L’entreprise Sogea-Satom a piétiné tous les textes en matière de licenciement. Eh oui, elle a licencié, de façon abusive, son employé, alors chef du personnel de la station de pompage de Kabala, Zanké Diallo qui a passé 23 ans de dur labeur dans ladite entreprise. Cet agent qui est non loin de la retraite a été remercié sans avertissement, selon ses propres propos. Après son licenciement, la société ne lui a payé aucun droit.
Zanké Diallo à la Sogea-Satom de 1996 à 2019
Selon la victime, Zanké Diallo, que nous avons réussi à notre rédaction, il a été recruté à la Sogea-Satom en 1996. De cette date à son licenciement en 2019, M. Diallo a eu parcours exceptionnel, sans reproche. Ainsi il a eu à réaliser plusieurs chantiers, notamment la réhabilitation de la route Boni-Gao, la route Ouan Sévaré Mopti, la Station de pompage de Djicoroni et Korofina, la route Kayes-Yélimané, la route Gao-Ansongo Labezanga, la construction du dépôt de pétrole Onap, les périmètres irrigués villageois de Gao et Niafounké, la centrale électrique de Balingué et la Station de pompage de Kabala. Il avait également comme le chantier Goma-coura-Léré-Tombouctou . Pendant ce parcours, nous apprend -on , Zanké Diallo transportait de 80 à 90 millions de l’argent liquide pour payer le personnel. Il dit avoir travaillé, dans la convivialité et sans difficulté, avec ses premiers directeurs qui sont Philippe Grofilley, Laurent Thereau, Marc Grechi, tous étrangers.
Mais le malheur de Zanké Diallo a commencé depuis la nomination d’un Malien, Mahamadou Sacko comme Directeur d’agence Sogea-Satom Mali. « J’ai travaillé sous la direction de Philippe Grofilley, Laurent Thereau, Marc Grechi, tous étrangers, sans avoir de difficultés », dit-il avant d’ajouter que son malheur a commencé avec l’arrivée de Mahamadou Sacko. « En 2014, avec la crise au Mali, l’entreprise a souhaité mettre un Malien au poste de chef d’agence en sollicitant les services de Sacko Mahamadou qui en ce temps vivait au Tchad »,nous confie notre interlocuteur. Mais l’éléphant annoncé est venu un pied cassé. Le Malien dont les travailleurs ont salué l’arrivée est celui-là qui a mis, en 2019, Zanké Diallo, à la porte, sans cause selon l’intéressé. « J’ai été informé de mon licenciement et de mon remplacement par celui que j’ai formé. On ne m’a pas expliqué les raisons de mon licenciement. On ne m’a pas, non plus, prévenu » , a déploré la victime de Mahamadou Sacko.
Le bras de fer judiciaire
Après son licenciement abusif, Zanké Diallo dit avec pris son destin en main pour demander réparation des préjudices qui lui sont causés. Ainsi, il a porté plainte contre l’entreprise au niveau du Tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako où il n’a pas eu gain de cause. Mécontent, notre interlocuteur dit avoir fait appel à la Cour d’Appel de Bamako. Même s’il a gagné le procès devant cette juridiction qui a reconnu qu’il a été licencié de façon abusive, Zanké Diallo n’est pas d’accord avec la Cour qui a demandé à la Sogea -Satom de lui payer 2 millions de F CFA. Or, il demandé 200 millions de F CFA pour réparation. « Le licenciement abusif est une faute grave et la cour d’appel est tenue donc de respecter le principe de la réparation intégral qui domine la responsabilité civile. La cour d’appel doit respecter l’équivalence entre le dommage et sa réparation: tout le préjudice, rien que le préjudice. En l’espèce, la Cour d’Appel a alloué une petite somme qui ne prend pas en compte la mesure ni la gravité du préjudice à la fois économique et moral plaçant le salarié licencié et sa famille dans une précarité et particulièrement le préjudice psychologique que vit Mr DIALLO tant le licenciement est intervenu de manière brutale après plus d’une vingtaine d’années de service », a nous a confié Zanké Diallo.
Selon ses propos, il a fait appel à cette décision de la Cour d’Appel et le dossier se trouve actuellement au niveau de la Cour suprême. M. Diallo qui se remet à Dieu, dit également avoir confiance en la justice malienne.
À suivre.
Boureima Guindo