Elles sont de plus en plus visibles sur les différentes artères de Bamako. Le marché des pastèques bat son plein, avec la percée remarquable cette année d’anciennes variétés, revenues en force. Véritable business temporaire pour certains, occupation principale pour d’autres, le commerce des « zèrè », est-il rémunérateur ?
15h30. Au marché aux pastèques d’ATTbougou, impossible d’observer une autre couleur que le vert. Étalées à même le sol sous des hangars, les pastèques sont regroupées en tas en fonction de leurs propriétaires. 12 camions, tous remplis de ces fruits, stationnent. 4 sont en train d’être déchargés. « Nous amenons les pastèques depuis Kolokani pour satisfaire nos acheteurs à Bamako », explique un travailleur.
Les pastèques, tout le monde peut en acheter selon l’épaisseur de son portefeuille. « Moi, je les vend à divers prix, selon le poids et la taille. Il y a en à 1 000, 1 500, 2 000, 2 500, 3 000, 3 500 et 4 000 francs CFA », confie Abdoulaye Keita, revendeur au marché d’ATTbougou. A l’en croire, l’affluence ne diminue pas et les acheteurs se bousculent parce que les prix sont abordables. « Dieu merci, pour le moment, ça marche bien. On s’en sort pas mal », reconnait-il. « Tout le monde peut en acheter. J’en propose à partir de 500 francs Cfa », indique pour sa part Bréhima Diarra, revendeur à quelques mètres. Selon lui, les lieux de provenance des pastèques sont tout aussi variés que divers. « Nous nous ravitaillons en Côte d’Ivoire, à Ségou, à Barouéli et ailleurs. Depuis 4 mois, ces fruits ont commencé à devenir abondants dans les zones de production, mais actuellement ce sont essentiellement ceux de Kolokani qui sont convoyés vers Bamako », précise-t-il. Pour Yacouba Sidibé, revendeur à Bolibana, si les pastèques sont abondantes cette année, avec la réapparition d’anciennes variétés, c’est en grande partie dû à l’utilisation d’un matériel de plus en plus sophistiqué dans les champs, ce qui n’était pas, ou peu, le cas auparavant.
Activité populaire ces jours-ci dans la capitale, le commerce de pastèques est visible presque partout. Mais certains marchés sont plus fournis que d’autres. Entre autres, ceux de Ouolofobougou, de Sougounikoura ou encore de Lafiabougou. Consommateurs et détaillants y trouvent chacun leur compte. Il est d’ailleurs difficile de se promener dans les rues sans croiser à un rythme assez fréquent des « zèrè tigui » ambulants.
Journal du mali