Des hommes lourdement armés et cagoulés, une quarantaine selon des témoins, ayant traversé la rivière sur des motos du côté ivoirien et parlant Bambara et Tamasheq se sont attaqués mercredi 10 juin dernier vers 2H du matin au poste militaire de l’opération « SUTURA » des FAMA, au poste fixe de gendarmerie et au poste des policiers, tous basés dans la Commune rurale de Misseni, une localité située à une cinquantaine de kilomètres de Kadiolo, dans la région de Sikasso. L‘attaque a fait un mort, un adjudant de gendarmerie et un civil blessé. Alors que les camps se sont vidés, les quatre policiers en poste avec seulement deux PM (pistolets mitrailleurs) ont résisté avant de prendre leurs jambes au cou après épuisement de leurs munitions.
Selon des sources sécuritaires jointes par Malijet sur le terrain, l’attaque a eu lieu mercredi 10 juin vers 2H du matin. Au moins une quarantaine d’hommes armés, des jihadistes d’Ançar Eddine à la lecture des documents de propagande laissés sur place, ont surpris les trois postes frontaliers de Misseni, à savoir le poste de l’opération »SUTURA » des FAMA, le poste fixe de la Brigade territoriale de Kadiolo et le poste du commissariat de police. Les assaillants sont arrivés à moto, du côté de la frontière ivoirienne située à une vingtaine de kilomètres et ont dû traverser la rivière sur leur moto. La localité de Misseni est située à une cinquantaine de kilomètres environ de Kadiolo, le chef-lieu de cercle. L’attaque a fait un tué en la personne de l’adjudant de gendarmerie Bachaka Koné, de la classe 2001, en service à la Brigade territoriale de gendarmerie de Kadiolo. Un notable de Misseni du nom de Mamadou Dackouo alias Yaro a été blessé par balle au bras.
Aucune autre perte en vie humaine n’a été enregistrée ni au poste de police, ni au camp militaire. L’opération selon toute vraisemblance a été minutieusement préparée car, les trois camps ont été attaqués simultanément. L’effet de surprise faisant, la poignée de soldats et de gendarmes ont pris leurs jambes au cou. Quatre policiers alors en poste en possession de deux PM ont résisté du peu qu’ils pouvaient avant de détaler à leur tour quand ils ont épuisé leurs munitions. Les échanges de tirs ont duré trois heures d’horloge. Avant de se retirer, les jihadistes ont hissé des drapeaux noirs avec des écritures arabes au poste de gendarmerie et au camp militaire de l’opération « SUTURA ». Après leur retrait, cent vingt impacts de balles ont été comptés sur le mur du poste de police. Ils ont calciné trois motos appartenant aux agents. Du côté du poste des FAMA de l’opération « SUTURA », deux véhicules ont été calcinés, et un arsenal militaire important abandonné et puis emporté. Au poste de gendarmerie, des impacts de balles ont été relevés aussi sur les murs. La moto du défunt a été enlevée.
Par ailleurs au poste de police, les visiteurs ont laissé un tract en forme de livret avec la mention : « O NOTRE SEIGNEUR MAULANA AHMED ASHRAF RANDERI INDE » et « Batyon de Kalid, Anid o, Bon Walid, Ansardine au sud du Mali, merci! » en Arabe et en Français. Aussitôt l’annonce de la nouvelle, un renfort conséquent en policiers, gendarmes et FAMA parti de Sikasso est arrivé sur les lieux. Ces hommes lourdement armés ont passé au peine fin les alentours de Misseni ainsi que les sites d’orpaillage de Massogo et de Bia, mais nulle trace des assaillants qui semblent en terrain connu. Le renfort a découvert au bord d’un puits non loin du camp militaire, des explosifs de fabrication artisanale. La population est très paniquée et la tension perceptible selon notre source qui précise que la frontière est totalement bouclée.
Dénis T Théra
Source: Autre presse