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Vérité : «Si un pervers vous apporte quelque nouvelle…»

Dans les aires jadis qualifiées de «démocraties populaires», l’on affectionnait les grandes célébrations pour marquer leur intérêt pour des causes ou évènements déterminés. Le monde du travail était l’une de leurs préoccupations de premier ordre.

 

Au-delà des fastes de l’apothéose que représentait la fête du travail regroupant toutes les catégories socioprofessionnelles, il était réservé tout au long de l’année une journée particulière à chaque corporation. Ces dates étaient retenues suivant la coïncidence avec le jour d’un Saint patron protecteur mentionné sur le calendrier, ou selon le souci de perpétuer le souvenir d’un haut fait accompli par un corps en particulier. Elles donnaient l’occasion à une profession de se mettre en valeur, et de s’exposer en même temps à la scrutation du grand public.

Actuellement, la commémoration de la journée de la liberté de la presse à travers le monde «démocratique» tout court, n’est pas sans rappeler quelque survivance de cette pratique éprouvée. L’adage affirmant que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même se vérifie ainsi tout au long du mois de mai pour cette corporation. Colloques, séminaires et débats se succèdent au sein de la grande famille qui s’est vouée au sacerdoce de porter l’information aux autres, de les éclairer sur mille sujets divers.

Les difficultés liées à l’exercice du métier sont mises en lumière, de même que les travers auxquels il ouvre quelques fois la voie. Les idéaux qui doivent le guider, les grands principes énoncés en la matière par des prédécesseurs célèbres sont rappelés. Il en est ainsi de ce credo selon lequel «les journalistes doivent rechercher et dire la vérité, car ils sont le porte-parole de millions de voix qui ne peuvent s’exprimer».

Ces assertions sont cependant bien mises à mal quelques fois, lorsque d’autres considérations viennent à prendre le pas sur la valeur des enseignements dans la compétition toujours ouverte que constitue la chasse à l’exclusivité. Dans une étude consacrée à ce qu’il a appelé «la dictature des médias», un homme de la profession rapportait qu’un magnat de la presse avait coutume d’inciter ainsi ses journalistes : «N’acceptez jamais que la vérité vous prive d’une bonne histoire».

La consigne avait conduit des plumes réputées dans certaines rédactions à «mettre en scène l’information», à «scénariser la réalité», avec les conséquences qui n’ont guère manqué d’en écouler. Le développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication n’a fait qu’empirer cette situation, avec l’explosion des sources d’information.

Dans les rappels qu’ils font aux fidèles pour leur part, les oulémas n’entretiennent cependant aucune équivoque sur les conséquences néfastes d’une réalité travestie. Ils relatent à ce sujet l’attitude d’un sage face à l’information. C’était à une époque où pouvoirs temporel et spirituel étaient associés. Un homme vint un jour trouver le prince pour lui rapporter certains propos.

Avant de se prononcer dessus, le souverain le référera à une citation coranique : «Si un pervers vous apporte quelque nouvelle, cherchez d’abord à vous assurer de sa véracité, de crainte que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait». (49-6). Il rappellera qu’il avait été par ailleurs commandé au Messager (PSL) : «N’écoute point le calomniateur qui va médisant des autres». Autant de valeurs fondamentales prônées dans les écoles de journalisme.

A. K. CISSÉ

Source : L’ESSOR

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