C’est en ce moment que peuple malien vit les effets de l’élection présidentielle du 29 juillet. Autrefois ayant pour seul gibier à abattre l’opposition, le parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) est à la chasse de nos jours de ses alliés de la Convention de la Majorité Présidentielle (CMP). Les motifs sont simples. Tous ceux-là qui se sont abstenus de déclarer officiellement leur soutien à la candidature d’IBK se sont exposés sur la place publique de la ‘’charia’’. Jugés comme des ingrats qui ont commis une faute grave, alors les préjudices doivent être à la hauteur de l’acte jugé injuste. Ils sont considérés pires que l’opposition politique. Si à elle est attribuée la toge d’adversaire (opposition), les alliés méfiants ont l’attribut d’ennemis.
Ce feuilleton à l’allure de série noire frappe en premier la Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) de Housseïni Amion Guindo, ministre de l’Education Nationale. Le politique malgré des pressions de part et d’autre a refusé de déclarer un quelconque soutien à IBK pour la présidentielle à venir.
De la pression aux menaces, sans avoir gain de cause, des électrons dangereux du RPM ont adopté la stratégie de nuire à Poulo en complicité avec des militants du parti de la quenouille. C’est ainsi que l’opérateur économique milliardaire, l’honorable Hady Niangadou de la commune II a claqué la porte de la CODEM, il y a deux semaines. Son départ n’est pas fortuit. Il sait bien comme nous le savons aussi l’alléchante somme qui tombera bientôt dans sa gamelle et par-delà les marchés qui lui sont octroyés souffrant d’une forte odeur de surfacturation. Un seul cas illustratif, les logements sociaux. En gros, tout ce que ATT, IBK, l’ancien ministre Bathily avaient refusé à ce spéculateur foncier, vient de lui être accordé comme prix de sa trahison, mais aussi de la nouvelle mission qui lui est conférée.
Devenu dès lors, le commis du RPM et de la famille présidentielle, Hady Niangadou est en charge d’affaiblir Poulo en débauchant le plus grand nombre d’élus et de militants de la CODEM au point de le contraindre à soutenir IBK comme un mouton de panurge. ‘’Djowalaki’’ dans son aventure satanique est parvenu à convaincre l’honorable Boulkassoum Touré, élu en commune I qui vient à son tour de rendre le tablier.
La CODEM est suspendue entre deux choix : la honte et l’honneur. Suivre honteusement IBK ou se démarquer carrément de la Convention de la Majorité Présidentielle. Chez les militants du parti et le Bureau Politique National, il n’est plus question de rester avec IBK. Ils exigent au Président Housseïni Amon Guindo sa démission du Gouvernement. Et le plus vite possible car sachant bien le comportement machiavélique du RPM, les dirigeants de ce parti sont capables de limoger Poulo du gouvernement à l’occasion d’un réaménagement au cas où il refuserait leur doléance. Ce coup sera fatal pour le parti car suite à cela tout ce que la CODEM dira n’aura pas de valeur aux yeux du peuple. Ses critiques seront classées dans la logique d’un esprit revanchard.
La balle est dans le camp de Poulo. Il a tout accepté, tout subi avec le RPM durant ces cinq ans pour raison de cohésion au bénéfice du Mali. Ce qui est en train de se passer aujourd’hui, c’est la dernière occasion qui lui est offerte pour sauver son avenir politique. S’il démissionne, il sera grand. Qu’il ait la conscience tranquille aussi, personne ne pourra dire que la faute lui incombe.
Avec son départ, le RPM n’aura plus de soutien de taille car durant tout ce temps, l’espoir du parti au pouvoir reposait sur l’ADEMA et la CODEM. L’ADEMA étant ce qu’il est aujourd’hui, la seule poutre qui tient valablement la CMP, c’est la 4e force politique, la CODEM. Si elle aussi casse le contrat, la défaite du RPM lors de l’élection présidentielle du 29 juillet est certaine. Alors faites vite, Poulo.
Boubacar Yalkoué*
Le Pays