Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un partenariat mondial visant à éradiquer le fléau sous toutes ses formes
Les violences basées sur les genres (VBG) sont aussi une réalité dans notre pays. Depuis plus de 30 ans, elles demeurent au cœur des réflexions, débats et autres actions des pouvoirs publics, des organisations de la société civile (OSC) mais aussi des partenaires techniques et financiers (PTF). C’est dans cette vision globale que l’Union européenne (UE) et l’Organisation des Nations unies (ONU) s’engagent dans une nouvelle perspective mondiale à éliminer toutes les formes de violences envers les femmes et les filles, à travers une initiative intitulée : «Initiattive Spotlight».
C’est ainsi que notre pays, en partenariat avec l’UE et les Nations unies, a lancé en décembre dernier un vaste programme de sensibilisation à travers le tournage d’une série télévisée sur les violences basées sur le genre, dont le premier coup de clap pour l’étape de Bamako a été donné, jeudi dernier, à Sénou. C’est sous une fine pluie que la 37è séquence de cette série télévisée a été lancée devant les acteurs et partenaires du programme d’élimination des VBG.
La séquence a permis aux bailleurs de fonds de comprendre le contenu du film et son influence sur la population, notamment à travers le rôle d’une jeune fille, victime de violence au sein de son établissement, un petit moment plein de sens et d’émotion. La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Chiaka Magassa, en présence du chef de coopération de la Délégation de l’UE, Géza Ghammer, du coordinateur d’Amnesty international du système des Nations unies, Dr Jean Pierre Baptiste.
Dans son intervention, le secrétaire général du ministère en charge de la Promotion de la Femme a réitéré l’engagement des autorités à lutter contre les VBG. Il a surtout apprécié les actions des partenaires techniques et financiers dans la mise en œuvre de ce programme. Chiaka Magassa a invité tous à œuvrer pour gagner le pari de l’élimination des VBG. Pour sa part, Géza Ghammer a salué l’initiative et l’engagement de tous pour la lutte contre ce fléau, avant d’inviter les femmes et les jeunes filles à s’impliquer dans cette démarche. Malgré l’engagement de l’État et des partenaires, les violences contre les femmes et les jeunes filles restent un souci majeur.
Il est utile de rappeler que le tournage de la série télévisée concerne Koulikoro, Kayes Sikasso, Ségou et Bamako. Il a commencé le 18 juillet dernier à Kolokani (Koulikoro), avant de se poursuivre dans les 3 autres régions. Dr Jean Pierre Baptiste a rendu un vibrant hommage à tous ceux qui sont impliqués dans la lutte contre les VBG. Par ailleurs, il a rappelé les résultats de l’Enquête nationale démographique et de santé du Mali (EDSM 2018).
Selon cette étude, la violence physique ou sexuelle touche une femme sur deux, soit 49% dans la tranche d’âge de 30-39 ans. Près de quatre femmes sur dix, soit 38%, ont subi des violences physiques depuis à l’âge de15 ans. Parmi ces femmes victimes, 44% ont subi des violences physiques, sexuelles ou émotionnelles de la part de leur mari actuel ou le plus récent. Ces statistiques qui font froid dans le dos, interpellent surtout la conscience collective à agir pour circonscrire le phénomène.
Le directeur de l’Agence nationale de communication pour le développement (ANCD), Amadou Ombotimbé, a expliqué les différentes phases de la réalisation de la série télévisée et souligné les difficultés du tournage dans les capitales régionales en cette période d’hivernage. « Parfois, il nous est arrivé de faire 5 jours sans tournage dans les régions », a-t-il relevé. Quant au maire de Sénou, il a exprimé sa satisfaction pour la réalisation de cette série qui sera un support de communication et de sensibilisation pour les populations.
Il faut préciser que la réalisation de cette série télévisée sur les VBG a été confiée à l’ANCD et Torche communication.
Amadou SOW
Source : L’ESSOR