Les violences électorales en Côte d’Ivoire ont provoqué la fermeture de la première mine de bauxite, un gisement à forte potentialité situé dans le centre-est du pays, épicentre des affrontements qui ont fait 85 morts, a déploré mercredi auprès de l’AFP, le patron de l’usine.
La mine est arrêtée depuis le mois d’août, début des manifestations politiques. Il était prévu de produire 300.000 tonnes pour un chiffre d’affaires de cinq milliards de FCFA (7,6 millions d’euros). On n’a même pas produit un kilo » affirme Moumouni Bictogo, le PDG de Lagune exploitation Bongouanou (LEB), la société exploitante.
Il « espére pouvoir reprendre l’activité ce mois de novembre si les routes vers le port d’Abidjan (à 200 km) sont ouvertes et sécurisées », dit-il
La mine qui emploie 200 personnes actuellement vise 1.250 emplois dans son projet de transformation avec une production de 100.000 tonnes de bauxite par mois.
« La mine a été la cible d’attaques (…) mais nous avons sauvé le matériel roulant » a souligné M. Bictogo.
« Nous avons débuté en 2019 l’exploitation de la mine et on espérait un pic de développement en 2020, malheureusement les événements successifs ont ralenti nos objectifs, notamment les exportations vers les raffineries extérieures » poursuit-il.
Bâti sur une superficie de 13.000 hectares, le gisement de bauxite de Bénéné a une potentialité de 245 millions de tonnes.
Il est situé entre Daoukro (centre-est), bastion de l’ancien président et chef de l’opposition Henri Konan Bédié, et Bongouanou, ville de l’opposant et ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
Ces deux villes ont été lé théâtre d’affrontements intercommunautaires qui ont fait une quinzaine de morts depuis le mois d’août. En tout, les violences électorales ont fat au moins 85 morts.
Le président ivoirien Alassane Ouattara a été réélu le 31 octobre pour un troisième mandat controversé face à une opposition qui a boycotté le scrutin et appelé à la désobéissance civile puis a créé Conseil National de transition (CNT) censé remplacer M. Ouattara.
La justice ivoirienne a lancé des poursuites pour « complot contre la sécurité de l’Etat » contre plusieurs leaders de l’opposition, les accusant d’être responsables de violences meurtrières.
Un dialogue a cependant débuté avec une rencontre le 11 novembre entre M. Ouattara et Henri Konan Bédié, faisant baisser la tension.
Le sous-sol ivoirien contient des minerais très divers comme l’or (cinq mines), le diamant, le fer, le nickel, le manganèse (quatre mines), la bauxite ou encore le cuivre. Seul l’or était jusque-là exploité industriellement. L’activité minière contribue à 5% du produit intérieur brut de la Côte d’Ivoire.
Source : afriqueactuelle.net