Wassoul’or fait actuellement face à de grosses difficultés. L’information circulait depuis un certain temps sous forme de rumeur. Elle a été confirmée jeudi par les responsables de la société lors d’un point de presse au siège social à l’ACI 2000.
Pour expliquer la situation aux journalistes, l’entreprise avait mobilisé le directeur des ressources humaines, Tapa Diawara, le directeur de l’usine de Kodiéran, Corneille Dena, l’administrateur délégué, Baboy Diallo, le chef comptable, Broulaye Bagayoko, et le chef du projet, Dramane Traoré.
Wassoul’or fait actuellement face à un problème technique qui nécessite une refondation, conduisant à la mise à pied d’une bonne partie du personnel aussi bien à l’usine à Kodiéran que dans l’administration générale à Bamako.
Au total, 231 des 393 employés ont été mis en chômage temporaire. L’entreprise a mis en vente une partie de ses actions pour financer le nouveau projet fondé sur la cyanuration des procédés de traitement du minerai.
Selon le directeur de l’usine, Corneille Dena, la situation actuelle de la mine de Kodiéran est imputable à un problème d’ordre technique. La mine, a-t-il expliqué, a été conçue selon une norme spécifique qui permettait à l’usine d’extraire l’or sans utiliser de produits chimiques. Toute la procédure d’extraction du minerai s’effectuait par gravimétrie. Ce mécanisme de traitement du minerai résultait du fait que la chaîne de production n’était pas à 100% achevée au moment de l’inauguration de la mine en février 2012. Le concepteur de l’usine devait installer un système de « commissionning » pour parachever toute la chaîne de production. Malheureusement, ce processus sera interrompu par les événements de mars 2012.
Quand la crise a éclaté, le concepteur canadien qui avait en charge le fonctionnement de l’usine pendant deux années, est rentré chez lui car les conditions de sécurité n’étaient réunies dans notre pays. Ce départ n’a pas pour autant freiné la mise en œuvre du projet car le président directeur général de Wassoul’or, Aliou Boubacar Diallo, qui est l’actionnaire majoritaire de l’entreprise, a tenu à maintenir les objectifs fixés. Et cela malgré des pertes financières importantes, essentiellement supportées par l’actionnaire majoritaire, assure le directeur de projet.
« Si l’usine a tenu jusqu’ici, c’est grâce aux apports du PDG Diallo. Il a accepté de financer un projet qui n’était plus rentable. Le taux de récupération de l’usine n’était que de 30%. Nous avons commandité une étude dont les conclusions ont fait ressortir un besoin urgent d’introduire la cyanuration dans les procédés de traitement. Cela permettra d’augmenter la capacité de l’usine. Mais en attendant, il a fallu dégraisser le personnel pour réduire les charges de fonctionnement », détaille Corneille Dena. La mise à pied du personnel a été faite en conformité avec les lois en vigueur dans notre pays, assure le directeur des ressources humaines, Tapa Diawara, qui cite le Code du travail et note que cette suspension ne peut excéder trois mois. De plus, assure-t-il, ces travailleurs pourront « revenir à leur poste dès que la situation le permettra».
Si le chef comptable, Broulaye Bagayoko, garantit que tous les salaires ont été payés par l’entreprise, le chef de projet, Dramane Traoré, donne l’assurance que « toute la démarche actuelle vise à donner un nouveau souffle, une nouvelle dynamique à l’entreprise en vue de lui permettre de repartir sur de nouvelles bases. Cette situation n’est qu’un recul pour mieux repartir ».
L. DIARRA