Des cases brûlées, des femmes jetées dans le feu, des volailles fusillées, des greniers incendiés, un groupe électrogène détruit, etc. Tout ça pour des raisons d’antécédents judicaires pour droit d’exploitation de pêcheries, barrages et pour la gestion des réserves officielles. Bilan : plusieurs blessés et des dégâts matériels importants.
Pourtant, c’est la partie composée de Djouldé Meninta, qui a saisi, la première, la justice à compétence étendue de Ténenkou pour trancher un problème de pêcherie dans les zones de Horé-Mayo et Diba-Kono, dont se disputaient Diarry Meninta et Djouldé Mininta, pêcheurs à Sossobé, localité située à 8 kilomètres des réserves. Ainsi, les décisions du 5 Février du Tribunal de Ténenkou, les arrêts N° 54 du 19 Juillet 2006 et N° 36 du 13 Avril 2011 de la Cour d’Appel ; Les arrêts N° 343 du 15 Septembre 2008 et N° 121 du 1er Juin 2015 de la Cour Suprême ont tous donné raison à la famille de Diarry Meninta et il fallait les remettre dans leurs droits d’exploitation des pêcheries, du barrage et surtout la gestion des réserves officielles, droits qu’elles détenaient avant la naissance du litige.
La zone litigieuse n’est ni sur le fleuve Niger, ni sur le Bani. C’est un canal qui quitte Diafarabé pour desservir les zones abondantes en poisson. La partie perdante aux procès, représentée par Djouldé Meninta semblait toujours ne pas être d’accord avec les verdicts prononcées. C’est pourquoi, les familles concernées par l’affaire tenaient régulièrement des réunions chez Ibrahima Traoré, à Goumel, pour passer à l’offensive.
En effet, le Lundi 11 Avril 2016, vers midi, ils se dirigèrent, en groupe, vers les 5 cases de Hancoumba Meninta, frère de Diarry Meninta (décédé), et se sont mis à brûler tout sur leur passage. Ainsi, un groupe électrogène en marche a été brûlé, ainsi que le grenier de céréale, en passant par des cases habitées. Ils ont également tiré sur des volailles qui bougeaient. Tout a été ainsi brûlé. Certaines femmes essayaient de s’enfuir avec certains bagages. Mais elles ont été poursuivies et dépossédées et leurs bagages ont été mis dans le feu. Comme se cela ne leur suffisait pas, ils ont poussé aussi dans le feu Founè Meninta, la fille de Hancoumba, en état de grossesse de 5 mois et ont bastonné Kadidia Sata, sa première épouse et ainsi que Kadia et Bintou Konta. Hancoumba, quant à lui, s’était bien caché. C’est ainsi que la brigade de Ténenkou a été informée de la situation, mais faute de moyens, les gendarmes n’ont pas pu se rendre sur les lieux du drame.
Pourquoi la légion de Mopti-Sévaré n’a-t-elle pas été informée immédiatement de la situation ?
En tout cas, pendant trois heures de temps, la terreur a régné sur certains habitants du village de Tokoro-Saré. Aussi, le Préfet de Tenenkou, Makan Doumbia est resté injoignable pendant tout ce temps. C’est le juge qui a été informé, lui aussi, résidant à Sévaré. Finalement, c’est le maire de Fogoro-Kotiya Aba Allaye Cissé qui a fait reculer les bandits armés.
C’est en ce moment que les populations ont pu constater les dégâts, qui sont considérables.
Ainsi, le Mardi 12 Avril dernier, Hancoumba a rencontré le juge de Ténenkou, Moussa Coulibaly, à Sévaré, pour porter plainte. Et le même jour, la brigade de gendarmerie de Sévaré a été imprégnée de l’affaire. Ainsi, le 13 Avril, 33 convocations ont été remis à Hacoumba pour faire parvenir aux intéressés. Et le 14 Avril, le maire Aba Allaye est rentré en possession desdites convocations et il les a remis à qui de droit. Et jusqu’aujourd’hui, personne ne s’est présenté à la brigade de gendarmerie et rien n’est aussi fait pour inquiéter ces présumés bandits, qui ne sont pas à confondre aux djihadistes.
Après tant de dégâts, seule une intervention de la gendarmerie peut faire avancer les enquêtes sur cette affaire délicate.
Les autorités de la 5ème région sont donc fortement interpellées.
Cheick Fofana
