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Village de Kourouba : LE SEUIL DE TOUS LES ESPOIRS

L’ouvrage sera bâti sur le fleuve Sankarani avec une partie mobile et fixe avec une passe à poissons. En plus de désenclaver la zone grâce à un pont-route, il permettra d’irriguer des terres et de produire de l’électricité

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Le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, a procédé jeudi dernier à la pose de la première pierre du chantier de construction du seuil de Kourouba. C’était en présence du délégué de la représentante résidente de la Banque africaine de développement (BAD), le Dr Macky Dioum, du directeur général de l’Office de développement rural de Sélingué (ODRS), le Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, du directeur général de l’Office de la haute vallée du Niger, le Dr Mamadou Kané, du directeur national du Génie rural, Adama Diarra. Le coordinateur national du Programme de développement de l’irrigation dans le Bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS), Soumaïla Samaké, entouré de ses proches collaborateurs, les autorités régionales de Koulikoro, locales de Sélingué et Kangaba et les responsables des services techniques étaient également présents.
La population de Kourouba et environs sur les deux rives du fleuve Sankarani est sortie massivement pour réserver un accueil chaleureux à la délégation ministérielle avec les sonorités du terroir (chants traditionnels, chasseurs, masques). Il faut rappeler que la réalisation de ce seuil entre dans le cadre des activités du PDI-BS qui intervient dans la zone dans les périmètres de l’ODRS et de Maninkoura dans le cadre du Projet d’appui au périmètre irrigué de Maninkoura (PAPIM). C’est l’entreprise chinoise CGC Mali qui est adjudicatrice des travaux de réalisation du seuil pont de Kourouba similaire à celui de Talo, déjà fonctionnel, et de Djenné, en cours de construction. Le coût de réalisation est estimé à 12,5 milliards Fcfa entièrement financés par la BAD, pour un délai d’exécution de 24 mois.
La communauté des chasseurs des villages des deux rives du fleuve Sankarani, a pris l’engagement solennel de veiller à la sécurité des travaux et de contrecarrer toute velléité de les compromettre.

Désenclavement des deux rives. Le chef du département de l’Agriculture s’est dit très heureux de poser la première pierre de cet ouvrage dont le projet a été élaboré par ses prédécesseurs. La population, par la voix du chef de village de Kourouba Moussa Djan Konaté, a exprimé sa reconnaissance et sa gratitude au président de la République, au gouvernement et à la BAD qui finance à 100% l’ouvrage.
D’après les explications techniques, le seuil sera bâti sur le fleuve Sankarani avec une partie mobile et fixe avec une passe à poissons. Ainsi, le seuil comprend la partie située sur la rive droite du fleuve Sankarani qui sera longue de 92,5 mètres, celle de l’îlot central longue de 110 mètres et la partie sur le bras gauche du fleuve qui sera longue de 70 mètres.
La partie mobile du seuil (rive gauche de la rivière) recevra des clapets mobiles à vérins hydrauliques conçus pour les installations à écoulement en surface libre. La partie fixe (rive droite) recevra une mini-centrale hydroélectrique avec une puissance installée, variant entre 3 et 5 mégawatts, produite par 12 turbines. Pour la valorisation du potentiel halieutique, une passe à poissons d’une longueur de 112,5 mètres est prévue pour la libre circulation des espèces entre les fleuves Niger (situé à un kilomètre en amont du site du seuil) et le Sankarani. Un pont-route sera érigé sur le seuil pour désenclaver les deux rives du fleuve Sankarani. D’abord vers Kourouba pour relier le seuil à Dialakoroba en débouchant sur la route nationale 7 et vers la zone de Maninkoura avec un raccordement avec la RN 7 et Bamako. Par cette voie, le pont-route permet d’éviter le détour par Sélingué.

Les interventions de la BAD. Le ministre Kassoum Denon s’est réjoui du fait que le seuil va satisfaire des usages multiples : l’aménagement de 5000 hectares de terre de part et d’autre du Sankarani, l’exploitation optimale du périmètre de Maninkoura de 1094 hectares de façon sécurisée en permettant de turbiner l’eau pour l’évacuer vers les parcelles surtout pendant la contre-saison et enfin de diminuer le conflit d’usage relatif aux besoins en eaux du barrage de Sélingué pour la production électrique. Le seuil permettra de reverdir les pâturages pour l’alimentation des animaux, la passe à poissons permettra de fournir des protéines animales à la population et le turbinage de l’eau produira de l’électricité.
Au plan socio-économique, le seuil, a souligné le ministre Denon, aura un impact sur la réduction de l’exode rural par la création d’emplois au niveau local et par le renforcement de capacités des différentes couches socio-professionnelles. Ainsi, l’ouvrage est considéré comme un des projets structurants du président Ibrahim Boubacar Kéita, a précisé le ministre Denon qui a transmis les salutations et les encouragements du chef de l’Etat aux populations.
D’autres réalisations au bénéfice des populations du Mandé suivront, a-t-il promis. Car le président Kéita a placé le développement agricole au cœur de son mandat qui prévoit l’aménagement de 100.000 hectares à l’horizon 2018 pour soustraire notre agriculture de la péjoration du climat.
Le représentant de la BAD, Macky Dioum, a noté qu’après le barrage de Sélingué, les seuils de Talo et de Djenné, son institution vient de prendre date avec la réalisation de celui de Kourouba. Il a rappelé que les interventions de la BAD sont alignées sur la stratégie de développement du Mali ainsi que sur les orientations du gouvernement en matière de développement rural. Cet appui s’est manifesté à travers divers projets financés en partie par la BAD comme le barrage de Sélingué en 1982 pour 60 milliards Fcfa, le seuil de Talo en 2007 pour 20,5 milliards Fcfa, celui de Djenné en cours de réalisation pour 19,5 milliards Fcfa et maintenant Kourouba pour 12,5 milliards Fcfa.
« Ce n’est pas un hasard si près de 60% des projets de la BAD, depuis le début de ses interventions au Mali, sont dans le secteur du développement rural. Le portefeuille actuel de la BAD au Mali s’élève à 272,3 milliards Fcfa pour 14 opérations. Le secteur agricole y occupe la première place avec 122,8 milliards Fcfa, soit 50% du montant total pour 5 opérations actives », a précisé Macky Dioum.
M. COULIBALY

 

Source: essor

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