Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Visite gouvernementale à Kidal en mai 2014 : Comment l’opposition trompe les maliens

De nombreuses opinions s’agonisent sur les évènements du 17 mai pour s’écœurer des évènements du 21 du même mois. Voici comment ils narguent notre raisonnement.

Après avoir dénoncé l’abandon de Kidal par les autorités, certaines opinion en occurrence l’opposition malienne a été la première à tirer sur elles par media et débats interposés lorsqu’elles se sont rendues dans la ville malienne de Kidal pour s’enquérir du bon retour de l’administration prévu par l’accord de Ouagadougou négocié par le Tiébilé Dramé.  Et Tiébilé le sait bien aucune restriction de déplacement n’est inscrite dans les accords pour les Autorités de Bamako ! En plus la mission onusienne Minusma a pour mission fondamentale d’assurer la sécurité des villes et des populations.

Hélas ! Durant combien de temps certains maliens entretiendront la malhonnêteté d’une lecture hypocrite et sournoise de la visite historique d’une équipe ministérielle forte d’une dizaine de ministres et du chef de l’administration en personne à Kidal ?

Autre question. Dans quel pays souverain le peuple proscrirait à ses autorités de se rendre sur une quelconque portion du territoire sous le prétexte de crise ou d’insécurités. Des arguments contraires ont été demandés par écrit sur le fait. Que nenni !

Ces deux questions déjà largement éclaircies moult fois par Moussa Mara sur les media et devant les institutions habilitées suffisent à comprendre la parodie de ces opinions dépeuplées qui assimilent la visite du Gouvernement à Kidal en mai 2014 à un chao imputable au chef de la mission pendant qu’en privé ils en pensent tout le contraire.

Alors ont-ils choisi leurs bréviaires volcaniques sans aucune consistance intellectuelle : visite irresponsable ! visite forcée ! visite controversée ? visite qui a fait perdre Kidal ! visite qui a fait 10, 20 ou 70 morts ! visite déconseillée ! et si Mara n’avait pas été çà Kidal ! Etc. Tout y passe et y passera pour attaquer le Premier ministre intrépide qui a affronté à sa façon les groupes rebelles en y risquant sa propre vie comme un vrai commandant de troupes.  Les canulars largués ne sont qu’une ruse entretenue pour nuire et à laquelle les Maliens ont malheureusement tourné le dos. Derrière un si…on peut tout mettre !

En effet cette visite qui a eu les bénédictions du Président IBK (qui a publiquement et officiellement salué la bravoure et le sang froid du Chef du gouvernement), du Conseil des ministres et de l’Assemblée nationale en plus de l’information préalable de Serval et de la Minusma est tournée et retournée dans tous les sens pour en faire le diable sombre de la crise malienne qui a démarré en 2012 et non en 2014 et a mis les deux tiers du pays sous le joug des occupants composés d’insurgés, de rebelles touaregs et de groupes djihadistes toujours à nos portes dans les Adrars.

Cette situation qui a perduré même après les accords de Ouagadougou suite auxquels une timide présence a été arrangée avec le minimum de représentants de l’Etat cloitrés sous un humiliant hangar en septembre 2013. Une situation dénoncée en son temps par la communauté internationale !

Bref, revenons au fond. Le cas Kidal a toujours été depuis 1962 un cas dans un ensemble. L’intervention française de 2013 n’en constitue pas une exception. Il est de notoriété publique que même dans le cadre de reconquête, l’armée française a opté pour un statut particulier contrairement aux autres zones plus au sud comme Konna, Douentza, Goudam, Tombouctou ou Gao.

En effet, les maliens se demandent toujours pourquoi leur allié du 11 janvier a inscrit Kidal dans une zone échappant de fait à la reconquête de l’armée malienne ? Cette question n’est pas encore répondue. Et les questions deviennent plus légitimes sur les évènements des 17 et 21 mais quand les forces étrangères ont fait semblant de siester sous les obus !

Or c’est dans ce contexte et dans la cadre d’une politique de proximité que le gouvernement a préparé cette visite auprès des représentants de l’Etat à Kidal dans le seul souci d’évaluer leurs conditions de vie et de travail ainsi que les préoccupations des forces vives de la population de Kidal abandonnées à elle-même depuis janvier 2012 nonobstant de réels relents républicains.

Sous d’autres cieux, les plus hauts officiels américains et français ne se rendent-ils pas fréquemment dans les théâtres d’opérations afin de vivre un temps soit peu la vie de leurs compatriotes en uniforme ? Ces visites ne sont-elles pas unanimement et solidairement soutenues par leurs armées et l’ensemble de leurs concitoyens encore que dans le cas de Kidal, il n’était pas question de théâtre de guerre mais d’une ville rebelle connue comme tel depuis 55 ans.

Les maliens ont-ils compté le nombre de fois que le ministre français de la défense s’est rendu auprès des forces françaises au Mali ? Et quid des autres pays contributifs de la Minusma (Sénégal, Guinée, Pays Bas, Allemagne, etc.).

Ces pays étrangers dont les autorités sont régulièrement dans les théâtres de conflits avec les soldats peuvent-ils défendre au Mali une version contraire de cette habilitation ?

Les évènements du 17 mai différents de ceux du 21 mai sont à mettre à l’actif de la mauvaise foi des groupes rebelles en occurrence le Maa et le Mnla qui n’ont jamais accepté que les autorités maliennes foulent le sol de leur Azawad chimérique depuis janvier 2012 et la déroute des forces armées maliennes.
Le gouvernement devait-il alors opter pour la reculade face au risque ?  Au lieu d’en condamner les auteurs connus de tous (Maa et le Mnla), s’en prendre au gouvernement et au premier ministre Mara se confond avec la même mauvaise foi intellectuelle et politique que ceux-là qui refusent de voir là où ils ont conduit notre pays quand ils étaient aux affaires et que partant ils préfèrent louer un homme retranché à Dakar que de contribuer au sort de leur nation qui leur a tout donné. C’est en rejetant cette pensée viciée que le peuple malien, élus et autorités ont accueilli en héros les membres de la délégation le 18 mai 2014 à Bamako.

Pour rappel, le 21 mai, les forces maliennes issus des GTIA « Balazan », « Sigi » et « Elou », du 33e régiment des commandos parachutistes et de la force « Delta », constituée d’hommes de l’ancienne milice de Touaregs imghads du général Gamou commandées par le général de brigade Didier Dacko, chef d’état-major général adjoint des armées, le général de brigade El Hadj Ag Gamou, chef de l’unité «Delta», et le colonel-major Abdoulaye Coulibaly ont entrepris une opération sécurisation sur Kidal. Ils avaient en face les chefs rebelles Mohamed Ag Najem, chef de la branche armée du MNLA ; Cheikh Ag Aoussa qui commande les forces du HCUA, Brahim Ould Handa, commandant pour le MAA, Assaleth Ag Khabi, un ancien colonel de l’armée malienne passé au MNLA et Haroun Ag Dawoud. La katiba d’Aqmi d’Abdelkrim al-Targui prend part aux affrontements. Les rebelles ont l’avantage de connaître parfaitement toutes les ruelles de la ville et bénéficient également du soutien de la majorité de certaines populations. Ni les Français de l’Opération Serval, ni les casques bleus de la MINUSMA ne font attention aux combats. Malheureusement les opérations qui se sont engagées par des succès pour les forces maliennes ont montré la difficulté de poursuivre tout en protégeant les populations civiles. Problèmes de coordination, de renseignement, bref tout a basculé en début d’après midi » du côté des forces gouvernementales8. On a même vu le gouvernement malien déclarer dans un communiqué que les forces maliennes ont lancé des opérations pour sécuriser et prendre le contrôle de Kidal.

Diary Konaté, enseignant Kayes

 

 

 

17 mai 2014-21 mai 2015

Un an après la visite héroïque du Gouvernement à Kidal

Ils ont été nombreux et très nombreux les maliens qui ont salué la visite historique du Gouvernement sur la terre kidaloise le 17 mai après celles de Tombouctou et Gao où les populations étaient sorties massivement l’accueillir et s’entretenir avec lui. Si certains maliens refusent de s’assumer intellectuellement en s’attaquant à un dossier qu’ils connaissent mal, de nombreux arguments plaident en faveur du Gouvernement. En voici en cinq chapitres.

Quelle légitimité ?   

Aucune loi ne l’interdit. La réponse est donc oui. Kidal, nonobstant la crise est le Mali et sa 8è région administrative. Secundo la visite rentre dans le cadre d’un programme national, le gouvernement ayant entrepris de faire le tour du pays et de toutes les régions après près de 3 ans de crise justifiée précisément par l’échec de la politique de proximité entre le sommet et la base. Telle est par ailleurs la substance d’une instruction présidentielle. Cette visite gouvernementale devait avoir pour légitimité une forte adhésion du Président de la république, de l’Assemblée nationale éventuellement ainsi que des acteurs étrangers dont la Minusma et la France. Ces formalités ayant été respectées par les soins du Premier ministre. Après tout pourquoi les maliens refuseront de prendre des risques aux côtés de la France et de la Minusma à Kidal, elles dont les autorités respectives se rendent régulièrement  et légitimement sur les théâtres d’opérations.

Quel contexte ?

Il s’agit là d’un critère facultatif (d’appréciation) pour un gouvernement responsable dont la mission est justement de résoudre les préoccupations des populations en difficulté. Le projet de visite avait fait l’objet d’un huit-clôt parlementaire y compris la participation des députés des régions du Nord de Tombouctou à Kidal en passant par Kidal. Comme indiqué par le Premier ministre interpellé sur la question à l’époque le risque de jets de pierre et de désapprobation de certains habitants avaient été soulignés cachant mal que les politiques ont des contradicteurs partout et en tout temps. Un soldat avait été justement blessé la veille. Il succombera le lendemain.

Aujourd’hui on doit se poser la question suivante, du pourquoi le boycott de plusieurs membres de la délégation dont les députés de Kidal qui eux-mêmes s’y rendent assez régulièrement ? Refuser d’aller à Kidal était aussi condamnable que de cautionner la partition de fait du pays et l’abandon des populations locales entre les mains des groupes hostiles à la paix et à la République.  On a même appris que certains par calculs politiciens espéraient le pire pour prétendre au poste de premier ministre.

Pourquoi se rendre à Kidal ?  

Le Président de la République et le Premier ministre avaient inscrit au rang des priorités la culture du terrain pour rompre avec une des plus grandes plaies de l’administration centrale dont la plupart des cadres préférèrent voyager dans les airs (….) que par route. Mieux le premier ministre Moussa Mara est connu pour son combat constant contre les injustices, les brimades et les torts en se sacrifiant pour les plus simples citoyens comme lorsqu’il était maire ou ministre. On l’a vu par exemple reloger 400 familles expulsées illégalement par ses prédécesseurs, prévenir l’’expulsion de villages entiers dans la région de Sikasso ou à Ningari, gagner 30 procès contre la mairie du district dans des atteintes et abus contre le territoire de la commune IV, etc.   La visite de Kidal visait donc à échanger sur les préoccupations des représentants de l’Etat, la situation des services sociaux (eau, école, santé) notamment à l’instar des autres régions conformément à l’accord de Ouagadougou et aux missions de ma Minusma.

Le PM pouvait-il se contenter d’envoyer ses ministres ? 

Bien évidemment ! Cette hypothèse ne fait l’objet d’aucun débat responsable. En l’occurrence les ministres en charge des services sociaux, de la défense et de l’intérieur ou d’autres cadres. Et même d’autres services. Pourquoi donc le Premier ministre est allé lui-même à Kidal si ce n’est pas par souci de s’assumer et par devoir d’exécuter une instruction de son patron avec l’onction des députés. C’est donc  inéluctablement en bon chef d’équipe qu’il a agit comme il l’a fait pour toutes les autres régions.  L’autre ne disait-il pas qu’on préfère déléguer notre responsabilité pour ne pas avoir à prendre de décisions sérieuses ? En un mot Mara a risqué sa vie pour sa patrie tout comme les autres de la délégation qui ont réagit « nous sommes prêts à le refaire s’il le faut ».

Quelles retombées après cette visite ?

La visite du gouvernement à Kidal a d’abord marqué une rupture psychologique depuis la débâcle de janvier 2012. Aucune haute autorité ne s’était rendue à Kidal après celle de la délégation conduite par le général Kafougouna Koné en compagnie de plusieurs autres ministres dont Sidiki Konaté, on s’en rappelle à peine afin de cajoler les rebelles. La visite du premier ministre a permis à la partie malienne d’affirmer sa présence politique aux populations de Kidal mais également aux partenaires de la France et de la Minusma malgré leur refus de sécuriser le déplacement de la délégation du camp de l’armée régulière au Gouvernorat. Elle aura permis de découvrir la situation réelle de conspiration ourdie sur le terrain avec son flou artistique entretenue laissant entrevoir plusieurs systèmes de sécurité et de gouvernance dans un seul pays. Au delà du diagnostic des services sociaux et de l’administration régionale, elle a enfin aboutit au cessez le feu du 21 mai et accéléré le processus d’Alger suite à ce cessez-le-feu obtenu par l’Union Africaine. En réalité le Mali n’avait pas à gagner ou perdre de Kidal comme le prétendent avec un excès de passion et de jugements certains profanes. En réalité, rien n’était résolu et d’autres situations auraient pu être pires comme il en a été lors des évènements du 21 mai. Derrière un si, on peut loger Paris dans une bouteille faite de médisances inutiles !

Au constat c’est en refusant la débâcle du 24 mais que plusieurs opinions étourdies et éthérées n’ont trouvé mieux que de se rabattre sur la visite du 17 mai confondant sans discernement les chèvres et les choux. Avant les évènements du 24 mai, les politiques et media qui pensent tout le mal de cette visite en pensaient le bien.

Diary Konaté, enseignant Kayes

 

 

Message du Président  de la République suite aux évènements de Kidal

Mes chers compatriotes,
Vous avez suivi les développements tragiques que les mouvements armés ont tenu à donner à la visite du Premier ministre à Kidal, samedi 17 mai 2014.
Cette visite avait pour but d’apporter aux populations éprouvées de nos régions septentrionales, un message fort de paix, d’espoir et de solidarité.
Avec une importante délégation, le Premier ministre et une dizaine de ministres ont été chaleureusement accueillis à Tombouctou et Gao.
Il n’en sera hélas pas de même à Kidal, où ils furent reçus sous des balles et des tirs à l’arme lourde de groupes armés.
Nous qualifions cela d’acte crapuleux et de lâche trahison de tous les engagements antérieurs, notamment ceux contenus dans les Accords de Ouagadougou.
Et ce n’est là, ni plus ni moins, qu’une déclaration objective de guerre à l’Etat du Mali, au moment où tout est mis en œuvre pour relancer les pourparlers devant conduire à une paix définitive au Nord, à travers un dialogue inclusif.
Bien qu’en nombre nettement insuffisant, conséquence de l’application de l’Accord préliminaire du 18 juin 2013, les soldats de l’armée régulière se sont vaillamment acquittés de leur mission de protection de la République et de ses institutions, face à des groupes armés qui, eux, ont mis à profit ledit accord pour reconstituer leurs forces, dans une insolente et incompréhensible liberté de mouvement et de manœuvre.
Sous les balles de snipers qui n’hésitent pas, à leur manière lâche, à se servir de femmes et d’enfants comme chair à canon, comme bouclier humain placé entre deux feux, des soldats de l’armée malienne ainsi que de paisibles citoyens, sont tombés.
Ils sont tombés dans la ville malienne de Kidal, malienne à tous égards.
Et même dans l’esprit comme dans la lettre de l’accord préliminaire de Ouagadougou, il ne peut subsister aucun doute sur l’appartenance de Kidal à la République du Mali dans ses frontières internationalement reconnues.
Y compris par les mouvements armés signataires de cet accord, devenus les sinistres signataires du bain de sang du 17 mai dernier dont le Mali n’a que faire.
Comble de l’abjection, l’armée malienne s’étant trouvée en situation d’assurer, seule, la sécurité des déplacements terrestres de la délégation du Premier ministre, les groupes armés ont investi le gouvernorat dès lors dégarni, ont pris en otage le personnel et les agents en place, et en ont froidement assassiné plusieurs.
Je vous fais le serment que ces crimes odieux ne resteront pas impunis.
Devant nos soldats et agents de l’Etat morts sur le champ de l’honneur, en hommes d’honneur, nous nous inclinons.
La République et la nation s’inclinent.
Ils sont morts en mission, dignes fils du Mali qui ne saurait jamais les oublier !
En mon nom, au nom de la nation malienne, au nom de la République du Mali, je formule mes condoléances les plus sincères aux familles de tous ceux qui sont tombés lors de ce tragique événement.
Aux blessés, je dis que le gouvernement entreprend tout ce qu’il est possible pour qu’ils recouvrent la santé au plus vite.
A nos courageux soldats, policiers, gendarmes et agents de l’Etat se trouvant à Kidal, que la folie des ennemis de la paix cherche à transformer en champ de bataille, je dis : le Mali est avec vous, la vérité est de votre côté, et tous ceux qui aiment la vérité sont avec vous.
Mes chers compatriotes,
Le Premier ministre, dont je salue le courage, le sang-froid, l’esprit patriotique et le sens élevé de l’Etat, ne posait aucun acte de provocation à travers cette visite à Kidal.
Au contraire, suivant en cela mes instructions, et dans l’exercice de ses prérogatives, il s’y rendait pour écouter notre peuple, en prélude aux pourparlers dont les animateurs et les détails se mettent en place autour de l’ancien Premier ministre Modibo Kéita, aîné de valeur et de mérite.
On ne peut comprendre, ni justifier, l’attitude de ceux qui, après avoir souscrit ou adhéré à l’unité et l’intégrité territoriale du Mali, s’opposent à l’arrivée du Chef du Gouvernement de la République dans une partie du territoire national.
On ne peut comprendre, a fortiori accepter, qu’ils s’opposent par la violence, au point d’attenter à leur sécurité et à leur vie, à une mission de hauts responsables de l’Etat ayant pour objet la mobilisation de l’administration locale pour la paix.
On ne peut comprendre, encore moins tolérer que, dans l’environnement socio-politique qui est présentement le nôtre, largement ouvert au règlement politique des différends, et marqué par l’existence d’accords auxquels les uns et les autres ont adhéré, l’on ne puisse pas entamer un dialogue sincère devant déboucher sur un accord de paix définitif et global.
On ne peut comprendre que, précisément au moment où j’ai mis en place un dispositif devant concrétiser cette volonté de paix que j’ai fortement exprimée, et que partage l’immense majorité du peuple malien, des acteurs du processus de paix choisissent la violence comme mode d’expression et décident d’éventrer l’espoir de paix que les Maliens appellent de leur vœu, avec l’accompagnement des organisations régionales et de la communauté internationale.
Pour ce qui nous concerne, nous ne faisons pas d’amalgame ; nous ne nous trompons pas d’analyse.
Nous savons que, malgré les gesticulations de ces fauteurs de trouble et de guerre, la Région de Kidal compte majoritairement des Maliens qui n’aspirent qu’à la paix, au bien-être et à la considération dont notre politique-phare, la décentralisation poussée jusqu’à la régionalisation, est porteuse.
A ces braves et honnêtes citoyens dont je mesure les difficiles conditions de vie, je réitère mon profond respect.
Je leur dis que les tragiques événements de Kidal qui nous endeuillent ne nous feront pas dévier du chemin que nous nous sommes tracés : le développement, le développement rapide et visible dans tout le Mali, sur l’ensemble du territoire malien.
D’où les agences de développement régional qui seront mises en place et seront opérationnelles dans un délai de six mois, instruction ferme que j’ai donnée au gouvernement dès sa mise en place.
Oui, le développement harmonieux, intégré et intégral du pays !
De Diboli à Labezzanga, de Zegoua à Tinzawaten.
Partout, le Mali utile ! Nulle part, un Mali moins utile ! Et jamais, un citoyen malien privilégié par rapport à un autre !
Tous les citoyens sur le même pied d’égalité, toutes les régions logées à la même enseigne !
Mais personne ne prendra le Mali en otage. Personne !
Elu pour réunifier le pays, recoudre le tissu national fortement éprouvé, consolider la sortie de crise, car notre pays sort à peine de la crise la plus insidieuse de son histoire, je n’ai pas d’autre honneur que de remettre à mon successeur, demain, un Mali debout, uni et un.
Ce Mali debout, uni et un ; ce Mali qui arrive à nourrir, soigner et scolariser ses enfants ; ce Mali qui crée de l’emploi et prend en charge sa jeunesse, je m’y suis engagé et je ne faiblirai pas sur cette voie.
Plus jamais, une délégation de l’Etat ne sera prise à partie à Kidal.
Je ne laisserai pas ces mouvements armés, certains qualifiés de terroristes, d’autres désignés de manière commode comme rebelles, mais tous, réunis et solidaires à nouveau, comme ils le furent lorsqu’ils perpétraient, ensemble, l’horreur d’Aguelhoc, mais tous, de connivence avec le narcotrafic international, je ne les laisserai pas, disais-je, continuer à faire la loi, ni à Kidal, ni dans une autre partie de notre territoire.
D’autant qu’il n’est plus permis de douter de la collusion entre les mouvements armés sévissant dans le Septentrion malien et le terrorisme international : samedi dernier, les fanions d’AQMI et d’Ansardine flottaient en effet sur les véhicules des agresseurs, à côté de ceux du MNLA ; Qui plus est, la prise d’otages ainsi que leurs exécutions sommaires, constituent les meilleures illustrations, quoique macabres, de cette collusion.
Le Président que je suis, investi de la confiance des Maliens et tenu par la Constitution du Mali, assumera ses charges, toutes ses charges.
Le gouvernement du Mali jouera pleinement son rôle. En particulier, les auteurs de ces prises d’otages et exécutions sommaires seront poursuivis devant les juridictions nationales et internationales.
La souveraineté du Mali sur toute l’étendue de son territoire n’étant pas négociable, nos Forces de Défense et de Sécurité en reconstruction assumeront, totalement, les missions que la constitution malienne leur assigne et que les Maliens attendent d’elles.
Ceci dit, chers compatriotes, le Mali ne perdra jamais de vue une de ses valeurs cardinales, à savoir le respect de ses engagements.
Nous allons donc au dialogue, convaincus que nous sommes que le salut passe impérativement par là. Le salut si, bien entendu, toutes les parties, le gouvernement du Mali, la communauté internationale, les mouvements armés, s’acquittent de leurs engagements, chacune à son niveau de responsabilité.
C’est à ce prix que sera capitalisé le formidable élan de solidarité internationale dont notre pays a bénéficié et pour laquelle je renouvelle la gratitude de toute la Nation. C’est à ce prix que peut prospérer le fragile processus de pacification et de réconciliation de notre pays.
Vive la paix, pour que vive le Mali, un et indivisible !

SE Ibrahim Boubacar KEÏTA

 

Communiqué du Gouvernement du Mali sur la situation à Kidal

Le Gouvernement informe l’opinion publique nationale et internationale que des affrontements ont eu lieu aujourd’hui, 21 mai 2014, dans la ville de Kidal, entre les Forces armées maliennes et les groupes armés, occasionnant plusieurs blessés et des pertes en vies humaines de part et d’autre.

Après quelques heures de combat qui ont permis aux FAMA de reprendre un temps le Gouvernorat de Kidal, nos forces de défense, affaiblies par des problèmes de coordination, de renseignement, ont du se replier sous le feu nourri des groupes rebelles appuyés par les terroristes d’AQMI et les narcotrafiquants.

Des enquêtes en cours permettront de fixer les responsabilités et d’en tirer toutes les conséquences.

L’armée est en train de se réorganiser, la situation est suivie de près par les plus hautes autorités du pays.

Toutefois, le Président de la République, dans son message à la Nation du 19 mai 2014, a indiqué que notre priorité est le dialogue. En vertu de cela, et conformément aux souhaits du Secrétaire Général des Nations Unies, au nom de la communauté internationale, il a instruit un cessez-le-feu immédiat.

Tout en regrettant la perte de vies humaines, le Mali reste inflexible sur la nécessité que s’établisse la souveraineté de l’Etat sur l’ensemble de son territoire national, y compris à Kidal. Cela a été encore une fois affirmé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans son communiqué du 20 mai 2014.

Devant la gravité de la situation, toute la nation doit rester mobilisée derrière les autorités nationales pour atteindre cet objectif.

Le Gouvernement demande à chaque malienne et à chaque malien de faire preuve de calme, de sérénité, et d’un sens élevé de la responsabilité, pour éviter tout amalgame ou toute stigmatisation pouvant entamer la cohésion nationale, et nuire à la qualité des relations avec les partenaires du Mali.

La Minusma, la force Serval et les représentants de la communauté internationale ne doivent pas être inquiétés. Ils ne sont pas nos ennemis.

Nos ennemis communs sont les terroristes et les narcotrafiquants. Notre combat commun est celui de la restauration de la souveraineté nationale sur l’ensemble du territoire. Et nous le gagnerons !

Le Gouvernement communiquera régulièrement sur l’évolution de la situation, et des consultations seront prochainement organisées avec l’ensemble des forces vives de la Nation.

Bamako le 21 mai 2014

Le Porte-parole du Gouvernement

Mahamane BABY

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance