Les faits datent de 2018. Il s’agit de cette affaire de viol collectif dont la publication a fait du tôlé sur les réseaux sociaux. C’est la petite T.K, âgée de 15 ans au moment des faits qui en a été victime. 6 ans après, les accusés ont été jugés le mardi 20 février au compte de la 1ère session de la Cour d’Assises 2024. Ainsi, ils sont 7 à être inculpés, ce sont 4 qui comparaissaient ce jour à la Cour où chacun a pris 10 ans de réclusion criminelle.
La vidéo de la scène, telle un film pour adulte (porno) n’est passé inaperçue en son temps car provoquant de l’indignation de l’opinion publique nationale. D’où la réclamation de justice par les organisations féminines et Défenseurs des Droits Humains (DDH).
En effet, après lecture de l’arrêt de renvoi, il ressort que le vendredi 26 janvier 2018 aux environs de 14h, T.K, âgée de 15 ans se rendait à son école sise à Titibougou en Commune I du District de Bamako. Sur le trajet, elle a été approchée par un groupe de jeunes, certainement faisant la même classe ou la même école qu’elle. Notamment le nommé B.D, qui lui proposa de se joindre à eux pour des exercices en groupe. Ayant favorablement répondu à leur sollicitation, la mineure a suivi ces jeunes jusque dans une chambre supposée être le lieu des exercices.
C’est ainsi que M.K entrait dans ladite chambre et incitait la victime à le rejoindre pour, a-t-il prétexté, voir un cahier. Ce qui a été fait. Une fois dedans avec M.K, ils ont été rejoints par deux autres jeunes qui, en rentrant, ont refermé la porte de la chambre. Ces 3 jeunes se trouvant dans la chambre avec T.K ont obligé celle-ci à se déshabiller après l’avoir terrassée par la force et ont commencé à abuser sexuellement d’elle et à tour de rôle.
A savoir que pendant cette action, ils ont été rejoints dans la chambre par d’autres jeunes qui ont, eux aussi, abusé de T.K et à tour de rôle. En somme, 7 jeunes dont les initiales sont G.C, M.K, G.T dit ‘’Gana’’, B.D, B.S.K, A.D et A.D alias ‘’Kama’’ ont entretenu des rapports sexuels de force avec elle. Pendant leur forfait, les auteurs des faits incriminés ont filmé la scène, pour ensuite mettre les images sur les réseaux sociaux.
C’est donc un jour, après l’acte, en visionnant ces images qui lui ont été présentées par une de ses voisines, que la mère de la victime notamment F.D a reconnu sa fille. Suite à la série de questions posées à elle par sa génitrice, T.K a confirmé les faits. Et sa maman l’a conduite à la Brigade Chargée de la Protection des Mœurs et de l’Enfance, pour porter plainte contre ses violeurs. A cet effet, les investigations entreprises par cette unité ont permis d’appréhender les auteurs qui furent placés sous mandat de dépôt.
Le mardi 20 février dernier, l’affaire dite viol, association de malfaiteurs atteinte à l’intimité de la personne était mise au rôle des Assises contre G.C ; M.K ; G.T dit ‘’Gana’’ ; B.D ; B.S.K ; A.D et A.D alias ‘’Kama’’. Seulement, ils étaient 4 à répondre présents à la barre. A savoir : G.C ; M.K ; B.D et A.D. Ils n’ont pas hésité de nier les faits pour tenter de se sauver la peau. Ce, en insistant qu’ils n’ont aucunement transporté la fille dans la chambre. Peine perdue, étant donné que le Procureur dans son réquisitoire a précisé que les accusés tiennent des propos mensongers pour essayer de s’en sortir.
La Cour, après l’examen du dossier, a reconnu coupable G.C ; M.K ; B.D et A.D et leur a infligé une peine de 10 années de réclusion criminelle. Quant à la victime T.K, elle est devenue une jeune femme car ayant 21 ans cette année. Que cette sentence soit un moyen de réconfort pour elle à pouvoir refaire sa vie en oubliant cet incident malheureux.
Mariam Sissoko