A en croire des sources concordantes, des responsables du MNLA et du HCUA se seraient réunis, en milieu de semaine dernière, dans la ville occupée. La réunion aurait eu lieu au domicile du patriarche des Ifoghas, le vieux Intallah.
Ordre du jour : » peaufiner des stratégies afin de pouvoir déloger le MAA de Tabankort et environs « . Il s’agissait bien sûr de la branche dissidente du Mouvement Arabe de l’Azawad qui avait conduit avec succès des opérations contre les exactions des rebelles du MNLA à Tabankort et environs.
Ces opérations avaient mis en déroute les rebelles touaregs, il y a près de deux mois. Malgré les renforts d’éléments du HCUA, Tabankort et environs étaient restés dans les mains du MAA. Récemment, le mouvement arabe s’est allié à d’autres groupes opposés à toute division du pays, à toute autonomie ou indépendance. Et l’alliance exigeait désormais d’être associée aux pourparlers d’Alger.
A la veille du second round de ces pourparlers, la tenue d’une telle réunion serait à prendre très au sérieux. Considérée comme la haute personnalité morale de la région de Kidal, le patriarche serait loin d’être impartial. Au sein du HCUA, il a encore des membres de sa famille.
Alghabass et Mohamed Ag Intallah sont, en effet, des leaders du HCUA. Chercheraient-ils à accentuer leurs pressions sur le terrain ? Les forces onusiennes et françaises sont en tout cas averties. Un cessez-le-feu est observé sur le terrain. Cela dit, les forces maliennes ne devraient pas rester au large. Toute autre attaque contre les positions de Tabankort devrait être considérée comme une déclaration de guerre. Les autorités maliennes devraient prendre aujourd’hui les choses également au sérieux. Elles ne devront pas compter sur les forces étrangères pour pouvoir peser dans les négociations. En termes clairs, les Maliens devraient cesser de rêver. Agir et réagir par eux-mêmes !
B.Koné
