Le vote de la Constitution, article par article, avance au sein de l’Assemblée nationale constituante en Tunisie. Les séances ont été plusieurs fois interrompues depuis vendredi après des débats houleux sur des questions de fond, mais aussi de forme. Des députés voudraient en effet revoir la méthodologie.
Dans l’hémicycle, un chronomètre calibre chaque débat à 3 minutes. Il s’agit de faire vite pour examiner 200 amendements et adopter 150 articles en moins de 10 jours. Alors, pour limiter le nombre d’interventions de chacun, la parole est octroyée au tirage au sort. Mais ce système favorise les députés d’Ennahda, majoritaires à l’Assemblée, avec 90 élus sur 217 au total.
Des députés de l’opposition s’en sont vivement plaints. Pas question de revenir sur cette procédure, rétorque Mehrzia Laabidi, membre du parti islamiste et vice-présidente de l’Assemblée. « On leur a dit que le tirage au sort est l’application stricte du règlement intérieur qu’ils ont voulu amender. On ne peut pas demander tantôt une règle et ensuite qu’elle soit revue et annulée parce qu’elle ne convient pas, s’exclame Mehrzia Laabidi. Mais qui va nous prendre au sérieux ? On a perdu du temps. Nous avons un calendrier à respecter et des règles que nous avons adoptées ensemble à respecter. »
rfi
Ce temps de parole est d’autant plus précieux qu’il permet aux élus d’expliciter leurs intentions derrière chaque article. Des éléments qui pourraient à terme servir en cas de différends sur leur interprétation.