. Mais ils devaient payer pour leurs uniformes et n’avaient pas d’armes…”, se souvient Katilé, qui s’engage alors dans le combat syndical, au sein du Syntade, qui regroupe les fonctionnaires des impôts et de la douane. Et c’est parti pour un long feuilleton de lutte syndicale dont les épisodes semblent encore loin de s’épuiser.
De la Section des douanes au Syntade et à l’UNTM, le couronnement d’une lutte syndicale épique
L’année 2014 et le 12e congrès de l’Untm marquent incontestablement un tournant décisif dans la lutte syndicale de Yacouba Katilé, le mois de mars de cette année-là consacrant l’élection du secrétaire général du Syndicat national de l’administration d’Etat comme secrétaire général de l’UNTM. Il succédait ainsi à Siaka Diakité qui dirigeait la centrale syndicale depuis 1997.
Katilé prenait la tête d’une équipe de 48 membres qui a été élue par les 21 membres de la commission d’investiture. Il avait obtenu 18 voix sur 21 face à son concurrent Karim Diarra dit Togola du Syndicat national de la production (Synapro).
À retenir que Yacouba Katilé est un syndicaliste fidèle à ses engagements. Depuis le début de sa vie syndicale, il s’est donné une ligne de conduite : la rigueur dans le travail et le respect des engagements.
L’homme a tissé sa toile, petit à petit et durant des années. Alors que personne ne le voyait venir, il est parvenu à prendre la tête de la Section syndicale des douanes du Mali en 2005. Le simple militant syndical qu’il était, avec d’autres camarades, a essayé de réunir les services des douanes dans une seule section syndicale.
Yacouba Katilé et d’autres douaniers ont ainsi eu une mission de 3 mois pour mettre en place les comités et sous-sections des douanes. C’était à la suite d’une conférence de section tenue le 25 septembre 2005 que le bureau provisoire a fait tout ce travail de mise en place des comités de base.
Trois mois après, soit le 31 décembre 2005, un bureau syndical des douanes a été mis en place et par la suite cette section syndicale des douanes sera reconnue par le Syntade que dirigeait feu Siaka Diakité. La section des douanes du Mali a même participé au 11e congrès de l’UNTM en août 2006. C’est ainsi que les douaniers ont repris leur place dans le bureau exécutif central de l’UNTM. L’histoire nous rappelle que pendant cette période, la bataille avait été très rude, mais au finish Yacouba Katilé et ses camarades avaient réussi à faire partir Mamadou Bassirou Camara qui, à l’époque, représentait l’UNTM au Conseil économique, social et culturel. Katilé et ses hommes avaient été acceptés au congrès et ils y avaient pris part sans anicroche.
C’est alors que Yacouba Katilé devient le secrétaire général de la Section syndicale des douanes, membre du Syntade. En 2013, il prend la tête du Syntade face à Siaka Diakité qui aura tout tenté jusqu’au congrès de cette année 2014-là.
Après avoir gagné au congrès du Syntade, Katilé, en homme averti, a mis le cap sur le bureau de l’UNTM en travaillant avec des autres sections syndicales.
Ensemble, ils ont travaillé petit à petit jusqu’à obtenir la tenue du 12e congrès, alors que la tendance Siaka Diakité était dans l’organisation d’un autre congrès du Syntade, un combat déjà plié. Katilé était en ce moment dans les travaux du conseil central, puis le congrès même qui a consacré la victoire de cet homme très courageux et rigoureux dans le travail. Les travailleurs de l’UNTM pouvaient s’estimer heureux, car le message de Yacouba Katilé était clair : “Nous devons, dans l’optique d’une défense sans faille des travailleurs maliens, dépasser nos divergences secondaires, généralement suscitées par nos adversaires, pour travailler à l’unité syndicale au niveau national. Toutes choses que nous considérons comme un des objectifs ultimes”.
En outre, le douanier qui a toujours lutté farouchement et sans recul pour le seul intérêt des douanes maliennes, se penchera sur l’avenir de l’ensemble des travailleurs du Mali. À l’en croire, rien ne le détournera de l’atteinte des objectifs d’amélioration du pouvoir d’achat tendant vers une harmonisation des revenus des travailleurs maliens, à l’image de leurs collègues des pays membres de la Cédéao et de l’Uémoa. Toutes choses qui, selon lui, exigeaient la reconnaissance et le respect des droits et des libertés reconnus aux travailleurs par les instruments juridiques nationaux et internationaux.
Au Syntade, Katilé a été réélu, le vendredi 5 janvier 2024 au Centre international de conférences de Bamako (CICB), à la tête d’un nouveau bureau exécutif de 51 membres pour un mandat de cinq ans. C’était lors du 14e congrès national de cette organisation syndicale tenu les 4 et 5 janvier derniers.
A l’UNTM, Yacouba Katilé a été réélu pour un troisième mandat de 5 ans à l’issue du 14e congrès le samedi 27 avril 2024.
Perché au Conseil économique, social, culturel et environnemental
Après ce trophée UNTM, Yacouba Katilé ajoutera 7 ans plus tard une autre flèche à son arc. En effet, au mois de juillet 2021, sans adversaire déclaré, presqu’à l’unanimité, il devenait le cinquième président du Conseil économique, social et culturel, alors huitième institution de la République du Mali.
Combattif, il a capitalisé sur l’aura qu’il s’est forgée dans le monde syndical, et a obtenu 54 voix favorables sur les 56 votants sur un total de 58 membres que compte l’institution. “Notre obligation est de respecter, de remplir correctement les tâches, les missions qui nous sont confiées. Je peux vous assurer que rien ne sera ménagé dans ce cadre”, avait déclaré Yacouba Katilé après son élection.
Le nouveau président du CESC était en terrain connu. Il avait occupé au cours de la mandature précédente le poste de vice-président et avait présidé plusieurs commissions ad hoc notamment celle de la relecture des textes du Conseil économique, social et culturel devenu Conseil économique, social, culturel et environnemental avec la Constitution du 22 juillet et dont il est toujours le patron.
Langue avec Assimi et Choguel
Quand la Transition de la rectification est arrivée au pouvoir le 25 mai 2021, les nouvelles autorités n’ont pas perdu de temps pour nouer le contact avec l’UNTM, la puissante centrale syndicale dirigée par Yacouba Katilé. C’est ainsi que, le mardi 15 juin 2021, la centrale syndicale a rencontré, à la Bourse du travail, le nouveau Premier ministre Choguel Kokalla Maïga nommé seulement le 7 juin. L’objectif était de jeter les bases d’un dialogue social après l’échec des négociations entre le gouvernement sortant et la centrale syndicale.
Les discussions avaient porté, entre autres, sur l’harmonisation de la grille salariale et la situation des compressés.
L’UNTM tenait à la mise en œuvre du protocole d’accord signé avec le gouvernement avec des points concernant des compressés et des partants volontaires à la retraite qui, pendant 30 ans, attendent des droits qui ne sont pas tombés, mais aussi le problème de la grille mise en œuvre depuis le 1er janvier 2021 qui n’a pas vu le jour.
A l’occasion, le chef du gouvernement avait affiché sa bonne foi et la volonté de son équipe à satisfaire les doléances des travailleurs. La centrale syndicale donnait dix jours au nouveau gouvernement de Transition pour satisfaire ses revendications.
Au mois de juillet, une délégation de l’UNTM a été reçue par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Les échanges ont porté essentiellement sur les points de revendications de l’UNTM. Cette rencontre est intervenue après celle avec le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.
En effet, après le coup de force contre l’ex-président de la Transition, Bah N’Daw, l’Union nationale des travailleurs du Mali avait décidé d’observer une trêve de quelques jours, histoire de donner aux nouvelles autorités le temps de s’approprier le dossier.
L’UNTM se préparait à déposer un autre préavis de grève. Ainsi, pour désamorcer la situation, le président de la Transition a jugé nécessaire de s’impliquer personnellement en initiant cette rencontre avec des membres de ladite centrale syndicale.
Sans être une rencontre de débat de fond sur les revendications, elle a été l’occasion, pour le président de la Transition, de solliciter l’indulgence des syndicalistes en vue de surseoir à leur mot d’ordre de grève.
Lors de cette rencontre, le président Goïta a pris un engagement verbal de respecter et de mettre en œuvre l’accord conclu avec le gouvernement.
Et voici le Pacte de stabilité sociale…
Le vendredi 25 août 2023 restera, sans conteste, gravé à jamais dans l’Histoire du Mali en matière de gouvernance sociale. Ce jour-là, les travailleurs et les opérateurs économiques du pays, réunis au Centre international de conférences de Bamako (CICB), ont signé le Pacte de stabilité sociale et de croissance avec le gouvernement. Ils ont ainsi obtenu des engagements des autorités allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de travail et la promotion du secteur privé.
La cérémonie de signature s’est déroulée sous la présidence du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, en présence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, des présidents des institutions et des membres du gouvernement. L’on notait également la présence des responsables des organisations syndicales des employeurs et de plusieurs autres personnalités.
Parmi ce gotha figurait naturellement et en hight class le représentant des centrales syndicales du Mali, non moins secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali, Yacouba Katilé. Il était le personnage central de cette grande initiative nationale qui allait jouer un rôle prépondérant sur l’état et l’avenir de la nation et la réussite de la Transition. Car, le Pacte de stabilité sociale a pour objectif général de favoriser l’instauration et la consolidation d’un climat social apaisé, propice à l’émergence économique, à travers une transformation structurelle de l’économie.
Le document est bâti autour de sept chapitres avec un préambule contextuel et un plan d’actions quinquennal de mise en œuvre, à partir des recommandations de la Conférence sociale, tenue en octobre 2022.
Ce plan d’actions 2023-2027 comprend 60 domaines d’engagements et 125 activités programmées. Ces activités portent, entre autres, sur l’extinction des procès-verbaux de conciliation signés avec les syndicats de travailleurs, l’organisation des élections professionnelles et l’adoption d’une politique salariale.
Dans son intervention, le ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, a indiqué qu’à travers les attentes et engagements des parties dans le document, l’objectif ultime qui est celui de la justice sociale sera une réalité à l’aune de la mise en œuvre du plan d’actions.
Pour Dr. Fassoum Coulibaly, le Pacte contribuera également à une meilleure protection du travail et des travailleurs. Selon lui, cette nouvelle dynamique des relations professionnelles devra permettre de trouver des solutions efficaces et durables pour la relance de l’emploi, de l’entrepreneuriat et de l’investissement. La signature de cette convention est intervenue à un moment où le Mali est à la recherche de voies et moyens appropriés pour lutter contre l’insécurité, le chômage, la pauvreté et l’exclusion sociale.
Pour le président du Conseil national du patronat du Mali (CNPM), le document contribuera de manière significative à la relance d’un développement économique durable du Mali et une meilleure redistribution des richesses produites. Mossadeck Bally s’est félicité qu’un bon nombre des préoccupations du secteur privé ont été prises en compte, notamment le traitement diligent et le développement des entreprises de notre pays. Le patron des patrons maliens a réitéré l’engagement de son secteur à respecter ses engagements. Compte tenu de l’ampleur et de la diversité des problèmes que connaît notre pays, l’élaboration du Pacte a nécessité d’établir des priorités, de faire des choix et de trouver des compromis utiles.
Avec toute la diplomatie requise, le représentant des centrales syndicales du Mali et secrétaire général de l’UNTM, a insisté sur le respect des engagements pris. Yacouba Katilé a affirmé être confiant, car avec les autorités de la Transition, dira-t-il, c’est le retour à une politique et à une gouvernance vertueuses. Le syndicaliste avait déjà été invité à mettre le renouveau du Mali au-dessus de nos divergences personnelles.
Le gouvernement a procédé, il y a deux ans, à une augmentation substantielle de la grille salariale des agents de l’État. D’après le Premier ministre, cette augmentation est l’un des plus grands acquis et souvenirs inoubliables de la Transition, surtout pour les petits salaires et les soldats sur les théâtres des opérations.
De janvier 2019 à décembre 2022, le Mali dénombrait plus de 400 préavis de grève. Dr. Choguel Kokalla Maïga a souligné que la relance économique ne peut être réalisée sans un climat social serein sur les lieux de travail, avec l’implication effective des organisations syndicales, d’employeurs et de travailleurs dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. “Ensemble, faisons de ce Pacte un outil de réalisation de notre rêve commun, celui de réaliser la justice sociale par la promotion du dialogue social, le respect de la liberté syndicale, les meilleures conditions de travail et la promotion du secteur privé”, a exhorté le chef du gouvernement, qui a invité toutes les parties à jouer leur partition tout en donnant l’assurance que le gouvernement jouera sa part.
Dans son intervention, le président de la Transition a fait savoir que le Pacte est l’aboutissement d’intenses efforts consentis par le gouvernement ainsi que les partenaires sociaux et économiques. Le colonel Assimi Goïta a souligné que l’esprit de ce document est d’instaurer un climat apaisé, stable et propice à l’émergence économique.
Cela est d’autant plus nécessaire que depuis 2012 jusqu’à nos jours, le Mali fait face à d’énormes défis, notamment la crise multidimensionnelle, la Covid-19, les conséquences de l’embargo imposé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de la crise ukrainienne. Tous ces événements ont affecté et perturbé le monde du travail et l’économie nationale, a relevé le chef de l’État. Face à cette situation, a-t-il rappelé, le gouvernement a pris d’énormes décisions dont les dernières sont l’harmonisation des grilles salariales des fonctionnaires civils et militaires, le relèvement de l’indice à 1382.
Le président Assimi Goïta a, par ailleurs, indiqué que sans apaiser le climat social, on ne peut pas faire face efficacement à la lutte contre le terrorisme. “Nous avons besoin d’avoir un climat apaisé qui permet l’approvisionnement des troupes sur le terrain. Car, cela peut être perturbé par les grèves notamment celles au niveau de la douane et du secteur économique”, a-t-il expliqué, tout en saluant l’engagement patriotique, surtout le sens de responsabilité des partenaires sociaux, économiques et du gouvernement.
Le chef de l’État a demandé à chacune des parties d’honorer ses engagements. Il a remercié les partenaires sociaux et économiques pour leur sens élevé du devoir, car ils ont renoncé à certaines exigences au nom de l’intérêt supérieur de l’État.
El Hadj A.B. HAIDARA
Les quatre vérités de Katilé
Ses priorités
Pour son nouveau mandat à la tête de l’UNTM, Yacouba Katilé a des priorités confiées à certains médias de la place. “Nous avons signé le Pacte pour la stabilité sociale et de croissance (signé le 25 août 2023) qui comporte des accords et des engagements de part et d’autre. Il lie les travailleurs, le Conseil national du patronat (CNPM) et le gouvernement. Ce Pacte est doté d’un chronogramme et d’un Plan d’actions sur 5 ans. Notre priorité, c’est de respecter toutes les actions qui doivent être menées pendant les cinq années et de façon séquentielle. Nous tenons au respect de ce chronogramme parce que certains estimaient déjà que signer ce pacte est un renoncement à nos droits. Malheureusement, le Malien va vite en besogne. A notre avis, il ne sert à rien de déposer tous les jours des préavis et ne rien obtenir. C’est mieux d’aller au dialogue social et avoir des résultats.
La grève n’est pas un objectif, mais un moyen. C’est à défaut d’avoir ce que l’on veut qu’on en arrive à la grève. Et si on a la possibilité d’obtenir ce que l’on veut sans recourir à la grève, on ne peut que s’en réjouir”.
Quid de la crise énergétique ?
“L’UNTM se confond au peuple. J’ai l’habitude de rappeler que, au moment d’accéder à l’indépendance, il y avait plus de syndicalistes que d’hommes politiques en prison. Et cela parce qu’ils menaient une lutte d’émancipation, un combat pour accéder à l’indépendance… C’est pourquoi ils étaient malmenés, emprisonnés pour les empêcher de s’exprimer, de mener ce combat. Ce qui ne les a pas empêchés de se battre jusqu’à la victoire. Vous avez été aussi témoin du rôle joué par l’UNTM dans l’avènement de la démocratie en mars 1991.
La même philosophie et la même vision sont toujours là. L’UNTM est confondue au peuple parce que derrière chaque travailleur, il y a des familles. Ainsi, si le peuple est touché, l’UNTM l’est également. C’est pourquoi, par rapport à la crise énergétique, nous avons attiré l’attention des autorités avant même que les gens ne sachent ce qui se tramait. Les courriers faisant foi, nous avons fait le constat et saisi le ministre de tutelle (ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau). Et jusqu’à ce jour, l’UNTM n’a pas été répondue. Et c’est trois mois plus tard que la crise s’est manifestée.
Les gens ont pensé au début qu’on pouvait régler le problème d’un coup de baguette magique alors que le gouffre est trop profond. A ce niveau, il y a eu un problème de communication pour dire la vérité aux gens. Mais, nous sommes convaincus que c’est un moment passager. Et souhaitons que, tout comme la souveraineté sécuritaire, il y ait aussi une souveraineté à ce niveau qui va nous mettre à l’abri de la navigation à vue grâce à une gestion définitive de la situation. En tant que travailleurs, nous sommes convaincus que cela va se faire”.
Une éternelle résilience alors que des institutions de la Transition s’arrogent des primes et des indemnités importantes au même moment ?
“Nous sommes dans cette situation bien avant ce Pacte. Mais, comme je l’ai dit plus haut, à force de déposer des préavis sans résultats probants, les gens vont être exaspérés. Ce qui n’est pas notre objectif. Mais, que nos militants se rassurent, les nouveaux problèmes, les nouvelles attentes, les nouveaux besoins manifestés seront pris en compte pour trouver des solutions satisfaisantes. Celles-ci peuvent être trouvées en dehors du Pacte de stabilité dans lequel les choses sont très claires. Nous avons signé des accords avec le gouvernement et nous ferons tout pour qu’ils soient respectés.
Les processus sont déjà engagés, certains sont exécutés à hauteur de plus de la moitié, d’autres sont en début d’exécution ou attendent d’être mis en œuvre. Les activités du Plan d’actions sont planifiées sur cinq ans et nous allons suivre le chronogramme. Et lorsque nous allons constater que les choses ne bougent pas à ce niveau, nous allons interpeller qui de droit pour attirer son attention pour que demain, face à l’impatience, on ne puisse décider de sortir carrément de ce Pacte de stabilité. Ce qui serait malheureux. Ce n’est pas notre souhait puisque nous avons toujours privilégié le dialogue pour pouvoir gérer les problèmes en amont”.
Et la prolongation de la Transition ?
“Pour ceux qui se battent pour le pouvoir, quitte à mettre de côté les questions sécuritaires, cela n’est pas un problème. Pour eux, l’essentiel c’est d’aller aux élections, qu’ils reviennent au pouvoir et la vie continue. Ceux qui ne sont pas dans cette logique du pouvoir pour le pouvoir ont une autre perception de la question. En ce qui nous concerne, ce qui compte, c’est la sécurité et la vie des Maliens. Tant qu’on a les moyens de garantir cela, ce sera notre option, quel que soit le temps que cela prendra. Dans tous les cas, on est en démocratie ; chacun à un rôle, une vision, une philosophie et une pensée par rapport à une situation donnée. Et nous ne condamnons pas X ou Y par rapport à sa vision ou sa philosophie, voire sa conception de la situation”.
El Hadj A.B.HAIDARA
Source: Aujourd’hui-Mali