Enfin, notre pays connait les hommes et femmes qui conduiront les destinées de l’hémicycle. Pour assurer leur relève et préparer 2023, le Président IBK et son fils ont dicté leur loi en piétinant les intérêts de leur parti, le RPM.
Pour les observateurs avertis de la scène politique, le bureau de la 6èmelégislature n’est guère une surprise. Le locataire de Koulouba et son honorable fiston ont tout planifier d’avance pour avoir la main mise sur la deuxième institution du pays en sacrifiant leur propre parti. Ce jeu a été planifié avec le candidat repêché de la commune V. Ceux qui n’avaient pas compris pourquoi la Cour constitutionnelle a contredit les résultats du ministère de l’administration dans cette commune, ont été vite édifiés après l’élection du titulaire du perchoir.
Si le RPM souhaitait donner la présidence de l’hémicycle à son « gros » travailleur, Mamadou Diarrassouba ancien questeur, qui a gagné sur liste propre à Dioïla avec 5 élus, le Président de la République avait quant à lui programmé l’ascension de son « fils adoptif » Moussa Timbiné pour assurer ses arrières. Selon un baron du parti que nous avons rencontré, Diarrassouba était à leur entendement au niveau du Bureau Politique National du parti, l’homme idéal pour diriger la deuxième institution du pays, à cause de son expérience et son engagement pour le bien-être du parti. Selon nos informations, les proches de l’élu de Dioïla avaient même commencé à fêter cette promotion. IBK qui avait le dernier mot a donc préféré Moussa Timbiné, en foulant au sol l’intérêt et l’avenir du parti. C’est l’abeille solitaire qui sort gagnant de cette guerre de clans du parti présidentiel avec 23 députés casés sur 25 à l’Assemblée. On peut donc conclure que la ruche a eu un nouveau souffle.
Ce choix unilatéral de l’ancien président du parti a, comme prévu, créé des malaises au sein du parti présidentiel. Aujourd’hui les anciens amis d’Ibrahim Boubacar Keita ne parlent plus le même langage, même si chacun reste d’abord dans son petit coin en attendant la formation du nouveau gouvernement pour connaître réellement leur sort et le traitement infligé au parti. Pour les partisans du député de Dioïla, le fondateur et non moins président d’honneur du parti a privilégié ses intérêts. La section du parti à Dioïla voulait même manifester pour montrer son mécontentement selon nos informations, mais leur leader a appelé au calme et à la sérénité de tous les militants. Le parti aujourd’hui est donc devenu une bombe à retardement qui peut exploser à n’importe quel moment pour le grand bonheur de ses adversaires politiques. Que deviendra en réalité le RPM après IBK, se demandent aujourd’hui plusieurs observateurs. Une question qui n’intéresse réellement pas Ladji Bourama et ses partisans qui n’ont d’autres objectifs aujourd’hui que préparer 2023 et préserver coute que coute leurs arrières. En jetant un regard sur les évènements et leur déroulement, on se rend compte que cette démolition du parti au pouvoir était bien programmée, c’est pourquoi il était impossible que le fils adoptif échoue au pied de la colline. Bokari Treta, président du parti RPM et les siens resteront ils les bras croisés en regardant le parti voler en éclat au profit d’une minorité ? L’avenir nous en édifiera.
Bakara Diallo
Source : L’Analyste