Mr Volker Türk, haut-commissaire des Assistants chargés de la protection au HCR et qui dirige également les activités globales de l’Organisation relative à la protection, à la supervision, à l’élaboration voire à la mise en œuvre des politiques de protection, était en visite au Mali pour constater l’évolution sur le terrain. Cette visite se situe dans le cadre de sa collaboration avec des gouvernements et d’autres acteurs notamment au niveau des opérations du HCR à travers le monde.
Ce séjour a permis à Mr Türk de se rendre à Kayes ce mercredi 6 février 2019 pour assister à une cérémonie de remise de nationalité aux réfugiés mauritaniens au Mali depuis 1989. Cette cérémonie était une initiative du ministère de la Justice et le gouvernorat de Kayes. « Je suis très heureux d’avoir assisté à cette remise de nationalité à des réfugiés mauritaniens au Mali depuis 1989. Je remercie le gouvernement malien pour ce geste qui traduit l’effort des autorités maliennes pour l’intégration locale des réfugiés et aussi la communauté d’avoir accueilli ces réfugiés pendant de longue durée. C’est vraiment un signe de l’hospitalité malienne », a laissé entendre M. Türk.
Après Kayes, il s’est rendu à Tombouctou, la ville des 333 saints, ce jeudi 7 février 2019 avec les autorités maliennes pour rencontrer les déplacées internes. Ces hommes et femmes qui ont quitté leur pays ou leur ville pour différentes raisons surtout l’insécurité. Il est allé également à la rencontre de ces réfugiés maliens qui se trouvent dans les pays limitrophes et ceux qui sont retournés afin d’avoir un échange avec eux dans le but de s’enquérir des problèmes auxquels ils sont confrontés et comment leur venir en aide. Trouver des moyens pour pouvoir répondre à leur besoin était essentiellement l’objectif de la visite. C’est en tout cas, ce qu’il explique : «Ils sont plus de 130.000 réfugiés dans les pays limitrophes notamment la Mauritanie, le Niger, le Burkina Faso. On a constaté des retours de réfugiés qui s’élèvent à 69.000 personnes depuis l’éclatement de la crise malienne. On a toujours des déplacés internes dont malheureusement le chiffre a passé de 39.000 à 109.000 personnes dues à l’intensification des conflits intercommunautaires au centre du Mali. »
Il s’est dit extrêmement touché par l’hospitalité et l’esprit de solidarité des Maliens malgré une situation sécuritaire délicate.
Le conseiller juridique du HCR a évoqué le cas de l’apatridie qui constitue à ses yeux un danger et un risque dans le contexte des réfugiés et des déplacements massifs, car chaque citoyen doit avoir un acte et une identité. Il a montré sa volonté que son équipe travaille étroitement avec le Ministère de la Justice pour faciliter l’octroi des actes de naissance aux Maliens afin d’éviter des cas d’apatridies. Il a ensuite mis l’accent sur la nature de l’action humanitaire qui ne doit pas être politique ni être politisé, car il s’agit seulement de l’humanitaire, précise-t-il.
La représentante de l’agence onusienne des réfugiés au Mali, Mme Angèle Djohoussou, était également présente. Celle-ci s’est dite honorée de la présence au Mali du responsable de la protection au HCR vu le contexte sécuritaire, socioéconomique dans lequel se trouve le Mali.
Cette visite est un grand soutien, car il a permis à Mr Volker de rencontrer les autorités maliennes, les premiers responsables de la mission onusienne au Mali, les donateurs et les partenaires techniques et financiers ainsi que la société civile.
Ibrahim Sidibé, Stagiaire
Source: Le Pays