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Dissolution des partis politiques : Quel avenir pour le multipartisme et la démocratie ?

Le mardi 13 mai 2025, les autorités militaires de la Transition ont annoncé par décret présidentiel, la dissolution de tous les partis politiques et organisations à caractère politique sur l’ensemble du territoire national.

Redoutée depuis plusieurs semaines par la classe politique malienne, cette décision marque un tournant décisif dans la vie politique du pays et soulève de nombreuses interrogations quant à l’avenir du multipartisme et de la démocratie au Mali.

 

Cette dissolution intervient après l’abrogation de la Charte des partis politiques, qui définissait le cadre juridique et moral des formations politiques. Selon les autorités, cette mesure vise à assainir la scène politique et à instaurer un cadre plus structuré, en harmonie avec l’option de souveraineté du pays.

Cependant, cette mesure représente une restriction majeure des libertés politiques, remettant en cause les principes fondamentaux du pluralisme démocratique. Le multipartisme, consacré par la Constitution malienne de 1992 puis renforcé dans celle de juillet 2023, permet aux citoyens de choisir librement leurs représentants et de participer activement à la vie politique.

Avec cette décision, le Mali entre dans une période d’incertitude politique, où l’absence de partis risque de limiter les débats démocratiques et la diversité des sensibilités politiques.

En outre, cette mesure pourrait exacerber les tensions sociales, alimentant un climat de méfiance et de suspicion entre les citoyens et les autorités.

La classe politique et plusieurs organisations de défense des droits humains dénoncent une atteinte grave aux libertés fondamentales, appelant à un dialogue inclusif pour préserver les acquis démocratiques.

Moussa Mara, ancien Premier ministre, a exprimé sur sa page Facebook sa profonde tristesse face à cette décision, qu’il considère comme un sérieux recul pour la démocratie malienne, compromettant les efforts de réconciliation nationale entrepris ces dernières années.

Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Mountaga Tall a exprimé son indignation et rejeté cette dissolution, affirmant qu’elle viole la Constitution de 2023 ainsi que les autres lois en vigueur.

L’avocat et ancien ministre de la Justice Mamadou Ismaël Konaté a, quant à lui, vivement critiqué cette décision, comparant le régime d’Assimi Goïta à celui d’Augusto Pinochet au Chili. Selon lui, comme sous Pinochet, le pouvoir militaire au Mali impose ses décisions sans consultation populaire, fragilisant ainsi l’État de droit et les principes démocratiques.

Les analystes politiques sont formels : la dissolution des partis politiques marque une rupture profonde avec le système démocratique instauré depuis les années 1990.

Si les militaires au pouvoir assurent vouloir réorganiser la vie politique, leurs décisions suscitent de vives inquiétudes quant à l’avenir du pluralisme et des libertés fondamentales au Mali.

Ousmane Mahamane

 

Source: Mali Tribune

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