Si cet idéal universel est essentiel partout dans le monde, il revêt une signification particulière pour le Mali, où le tissu social a été profondément fragilisé par plus d’une décennie de crise multidimensionnelle.
Depuis 2012, le pays traverse une instabilité marquée par des conflits armés, l’expansion des groupes extrémistes, des tensions intercommunautaires et une succession de bouleversements politiques. Dans plusieurs régions, notamment au centre et au nord, la coexistence pacifique, autrefois modèle de tolérance, est aujourd’hui mise à rude épreuve. Pourtant, le Mali a toujours été un carrefour de civilisations, riche de sa diversité ethnique et culturelle. Bambaras, Peuls, Dogons, Touaregs, Songhaïs et Arabes y cohabitent depuis des siècles, perpétuant des traditions de dialogue et de paix, comme la parenté à plaisanterie et les médiations coutumières. Cependant, les conflits armés, la concurrence pour les ressources, les déplacements massifs de populations et la manipulation identitaire ont fragilisé ces équilibres, accentuant les divisions et la méfiance.
Face à ce défi, des acteurs maliens se mobilisent activement pour reconstruire le vivre ensemble. Chefs traditionnels, leaders religieux, associations de jeunes et de femmes, ainsi que des ONG locales et internationales mènent des actions concrètes : dialogues intercommunautaires, formations à la médiation, projets de développement inclusifs et campagnes de sensibilisation.
Pour de nombreux observateurs, cette journée est bien plus qu’un symbole : elle rappelle que la paix ne se décrète pas, elle se construit jour après jour, à travers la justice, l’écoute et la reconnaissance de l’autre.
« Il ne peut y avoir de paix durable sans une réconciliation sincère entre les communautés, » souligne Mariam Keïta, sociologue spécialisée en dialogue social. « Le vivre ensemble doit redevenir une priorité nationale. »
Alors que le Mali poursuit sa transition politique et cherche à restaurer l’autorité de l’État, la cohésion sociale demeure un enjeu crucial. En cette journée dédiée à la paix et au dialogue, le message est clair : la paix ne se bâtira pas sans l’engagement du peuple malien, et surtout, pas sans un effort collectif pour raviver l’esprit du vivre ensemble.