S’il y a un domaine dans lequel la transition patauge encore, c’est bel et bien celui du coût de la vie, devenu insupportable par le citoyen malien pris entre le marteau de la propagande et l’enclume d’un clan à s’enrichir à tout prix. Cette situation rend le consommateur malien vulnérable et inquiet quant aux mesures annoncées pour réduire les prix des produits de grande consommation.
Arrivées dans un contexte de marasme économique mondial, les autorités de la transition malienne optent pour le colmatage pour faire face à la vie chère. Les mesures annoncées n’ont pas produit l’effet escompté, plongeant les consommateurs dans un désarroi total. Ils ne s’attendaient pas à cet échec de la transition à satisfaire une des demandes sociales, à savoir la réduction des prix des produits de première nuit. Et au même moment, le visage des princes du jour brille de mille feux avec l’enrichissement à huis clos dû à l’augmentation des budgets des institutions de la République et autres avantages indus. Le cas du Conseil national de transition (CNT) continue encore de d’alimenter les causeries dans les «grins» et de couler beaucoup d’encre.
Tout est devenu cher sans la moindre réaction des dirigeants qui ne cessent d’évoquer les efforts fournis par le gouvernement pour apaiser la tension sociale, créée par les maladresses et les hésitations des femmes et des hommes à la rescousse pour bâtir un autre Mali. Il serait difficile de convaincre les consommateurs par de tels propos, essoufflés par le manque de vision d’un gouvernement qui a fait de son sport favori la propagande et le populisme. Et au bout du rouleau, la cherté de la vie devient la boîte de Pandore. Elle contient tous les ingrédients d’une explosion sociale. Il est aujourd’hui très facile de se saisir d’un des maux de la boîte de Pandore pour retrouver le peuple contre la transition en insistant sur l’échec de celle-ci à abréger la souffrance des consommateurs, pris entre le marteau de la propagande et l’enclume d’un groupe enclin à l’enrichissement dans un laps de temps.
Et pour éviter de telle crise qui ne fera souffrir davantage les Maliens, il est du devoir du gouvernement de donner satisfaction aux consommateurs. Sinon, les détracteurs de la transition n’hésiteront pas à saisir le rebond pour former une coalition hétéroclite d’opposition, de contestations stériles. L’heure n’est plus aux déclarations tendancieuses dont les auteurs se sont servis pour embrigader certains de nos compatriotes dans leur combat de haine, de mépris et de règlements de comptes contre d’autres Maliens pour la simple raison qu’ils se déclarent démocrates.
Il urge de trouver une solution à certaines souffrances du peuple malien pour couper l’herbe sous le pied des fauteurs de troubles, dont la grande majorité a dirigé le Mali durant les trente dernières années, avec un bilan désastreux et honteux.
Yoro SOW